La crise sociopolitique a pris à défaut tous les objectifs de croissance de la société agro-alimentaire Unilever Côte d’Ivoire qui a fait son bilan, vendredi à Abidjan : baisses de ventes sur le marché local et export, chute de la production, difficultés d’approvisionnements, problèmes de liquidités chez les clients, etc. Cependant, même si les résultats financiers sont déficitaires avec un exercice 2010 net négatif de 90 millions Fcfa, les dirigeants affirment qu’elle n’est pas dans le rouge. Cet optimisme se fonde sur les résultats d’exploitation positifs avec des actifs en augmentation de 60 à 64 milliards Fcfa. Mais, parce que le groupe veut se donner des marges en vue de relancer de nouveaux investissements, il a décidé de ne pas verser de dividendes à ses actionnaires. «Il nous faut procéder à des investissements supplémentaires», a expliqué le président directeur général, David Mureithi. Toutefois, cette remise à flot pourrait s’accélérer si l’Etat continue de jouer sa partition. En effet, malgré le remboursement de 3 milliards Fcfa, Unilever Côte d’Ivoire se trouve dans une situation structurelle de crédit de TVA depuis plusieurs années. Le solde dû à la société au 31 décembre s’élève à 8,5 milliards Fcfa dont 2 milliards titrisés par l’Etat. «Si elle est payée, cela fera beaucoup de bien à notre trésorerie», a-t-il dit. Par ailleurs, souligne M. Mureithi, il serait souhaitable que le gouvernement trouve solution à la dégradation des routes au niveau de la zone portuaire. «Le boulevard de Vridi est en mauvais état. Il représente aujourd’hui un frein à la compétitivité de nos activités parce que ces infrastructures dégradées causent d’énormes préjudices à nos camions de livraison », a-t-il insisté. Quant à la contrefaçon, elle provoque un recul des chiffres d’affaires de 15 à 20 %. Heureusement, a ajouté la directrice générale adjointe, Myriam Pauquoud Touré, ce fléau est en nette perte de vitesse à seulement 10 % aujourd’hui. Malgré tout, Unilever demeure le leader dans ses segments d’activités notamment en ce qui concerne la savonnerie où de nouvelles machines vont être acquises incessamment. D’ailleurs, si la bonne tendance des ventes observée depuis la fin de la guerre se maintient, le reste de l’année, nul doute que les prochains résultats soient meilleurs.
Lanciné Bakayoko
Nord-Sud
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