C’est un constat, les producteurs de la filière anacarde n’entendent plus se laisser gruger. Après avoir demandé un audit de l’Areca, leur autorité de régulation, qu’ils accusent d’avoir détourné les prélèvements effectués sur la vente de leurs produits, ils croisent cette fois le fer avec les industriels. Les producteurs leur reprochent notamment de ne pas reverser la cotisation de 25 FCFA par kilogramme, au mépris des dispositions arrêtées par l’ensemble des acteurs de la filière anacarde lors de l’Assemblée générale du 21 août 2010 à Ferké. Une situation que le secrétaire général de la Fenpaci( Fédération nationale des producteurs d’anacarde de Côte d’Ivoire), Koné Salifou, a vertement dénoncée, jeudi dernier, au cours d’une rencontre avec la presse dans les locaux de l’Intercajou à Cocody-Angré, 7ème Tranche. « Cette cotisation devait être perçue au bord champ, mais n’a jamais été versée du fait du refus des exportateurs, singulièrement la multinationale Olam et bien d’autres » a fait savoir M. Koné, qui avait à ses côtés M. Traoré Youssouf, président de la Fenpaci. Pour éviter, a-t-il ajouté, que « cet argent ne soit perçu par une catégorie d’acteurs qui n’en ont pas le droit, les producteurs à travers leur fédération ont saisi l’Intercajou afin qu’une solution soit trouvée». Déjà, à travers la circulation No 1483 en date du 17 juin 2011, la direction générale des Douanes rappelle que l’exportation des noix de cajou doit se faire obligatoirement par les voies aérienne et maritime. Mieux, elle fait désormais du bordereau Intercajou, une condition de recevabilité des déclarations à l’export. Mais, sur le terrain, la réalité est tout autre. « Olam et certains exportateurs font de la résistance quant à l’application effective de cette décision, exposant ainsi les revenus à une déperdition certaine », a accusé M. Koné. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, la Fenpaci invite le ministère de l’Agriculture et celui de l’Economie et des Finances à tout mettre en œuvre pour que les dispositions de la circulaire suscitée soient appliquées. Ce qui permettrait à ses yeux, aux producteurs d’entamer enfin la réalisation de leurs projets sociaux.
Y.S
Le Patriote
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