Trois mois après sa prise du pouvoir: La “Solution” devient un problème pour les Ivoiriens

Source: Le Temps

Trois mois, environ, à la tête de la Côte d’Ivoire que Ouattara donne déjà des signes d’essoufflement, d’un pouvoir usé par le temps. Le mercredi dernier, il l’a reconnu au palais présidentiel devant ses ministres. « Rien ne va » a-t-il avoué. Malgré donc le boucan servi chaque jour par sa presse à propagande, la réalité est tout autre. La Côte d’Ivoire fonce tout droit dans le mur .Au point que Ouattara se trouve finalement obligé de se mettre à table …Car depuis le 11 avril ,tout a changé dans le quotidien des Ivoiriens, avec un niveau de vie qui plonge de plus en plus. La vérité rattrape ainsi les promesses de campagne du champion de la France. Ce n’était rien d’autre que du tape à l’œil, et pas plus. « Mon travail, c’est chercher l’argent. Je sais où trouver de l’argent pour résoudre les problèmes des Ivoiriens », disait constamment Ouattara lors de ses différentes sorties. Evidemment, un tel discours d’ancien haut responsable du Fmi ne peut que éblouir ses partisans .C’est d’ailleurs l’objectif recherché dans une telle démarche .Dans les rangs du Rdr, on s’enivrait alors des discours de Ouattara en lui donnant souvent une dimension messianique. “J’ai relevé l’économie de plusieurs pays en difficultés », annonçait-il fièrement pour mieux appâter la troupe .Alors qu’en 1992, il avait toutes les cartes en mains , mais il n’a pas pu relever le niveau de l’économie ivoirienne .Et comme une histoire qui se répète presque dans les mêmes conditions ,Ouattara se trouve aux prises avec les réalités du pouvoir après avoir vanté ses “solutions”. Au bout du compte, il donne l’impression de ne plus savoir où se trouve l’argent. Au point de s’en prendre aux maigres acquis du travailleur ivoiriens sous le règne Gbagbo. Au dernier sommet du G8, on l’a vu faire le rang comme tout le monde. Ce qui a d’ailleurs étonné les Ivoiriens qui attendaient de voir le monde se bousculer aux portes de la Côte d’Ivoire pour y déverser des milliards. Ouattara a reçu au final ,des promesses malgré le zèle très gênant de son ami Sarkozy .Et pour lui sauver la face, sa presse a parlé de 13000 milliards pour la Côte d’Ivoire .Un scoop complètement mensonger qui vient tout droit de la rumeur d’Abobo. L’occident ferait ainsi pour Ouattara ,ce qu’elle n’a pas fait pour le Portugal et la Grèce, en crise .Ayant lui-même senti l’énormité de l’annonce, il s’est trouvé obligé de faire un démenti dans la presse. Aujourd’hui dans l’impasse, le pouvoir s’attaque aux revenus des Ivoiriens déjà amaigris par plusieurs années de crise Les hommes en armes sont les premiers à subir les coupes dans leurs traitements .Certains autres corps de l’Etat vont suivre .Ce que Gbagbo n’a pas fait avec un pays divisé. Le ministre de l’Economie, Diby Koffi qui paye la gratitude de Gbagbo en monnaie de singe peut le témoigner .Il était simplement brillant parce qu’il était avec des cadres compétents.Tout compte fait , il a répondu à l’appel du prix qu’il a reçu .Ne dit on pas que chaque prix à son prix .En clair, le plus dur est à venir pour les Ivoiriens. Et les menaces sont réelles sur les salaires des fonctionnaires . Car beaucoup se verront supprimer des acquis que leur a cédés le pouvoir Gbagbo, très sensible aux problèmes des populations. On se rappelle bien qu’en 1992, Ouattara, Premier ministre avec tous les pouvoirs n’a pas été en mesure de sortir la Côte d’Ivoire de la situation de crise. Il n’a trouvé mieux que réduire le salaire des fonctionnaires. Il annonce un remake de ce plan. D’ailleurs, en pleine campagne électorale, il avait déjà averti les Ivoiriens par cette phrase ; “je vais appliquer mon plan de 1992” . Tout le monde connaît la suite …Une pale copie des PAS sans aucun visage social .Depuis le mois d’avril, les paysans éprouvent d’énormes difficultés à écouler leurs produits .Le cacao est acheté à vil prix, faisant ainsi du monde paysan la 5e roue de la charrette .Ils sont à la merci des multinationales qui régentent aujourd’hui le marché du café-cacao. D’ailleurs, le beau fils Nouvian ne trône-t-il pas à la tête d’une multinationale dans la ville de San-Pedro ? Tout se comprend donc aisément. Les solutions de Ouattara s’arrêtent aussi là ou se posent les problèmes de sécurité. Au point de faire déchanter certains fanatiques. En Côte d’Ivoire, il n’y a plus de lois, parce que plus de police, de gendarmerie et de justice. C’est la loi des Frci que Ouattara a fait venir avec la complicité de la France. « Ils ne respectent rien. Ils font ce qu’ils veulent alors qu’ils ne connaissent rien à la loi. C’est difficile de travailler avec eux », vocifère un commissaire de police qui éprouve toutes les peines du monde avec eux. Et l’Onu d’habitude si prompte à publier des indices de sécurité sous le régime Gbagbo a subitement perdu son latin .Plus rien .Choi préfère garder le profil bas face au chaos qu’il a créé en Côte d’Ivoire. Abidjan étant devenue une jungle dans laquelle ne règne que la loi des armes. Une simple dénonciation et vous êtes tabassés si vous avez la chance. Sinon, vous prenez rendez-vous avec la mort .Les entrepreneurs français qui sont encore réfugiés au 43e Bima en savent quelque chose.

Guéhi Brence

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