Opposition – Après son départ du Fpi – Koulibaly toujours SG du CNRD ?

Après sa démission du Fpi, Ceux qui vont avec Koulibaly

Koulibaly Mamadou ne part seul pas du Front populaire ivoirien (Fpi). Il ressort de nos investigations que Liberté et démocratie pour la République (Lider)’’, le parti qu’il entend créer, aura pour Secrétaire général, Brissi Takaléa Claude. Député de Gnagbodougnoa (sous-préfecture de Gagnoa), vice-président du groupe parlementaire Fpi et membre des Affaires sociales et culturelles de l’Assemblée nationale, il est très proche de Koulibaly Mamadou. Il est même l’un de ses fervents défenseurs. Outre Brissi Takaléa, membre du comité central du parti fondé par Laurent Gbagbo, des militants anonymes vont rejoindre le leader de Lider. Ce sont essentiellement des personnes qui se disent déçues de la politique de la Refondation et qui partagent la même vision que Koulibaly Mamadou. A part ceux-là, pour le moment, de grands noms ne circulent pas. Des cadres Fpi considérés comme des pro-Koulibaly digèrent mal le départ de leur « camarade ». Ils étaient prêts à le soutenir tant qu’il restait au sein du Fpi et non à le suivre dans une nouvelle aventure. « Le contexte fait que certains cadres du Fpi ne vont pas franchir le rubicon maintenant », analyse un proche du président de Lider. C’est que des « frontistes » n’apprécient pas que leur président par intérim ait choisi le moment où le « navire » est en pleine bourrasque pour le quitter. Suivre Koulibaly reviendrait pour eux à un manque de solidarité vis-à-vis de ceux qui sont actuellement en prison, en résidence surveillée ou en exil. Cette position transparait d’ailleurs dans la déclaration du Fpi qui a suivi cette démission. « Le Fpi prend acte de cette décision, non pas tellement parce que le camarade Koulibaly la veut “irrévocable”, mais parce qu’elle est un acte posé par un homme politique qui agit en toute responsabilité et qui entend assumer devant l’Histoire, la méthode, les arguments et le contexte choisis pour juger, sans appel, puis abandonner ses camarades en détention et ceux en lutte pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire et la dignité de ses populations », lit-on dans la déclaration signée le 12 juillet 2011 par Miaka Oureto Sylvain.

La stratégie de Koulibaly

Hormis les militants du Fpi, des sources proches de Koulibaly indiquent que des cadres militants ou proches d’autres partis politiques ou des personnalités de la société civile pourront rejoindre Lider. Ces personnes-là apprécieraient les qualités intellectuelles et humaines du natif d’Azaguié. Ils attendent donc faire chemin avec lui. Dans sa stratégie, a-t-on appris, le député de Koumassi compte plus coopter des cadres qui ne sont pas marqués politiquement.
C’est le lundi 11 juillet 2011, soit trois mois, jour pour jour, après l’arrestation de Laurent Gbagbo, que Koulibaly Mamadou a claqué la porte du Fpi. Et a annoncé la création de Lider. « Lorsque dans un parcours politique, les évènements évoluent dans une voie qui n’est plus en adéquation avec votre vision, vos aspirations et vos valeurs, il devient nécessaire de se réorienter et de dissoudre les liens qui vous ont attaché à une formation politique dans laquelle vous ne vous reconnaissez plus », a-t-il expliqué son départ. « Mon engagement au sein du Front populaire ivoirien étant allé jusqu’à l’épuisement de toutes les possibilités compatibles avec mes convictions, j’ai décidé d’y mettre un terme », a-t-il ajouté, avant de donner les causes de sa démission. Un : Koulibaly Mamadou reproche aux dirigeants du Fpi d’avoir signé, depuis la survenue de la rébellion en septembre 2002, des accords qui allaient à l’encontre de l’intérêt de la nation. Deux : il s’est dit outré que les cadres du Fpi aient accepté d’aller à la présidentielle de 2010 alors que les préalables du désarmement des rebelles et du redéploiement de l’administration sur l’intégralité du territoire n’avaient pas été remplis. Trois : M. Koulibaly trouve illogique que le Fpi, qui a accepté les règles du jeu, refuse totalement d’assumer les conséquences de ces élections. Selon lui, le parti « se vautre dans des rancœurs, des jalousies internes et des conflits permanents à l’image de ceux qui déchirent depuis des années les responsables du parti et qui fragilisent la base, empêchent d’avancer et de constituer une force d’opposition et de pouvoir dynamique, compte tenu des nouvelles dispositions dans lesquelles nous nous trouvons ». Quatre : le professeur agrégé d’Economie ne comprends pourquoi, depuis juillet 2001, aucun congrès n’a été organisé au sein du Fpi. Cinq : il trouve que la haute direction du Fpi cherche surtout à préserver des chasses gardées personnelles au détriment de l’intérêt général et à masquer sa propre trahison envers ses militants, ses idéaux, la Côte d’Ivoire et la cause africaine en refusant un congrès-bilan. C’est pour n’avoir pas été compris, selon lui, que Koulibaly Mamadou est parti. Son objectif avec ceux qui vont oser avec lui se veut clair : « Conduire la Côte d’Ivoire sur la voie audacieuse de la liberté, du progrès et de la réussite individuelle et nationale ».
SYLLA A.

