« La jeunesse du Front populaire ivoirien (Jfpi) a décidé maintenant de tenir ses activités politiques régulièrement. Plus que jamais, l`heure du combat a sonné. Gbagbo nous a appris à parler, nous parlons et nous allons parler. Personne ne pourra nous contraindre au silence ». Des propos fort galvanisants de Koua Justin, N°2 de la Jfpi, dans une salle prise d`assaut par les militants, et sous le regard bienveillant des aînés Laurent Akoun, secrétaire général adjoint du Fpi, et Marie- Odette Lorougnon, responsable des femmes. Ce décor était celui de l`assemblée générale extraordinaire de la jeunesse du Front populaire ivoirien (Jfpi), qui s`est tenue le samedi 09 juillet dernier au siège du congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd) à Cocody. Koua Justin, secrétaire national adjoint de la Jfpi, et ses camarades s`y sont donné rendez-vous pour reflechir à l`avenir de leur parti le Fpi et à celui du pays, trois mois après la chute de l`ancien président Laurent Gbagbo et son régime. Le mot d`ordre est désormais clair au niveau de la jeunesse de la réfondation : ne plus baisser les bras jusqu`à la reconquête du pouvoir d`Etat. « Il nous faut reconquérir très rapidement le pouvoir d`Etat, mais par les urnes », a précisé le N°2 de la Jfpi. Koua Justin a condamné les tueries, les chasses à l`homme et autres exactions dont la jeunesse du Fpi est victime depuis la chute du régime le 11 avril dernier. « Nous ne sommes pas des miliciens, nous n`avons pas été formés au maniement des armes, et nous n`avons armé personne dans cette crise. Alors qu`on arrête de tuer les militants du Fpi, parce que nous ne sommes pas condamnés à mourir pour avoir décidé de poursuivre le combat de Laurent Gbagbo ». Sur leur détermination à poursuivre la lutte menée par l`ancien chef de l`Etat, les jeunes du Fpi ne font aucun mystère. « Nous n`allons pas nous renier, nous ne l`avons pas fait hier, nous ne le ferons pas aujourd`hui, ni demain. Ce qui est sûr, c`est que le nouveau pouvoir aura en face des jeunes déterminés au combat sur le plan politique », a martelé Koua Justin. L`adjoint de Konaté Navigué, secrétaire national de la Jfpi, n`a pas manqué de dire leur ras-le-bol face aux souffrances qui leur sont infligées. « Nous devons parler pour montrer à la face du monde que nous souffrons, qu`on nous tue. Mais en même temps, je dis au nouveau pouvoir que s`il n`arrête pas, j`appellerai tous les militants de la Jfpi et tous ceux qui ont soutenu Laurent Gbagbo à faire un sit-in devant la Primature, pour qu`on nous tue tous définitivement », a menacé le secrétaire national par intérim de la Jfpi. Pour lui, Ouattara n`a pas gagné les élections en Côte d`Ivoire. « Personne ne peut me convaincre du contraire. Le président Gbagbo demandait seulement un recomptage de voix qui pouvait durer trois jours, on lui a imposé une guerre », a-t-il dit, et d`inviter ses camarades à la détermination. Avant lui, Laurent Akoun, SG adjoint du Fpi a lui aussi exhorté les jeunes à la mobilisation pour le combat. « Quand on est blessé, martyrisé, on ne se couche pas. Nous devons mettre en place de nouvelles stratégies de combat. Le spectacle est fini, il faut s`organiser pour la reconquête du pouvoir ». Pour Laurent Akoun, ce qui s`est passé pendant ces derniers mois en Côte d`Ivoire n`est pas de l`adversité, mais de la haîne. « Ils sont venus avec leur parrain pour imposer quelqu`un. Je dis au nouveau pouvoir qu`aucune victoire n`est définitive en politique. Soyons humbles, mais déterminés et fermes ». Idem pour Marie-Odette Lorougnon, secrétaire nationale de l`organisation des femmes du Fpi (Offpi) qui a également apporté sa touche à ce rendez-vous de remobilisation des troupes de la jeunesse du Fpi pour les batailles à venir.
Hamadou ZIAO
L’Inter
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