Durant toutes ces années écoulées, plusieurs questions de nature aporétique m’ont taraudé l’esprit, afférentes à la présence du professeur Mamadou KOULIBALY, Professeur des universités, homme d’une si grande et magnifique intelligence maniant avec dextérité et férocité le scalpel de la critique, parmi un assemblage hétéroclite de gueux abonnés à la facilité, prédateurs devant l’Eternel de lucre, de luxe et de luxure prêts à anéantir toute velléité adverse, à détruire tout ce qui s’émeut dans un sens contraire, en harmonie avec le destin idéologique défini par la pensée unique du maître à penser ; qui plus est, d’un comique grotesque et démesuré, poussé jusqu’à l’absurde. Mais en ma qualité de professeur de philosophie dont le sens réflexif est en constante activité, j’ai fini par comprendre que cette greffe contre-nature consistant à apparier le vrai à l’ivraie, la pensée pensante au sens discursif sclérosé, inopérationnel ne pouvait prospérer ad vitam aeternam car transgressant de façon flagrante l’ordre normal des choses.
DE LA DEMISSION DU PR. KOULIBALY DU FPI COMME INDICE DE NEANTISATION IRREVERSIBLE D’UNE IDEOLOGIE INFECTE
Vues ses nombreuses sorties particulièrement caustiques à l’endroit de sa formation politique quant aux dérives de toutes sortes qui, à dose homéopathique, s’installaient dans les habitudes et semblaient même, sans attiger, devenir des principes normatifs puisque le guide suprême déchu s’en targuait lui-même, en parlait avec jactance : « Avant, on avait rien (…) maintenant, on a un peu. Ceux qui parlent aujourd’hui, on fait pire que nous », cet homme certainement attaché aux valeurs de la droiture, de l’honnêteté et de la vérité, in petto, se sentait visiblement très mal. Ses écrits au vitriol, tançant ces pratiques indignes d’un parti se réclamant d’un socialisme révolutionnaire étaient, soumis au crible de l’examen critique et objectif, l’expression d’un ras-le-bol, d’un sentiment d’exaspération. Je me rappelle qu’en son temps, le Ministre de la culture et de la francophonie, en l’occurrence Monsieur Maurice BANDAMA, Monsieur Tiburce KOFFI et Monsieur Vénance KONAN, Directeur Général du Quotidien ’’Fraternité matin’’ lui avaient fait des adresses édifiantes et pertinentes lui demandant presqu’avec supplication de se départir en absolu de ces gens qui finiront, par la récurrence de leurs inconduites abjectes, par écorner son image de brillantissime professeur d’économie et d’intellectuel. A l’analyse, son obstination à rester au sein du parti frontiste, quoique excédé par les vilenies constatées ça et là, visait tout simplement à faire percevoir qu’il n’est pas de cette espèce exécrable de rats qui quittent le navire quand tout est au plus mal, de cet acabit de politiciens se livrant à des transhumances ignominieuses au gré des intérêts qui leur sont miroités. Egalement en sa qualité d’homme tenace ne cédant pas facilement au découragement, il a peut-être estimé que ses piques régulières, ses récriminations effrénées finiraient par avoir raison du pandémonium qui s’était ancré dans les manières de faire et de ramener ainsi les uns et les autres sur le droit chemin, à épouser les idéaux du socialisme vrai mettant l’accent sur l’intérêt collectif et la justice sociale et à s’engager résolument sur la voie de la démocratie. Mais comme on a coutume de le dire, les habitudes ont la peau dure et l’aggiornamento tant voulu et souhaité par le Professeur Mamadou KOULIBALY n’a pas eu lieu jusqu’à la cinglante déconvenue enregistrée lors de la dernière présidentielle qui a consacré le succès éclatant du candidat du RHDP SEM Alassane Dramane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire. Croyant pour sûr que la déculottée vécue allait fouetter les orgueils et par voie de conséquence générer fatalement une reconversion mentale au sein de sa chapelle politique, la détermination à s’arcbouter sur la posture ancienne ne fait l’ombre d’aucun doute puisque le même amateurisme, les mêmes errements, les dénis de démocratie, la culture du mensonge et de la violence qui ont conduit au précipice sans fond dans lequel s’empêtre le FPI ont remis le couvert malgré les incessants appels au changement prônés par le Professeur KOULIBALY et ses hommes. Rien n’y fit. Et ce qui devait arriver arriva. Depuis quelques jours, le Professeur Mamadou KOULIBALY a officiellement largué ses anciennes amarres en portant sur les fonts baptismaux sa nouvelle formation politique : la LIDER (Liberté, démocratie pour la République). Et au journal ‘’Notre voie’’ de titrer le lendemain à sa une : ‘’Mamadou KOULIBALY abandonne GBAGBO et le FPI’’. Cela ne nous étonne guère car mettant sous le boisseau la déontologie régissant le métier de journaliste, ces pseudo-journalistes ayant du mal à digérer la chute de leur demi-dieu ont choisi de donner dans la désinformation, à servir à leurs séides de lecteurs des analyses d’une platitude déconcertante, parsemées de grossières affabulations. Je ne suis pas un dithyrambiste du Professeur KOULIBALY, encore moins un de ses irréductibles hagiographes, mais l’objectivité scientifique nous astreint à restituer la vérité sans la tarabiscoter de nos sentiments personnels et sans projection psychologique. Cet homme de conviction aura fait feu de tout bois pour sortir ce parti de l’étreinte de la déraison, de l’aventure, de la compromission. Toutefois, ses efforts dans ce méritoire sens sont restés sans fruits. A l’impossible, nul n’étant tenu, et réduit à la dernière extrémité, il a dû prendre ses responsabilités en jetant le manche après la cognée pour renaître dans un nouveau moule politique avec des hommes partageant la ligne idéologique qu’il s’est définie. Cela relève plutôt du réalisme, de la sagesse politique et non de la félonie comme semblent l’interpréter les illuminés de la chapelle frontiste. Ce départ du Professeur KOULIBALY, homme de qualité et pièce maîtresse du parti selon les termes du Professeur Miaka OURETO, sonne définitivement le glas de cette formation politique moribonde, sans substrat véritable. Actuellement, aussi léger qu’une transparente vapeur, cet agrégat d’ânes bâtés abusivement appelé parti politique est promis à une disparition certaine. Le philosophe Grec ARISTOTE affirmait que tout être vivant renferme en lui, virtuellement, le principe du changement, c’est-à-dire du progrès. Cependant, au FPI, ce principe majeur semble ne revêtir aucun sens, l’obscurantisme, l’occultisme, les attitudes maladroites y étant les choses les mieux partagées. C’est donc ce refus de transmutation qualitative qui a sécrété ce désamour, ce divorce. Et la décision du Professeur KOULIBALY est à saluer à sa juste valeur. Il vient de démontrer par cet acte historique qu’il est un grand homme et désire rester un grand homme en se désamarrant de la fange, de la gadoue.
