Le parcours de la sélection nationale cadette de Côte d’Ivoire au Mondial mexicain a pris fin le jeudi 30 juin dernier. Les Eléphanteaux ont été boutés hors compétition au stade des huitièmes de finales par les Bleuets de France (2-3). Dans cet entretien bilan, le coach Alain Gouaméné revient sur le parcours de ses poulains et explique les raisons profondes du faux pas face aux Français.
Certains observateurs vous imputent l’élimination des Eléphanteaux vous accusant même d’avoir manqué de coaching face aux Français. Quelle est votre réaction ?
Je crois que les gens feraient mieux de savoir d’où est partie cette équipe. Comment elle s’est préparée avant de porter leur jugement. La constitution de ce groupe qui a participé à ce Mondial a été fait pratiquement dans la rue, dans les bas quartiers ainsi que dans les centres de formation. J’en ai fait une équipe qui a terminé 4ème à la Coupe d’Afrique des Nations au Rwanda. Après cette compétition en janvier dernier, plus rien. Nous sommes restés six mois d’inactivité à cause de la crise post-électorale qu’a traversée notre pays. J’ai conservé l’ossature de l’équipe du Rwanda à laquelle j’ai associé des joueurs expatriés pour une préparation de deux semaines en France et à Mexico. Malgré ce retard dans la préparation, nous avons pu tout de même nous qualifier pour le second tour. Toutefois, au fond, je savais que nous allions être rattrapés par la réalité du football. Malgré tout, je pense que nous avons fait un bon parcours. Malgré tout ce que les gens diront, nous sommes fiers de cette équipe.
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Comment expliquez-vous cette défaite face à la France ?
La première raison de cette défaite est la fatigue de nos joueurs. Après avoir dépensé beaucoup d’énergie pendant 35 minutes, ils ont craqué en fin de compte. Et puis, il faut dire que ce penalty des Français a cassé leur moral. Physiquement épuisés, nos garçons ont été dominés au milieu du terrain. Ils ont flotté dans ce secteur. Ce qui a permis à nos adversaires de prendre le dessus. C’est ça aussi la réalité du football de haut niveau.
Quel sera l’avenir de cette belle équipe ?
Je crois qu’il faut attendre encore deux ans pour parler de l’avenir de cette équipe.
Quelle gestion allez-vous faire de ce jeune talent Coulibaly Souleymane qui a ébloui le tournoi en inscrivant 9 buts en 4 matches ?
La gestion de l’avenir de ce joueur est toute simple. Elle va dépendre de ceux qui l’entourent et de l’intelligence du joueur lui même. Son manager, ses parents, son club et les entraîneurs nationaux doivent savoir l’encadrer comme il le faut. Il ne fait que commencer. Vivement que les gens ne mettent pas la charrue avant les boeufs.
Parlons des individualités de cette équipe ivoirienne….
Je ne privilégie pas les individualités. Ce que je peux dire, c’est qu’ils sont tous une génération de bons joueurs. C’est toujours l’encadrement qu’il leur faut. Ils doivent continuer à bosser. Des joueurs comme Thome Yobou, Angban Victorien, Aholou Eudes, Coulibaly Salif, Soungole Daniel…. ont tous du talent. Ils ont besoin de progresser et avoir un bon niveau.
Bedi Stéphane était parmi les meilleurs buteurs de la CAN 2011 au Rwanda. Malheureusement, il a été invisible à ce Mondial….
Effectivement, notre meilleur buteur de la CAN au Rwanda n’a pas atteint le niveau que tout le monde espérait par manque de compétition. La différence avec Coulibaly Souleymane a été nette. La raison, c’est que ce dernier jouait tout le temps dans son club en Italie. Il a participé à plusieurs compétitions de jeunes. Toutefois, ce manque de réussite de Bédi ne veut pas dire qu’il n’est pas bon. C’est un joueur plein d’avenir. Il lui revient de garder la tête sur les épaules s’il veut réussir.
Quelles sont vos satisfactions ?
Ma satisfaction principale, c’est le jeu. J’ai façonné les joueurs à ma manière parce que je savais qu’ils manquaient de compétition de haut niveau. J’ai eu cette satisfaction parce que, tactiquement et techniquement, mes joueurs ont produit du beau football. Je pense qu’il faut regarder ce que nous avons obtenu. La Côte d’Ivoire est sortie la tête haute de ce Mondial. Car, c’est la première fois que nous arrivons à ce niveau de la compétition.
Entretien réalisé par Ives TIEMELE à Mexico City
FIF-ci.com
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