Nord-Sud – Par Bidi Ignace
Critiques contre la coopération France-Côte d’Ivoire : Ouattara et Fillon se déchaînent contre les anti-françafrique
La Côte d’Ivoire et la France signent un nouveau départ de la coopération multiforme et séculaire qui les unit. Ils ont fait, hier, la promesse de respecter leurs nouveaux engagements, n’en déplaise, ont-ils charrié, aux détracteurs de leurs amitiés.
Les politiques ivoiriens et autres observateurs internationaux qui décrient les rapports France-Afrique, avec la Côte d’Ivoire en point de mire, tout en voyant les Français en «colons», en ont eu pour leur compte, hier, lors de la brève conférence de presse du président de la République Alassane Ouattara et de son hôte le Premier ministre français, François Fillon. Les deux hommes sortis d’un entretien qui a duré une heure d’horloge, au Palais présidentiel, au Plateau, ont donné des réponses bien épicées à leurs détracteurs, et ce, de la façon la plus directe. Fillon à Abidjan, est-ce le retour du colon ? Ou encore, la France est-elle opposée aux intérêts américains en Côte d’Ivoire ? « Nous, nous avons l’ambition de faire de la Côte d’Ivoire un Etat encore plus moderne. Et ces notions du passé qui sont dans certaines presses ne nous intéressent point du tout », répondra Alassane Ouattara. Dont l’ambition se dessine à travers une Côte d’Ivoire ouverte sur tous les pays du monde. Et, malgré toute la courtoisie qui le caractérise, il conçoit que le chien aboie, la caravane passe. François Fillon, lui, est tout aussi direct. « Ces accusations et ces critiques correspondent à des logiciels bien dépassés. J’appelle tous ceux qui continuent à vouloir évoquer les relations entre la France et l’Afrique, en parlant de françafrique, à changer de vocabulaire et à changer de logiciel ; tout cela n’a plus rien à voir avec la réalité des relations qu’il y a entre nos deux pays », a-t-il chargé. La France a une raison bien noble, selon son porte-voix, de s’engager auprès du pays d’Alassane Ouattara. Et cette raison s’énonce comme suit : « ce que nous voulons, nous, argue-t-il, c’est aider la Côte d’Ivoire à assumer la plénitude de sa souveraineté. Ce que nous voulons, nous, a-t-il renchéri, dans le cadre du droit international, c’est faire en sorte que la démocratie et les droits de l’Homme soient de mieux en mieux respectés sur le continent africain ». L’occasion s’y prêtant, le chef du gouvernement français a également défendu son pays contre l’accusation d’ « ingérence militaire» dans les affaires ivoiro-ivoiriennes, relativement à la crise post-électorale. « Nous n’avons agi, ici, en Côte d’Ivoire, justifiera-t-il, que dans le cadre du mandat qui nous a été confié par les Nations Unies ; comme nous n’agissons d’ailleurs aujourd’hui en Libye que dans le cadre du mandat qui nous a été confié par les Nations Unies. Et, pour le reste, poursuivra-t-il, je pense qu’il y a suffisamment de liens d’amitié entre la France et la Côte d’Ivoire pour que ces liens d’amitié permettent de développer les partenariats économiques au-delà de tous ces discours idéologiques qui n’ont plus aucune réalité dans le monde d’aujourd’hui ». La France ne saurait à nouveau s’exposer aux critiques qui, à l’occasion des grands changements historiques, par exemple, la chute du mur de Berlin, l’ont accusée de n’avoir pas vu l’évolution du monde s’opposer sous ses yeux, a commenté François Fillon. Si, hier, la France avait tardé à comprendre les bouleversements ayant annoncé le 21è siècle, aujourd’hui, elle tient à « assumer ses responsabilités dans le cadre de ce nouveau monde qui est en train de se construire ». Et comme agacé par les commentaires hostiles à l’engagement de la France en Côte d’Ivoire, le Premier ministre de Nicolas Sarkozy a solennellement prié « ceux qui n’ont pas compris la nature des changements qui ont affecté le monde à faire cet effort de remise à jour de leur logiciel et compréhension du monde ». Les deux hommes ayant ainsi échangé des signaux forts de la relance de la coopération bilatérale ivoiro-française, ont porté le toast quelques instants après, dans la ‘’Salle des pas perdus‘’ où Alassane Ouattara a partagé un déjeuner avec ses convives.
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