A la vérité, voici des gens qui n’ont rien tiré comme enseignement de leur débâcle. Voir la Côte d’Ivoire à genoux, complètement exsangue, tel est le vœu qu’ils nourrissent secrètement en eux. Ils usent de tous les stratagèmes, de tous moyens méphistophéliques pour parvenir à leur fin luciférienne. Je profite derechef de cette tribune pour lancer un appel solennel à Madame le Ministre Kandia CAMARA KAMISSOKO, chargé du portefeuille de l’Education Nationale.
Je suis moi-même professeur certifié de philosophie exerçant au lycée moderne 1 de Bondoukou. J’y vis au quotidien des faits qui m’intriguent, m’angoissent outre mesure. Je ne suis pas en train d’affabuler puisqu’il existe des témoins vivants à même d’attester les faits que je vais révéler. J’ai la ferme conviction que certains de nos collègues se réclamant du FPI et recrutés pour la plupart sur des bases partisanes, politiques parce qu’ayant été recommandés sur une liste politique dressée par Monsieur KOUAME SECRE Richard, Président du conseil général de Bondoukou, sont en train d’exécuter un mot d’ordre visant à saper les efforts fournis pour la marche vers la normalité. Absentéisme, non respect de la réglementation horaire (certains n’entrant en classe qu’à 7H30 MN ou à 8HOO pour des cours devant normalement démarrer à 7HOO pour en repartir 15 ou 20 MN après). Et lorsqu’ils sont en classe, au lieu d’effectuer le travail pour lequel ils sont rétribués, ils s’ingénient plutôt à gorger les apprenants d’informations mensongères de manière à les dresser contre l’autorité. Entre autres affabulations servies, ils s’emploient à faire croire aux élèves que l’UNESCO a déjà invalidé l’année en cours et qu’il ne sert à rien de venir à l’école ou encore, éructent des propos de ce genre : « Vous n’avez pas dit que c’est OUATTARA que vous voulez, vous allez voir ! Cette année, il n’y aura pas de repêchage aux examens. Ce Monsieur qui nous a été imposé par les occidentaux est là pour vous détruire. » Voici en substance, ce qui est servi dans les classes en lieu et place du savoir censé être dispensé. A notre niveau, nous organisons des contre-offensives pour déconstruire ces manœuvres inqualifiables qui ne visent qu’à saboter le travail titanesque entrepris par les uns et les autres pour remettre ce pays sur les rails. Sans exagérer, je crois bien que c’est ce même travail de sape qui est ourdi ailleurs avec la complicité active de certains de vos collaborateurs les plus proches qui se trouvent également être leurs responsables politiques. Etant dans une disposition d’esprit très négative, je parie fort que ces mêmes histrions s’illustreront encore tristement pendant les examens de fin d’année (BAC, CEPE, BEPC) dans le seul et unique dessein de jeter l’opprobre sur vous, Madame le Ministre et, par extension sur Monsieur le Président de la République à qui ils vouent une haine viscérale. Je ne saurai déterminer exactement ce qu’ils préparent dans leurs officines, mais je peux affirmer qu’ils mijotent quelque chose de pas du tout agréable. Alors, vigilance Madame le Ministre ! La qualité des ressources humaines est déterminante dans le progrès, la prospérité d’une nation. Et l’instance pourvoyeuse de ressources humaines est l’école. Œuvrons donc à son assainissement, son épanouissement en la désinfectant, la débarrassant des brebis galeuses ! Je ne suis pas un sycophante qui s’adonne à des dénonciations pour des motifs sordides, je gagne bien ma vie à travers cette noble fonction d’enseignant que j’exerce. Je ne suis pas non plus à la recherche d’un poste de nomination car, s’il est vrai que nous sommes des créatures de Dieu, je demeure également convaincu que l’individu humain, parce que pourvu d’intelligence et de volonté, reste une liberté auto-productrice au sens absolu du terme. C’est tout simplement dire que l’histoire de l’homme est sa propre œuvre et ne saurait relever d’un décret quelconque. Seulement j’ai mal de voir mon pays dans un tel état de délabrement par la faute d’individus sans foi ni loi pratiquant le mal avec une simplicité animale, comme un sport, en foulant aux pieds les instances normatives et intégratives. Il faut impérativement mettre un terme à cette délinquance politique, ce crime éducatif qui n’a que trop duré.
DIARRA CHEICKH OUMAR
Professeur certifié de philosophie
Doctorant en sciences politiques
RHDP Bondoukou
E-mail : sekdiasek@gmail.com
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