Départ de Koulibaly Mamadou, Le Fpi coincé

Koulibaly Mamadou, le 3ème vice-président du Front populaire ivoirien (Fpi) a mis fin à son militantisme dans ce parti politique, le lundi 11 juillet 2011. Liberté et démocratie pour la République (Lider), c’est l’appellation de la formation politique qu’il envisage de mettre sur pied. Son départ a entraîné un débat au plan national. Les avis sont partagés au sein de son ancienne formation politique. Qui, malgré les tentatives de banaliser ou de minimiser l’affaire, est coincée. En effet, le parti de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo, est coincé entre s’arc-bouter sur son préalable de libération de ses cadres détenus, et sa réorganisation immédiate. Koulibaly Mamadou qui avait pris en main le Fpi malgré la situation chaotique dans laquelle se trouvait ce parti ainsi que ses cadres et militants, avait tout de même réussi à lui redonner une âme. Grâce à ses efforts, il avait réussi à redonner confiance aux militants et structures du parti. Les Femmes, les jeunes, les fédéraux du Fpi ont pu se réunir. Même le Congrès national de la résistance et la démocratie (Cnrd), coalition politique dont fait partie le Fpi, a tenu une réunion. C’est tout cet élan qui est ébranlé aujourd’hui avec le départ de Koulibaly Mamadou. Il est vrai que par orgueil, certains cadres et militants du parti à la fleur rose, tentent de cacher le soleil avec la main, mais le constat est que le Fpi est groggy après le départ de son insaisissable troisième vice-président. D’ailleurs, le secrétaire général du Fpi, Miaka Oureto qui dirige désormais le parti, n’a pas manqué d’affirmer sur les ondes de Onucifm, sa tristesse après la décision prise par Koulibaly Mamadou. Aujourd’hui, les Refondateurs sont à l’épreuve de la véritable résistance face au risque d’implosion ou de déliquescence de leur parti politique. Comment parviendront-ils à se repositionner sur l’échiquier politique national en conditionnant le fonctionnement de leur formation politique à la libération de Laurent Gbagbo et de plusieurs cadres détenus à l’intérieur du pays ? Continueront-ils de bouder le réalisme politique que Koulibaly Mamadou leur a proposé, et qui repose sur la réorganisation du parti à travers un congrès ? Autant d’équations que les socialistes ivoiriens devront résoudre rapidement pour aborder les élections législatives. Le Fpi, on peut le dire, traverse un sale temps dans son existence. Les jours à venir situeront sur la capacité de cet ex-parti au pouvoir, à se relever après sa chute brutale.
BAMBA Idrissa
Soir Info

L’exil et la détention de plusieurs barons de La majorité présidentielle ont conduit récemment à la désignation du 3ème vice-président du Fpi, pour assurer l’intérim du secrétariat général du Cnrd (Congrès national pour la résistance et la démocratie). Depuis le lundi 11 juillet 2011, le professeur Mamadou Koulibaly a rompu les amarres avec le parti bleu. Il a également annoncé la mise sur pied de sa formation politique dénommée LIDER (Liberté et démocratie pour la République). Une situation qui suscite cette interrogation : Le président de l’Assemblée Nationale restera-t-il au poste de secrétariat général du Cnrd après son départ du Front populaire ivoirien? Le CNRD n’est pas le FPI. Koulibaly et son parti peuvent adhérer au CNRD qui contrairement au FPI, n’appartient pas à Laurent Gbagbo. Augustin Guéhoun, chargé de communication du parti de Laurent Gbagbo annonce une rencontre à cet effet. «Ce sont les choses qui se discutent en instance. Le Cnrd qui est une fédération de partis politiques et d’organisations de la société civile va bientôt se réunir pour aviser selon les textes», déclare-t-il. Aussi, une source proche de ce mouvement, ajoute qu’aucun communiqué n’a été prononcé dans ce sens. Si tel est encore le cas, l’on peut dire que l’ancien 3ème vice-président du Fpi reste le secrétaire général du Cnrd. Et si le chef de LIDER venait à conserver effectivement, pendant longtemps, ce poste, il sera véritablement un acteur incontournable dans la nouvelle donne politique en Côte d’Ivoire. Cette place permettra sans doute, au Président de l’Assemblée Nationale de mieux positionner son nouveau-né. Miaka Ouretto, secrétaire général du Fpi s’est d’ailleurs réjoui que son ex-compagnon ait choisi de rester dans l’opposition. Et a même souhaité qu’il se retrouve pour jouer le rôle de contre-pouvoir.

R.Dibi

L’Intelligent d’Abidjan

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