Par Marc Guéniat
La levée de l’embargo devrait réjouir les chocolatiers. Un premier navire a quitté Abidjan hier
L’exportation de cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, qui avait cessé en raison des sanctions internationales visant l’ex-président Laurent Gbagbo, a repris hier avec le départ d’un premier navire du port d’Abidjan. Le navire Askabat, battant pavillon turc, chargé de 1700 tonnes de fèves brunes, est parti du port d’Abidjan hier vers 14 h.
Il devait rejoindre celui de San Pedro, à 370 km à l’ouest et premier port d’exportation de cacao du monde, où il sera chargé de 7000 à 8000 tonnes supplémentaires de cacao, selon les services du port de la capitale économique ivoirienne. Le navire était arrivé vendredi à Abidjan pour récupérer son chargement et son départ a été repoussé à plusieurs reprises ces derniers jours. Il doit ensuite gagner les Etats-Unis, selon la même source.
Le café et surtout le cacao représentent habituellement 40% des recettes d’exportations de la Côte d’Ivoire et environ 20% de son produit intérieur brut (PIB). Quelque 80% de la production du pays est exportée vers l’Europe. La fève fait vivre des millions de personnes dans le pays et génère environ 40% des recettes d’exportations du pays.
En janvier, Alassane Ouattara, alors reconnu président par la communauté internationale à l’issue de la présidentielle du 28 novembre, avait appelé à un embargo sur les exportations de cacao, afin de priver son rival Laurent Gbagbo, accroché au pouvoir, de cette manne financière.
Cet appel, appuyé par des sanctions européennes et très suivi par les négociants, avait privé le marché du cacao ivoirien alors que le pays, premier producteur et exportateur de la planète, représente 35% de l’offre mondiale. Cette interdiction d’exporter avait entraîné une très forte hausse des cours du cacao.
Durant la crise post-électorale, près de 500 000 tonnes de fèves brunes s’étaient accumulées dans les ports ivoiriens d’Abidjan et de San Pedro.
Les multinationales opérant dans la filière cacao avaient été mises sous forte pression des deux camps. Le gouvernement Gbagbo les pressait d’exporter sous peine de sanctions, voire de saisie. Ses partisans ont été jusqu’à brûler des tonnes de cacao devant le siège de l’Union européenne, accusant le Vieux-Continent de néocolonialisme. Le camp d’Alassane Ouattara les menaçait de retirer leur agrément, voire d’être poursuivies en justice, en cas de collaboration avec l’autre camp.
Au lendemain de l’arrestation, le 11 avril, de Laurent Gbagbo, le nouveau président Alassane Ouattara avait annoncé la «reprise immédiate» des exportations de cacao.
24heures.ch
Titre: J-ci.net
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