Se moquant royalement des Ivoiriens et ignorant la misère dans laquelle elle les a plongés, l’Onu se propose de trouver de l’argent, non pas pour soulager les populations sinistrées de l’Ouest, mais pour construire une huitaine de camps militaires dans le but, sans doute, d’ ‘’assurer la sécurité ‘’ du régime Ouattara.
Ça y est. L’Organisation des nations unies va trouver quelques sous pour le pouvoir en place. Elle promet 2 milliards à Ouattara. Mais il n’y a pas de quoi pavoiser. Cette somme qui est déjà bien en deçà des pluies de milliards annoncées ne servira pas à soulager les populations sinistrées qui ont tout perdu et dont les familles ont été décimées. Car Ban Ki Moon et ses lieutenants qui sont en mission pour la France ne verseront pas une seule larme sur les millions de morts que ses soldats ont contribué à faire en Côte d’Ivoire. La cherté de la vie, les malades qui meurent dans les hôpitaux faute de soins et de médicaments, les familles éplorées qui meurent de faim, les indigents qui n’ont pas le minimum vital et s’éteignent à petit feu, pour n’évoquer que ces aspects des balafres infligées à la Côte d’Ivoire par les forces militaires alliées, l’Onu n’en a que faire. Ban Ki Moon n’a pas un gramme de vivre à offrir aux affamés dans un pays ravagé par 10 années d’une guerre provoquée par la France et entretenue pas l’Onuci. Ils peuvent crever ! Disons plutôt qu’elle a «mieux
à faire» que de s’occuper de la misère dans laquelle ses soldats ont installé durablement les innocentes populations. En effet, l’Onu va décaisser bientôt 2 milliards pour construire des camps militaires. Une huitaine au total dans les régions ciblées comme des foyers d’insécurité qui menaceraient le pouvoir. Des camps militaires à la place des écoles et des hôpitaux promis à l’Ouest lors d’une conférence de presse à Abidjan, M. Choi a indiqué que ces huit nouveaux camps militaires seront ouverts dans les départements de de Bouaflé, de Gagnoa, d’Issia, de Sinfra (centre-ouest), de Tabou (sud-ouest), de Taï, de Touleupleu et de Zouan Hounien (ouest). Avant d’ajouter, selon un confrère, que «L’ONUCI entend réaliser ces projets avant la fin de juillet», a-t-il dit assurant que le financement est acquis avec deux milliards de franc CFA déjà à la disposition du système des Nations unies. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire, Young Jin Choi, l’homme qui a planifié et participé activement au coup d’Etat de la France contre Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, par l’imposture électorale du second tour de la présidentielle le 28 novembre 2011, a justifié la création de ces huit nouveaux camps militaires dans l’ouest du pays par le fait que c’est ‘’la région la plus ravagée par les violences postélectorales et où persiste un déficit de sécurité’’. Un projet militaire et des déclarations que les populations de ces régions considérèrent comme du mépris à leur égard. Car, «s’il est vrai que la région de l’Ouest a souffert atrocement de la guerre, le plus urgent est de venir en aide aux populations affamées et démunies qui ont subi des massacres dans des zones où tout est à reconstruire, à commencer par les écoles et les hôpitaux. Parce que certains villages ont tout simplement été rayés de la carte», s’est indigné un cadre qui s’est confié à nous. Mais dans la crise, l’Onu a sa logique à elle, qui défie tout bon sens. L’Ouest ne recevra pas de vivres. Encore moins les écoles et les hôpitaux que le candidat du Rhdp a promis lors de l’élection présidentielle. Mais des camps militaires tout neufs. Pour accueillir les ex-rebelles rebaptisés Forces républicaines, dans un pays où la Justice n’existe plus. Des camps militaires qui ne réveilleront certainement pas les morts de Guitrozon et de Petit-Duékoué, pas plus qu’ils ne referont revenir à la vie le million de morts de Duékoué, lors du passage de ‘’Forces pro Ouattara’’, pendant la guerre postélectorale. Des ‘’crimes de guerre’’ dont les auteurs, c’est-à-dire les ex-rebelles de Guillaume Soro ou encore ‘’Forces pro Ouattara’’ ont été ouvertement désignés.
Les vraies raisons d’un vaste projet militaire. A en croire l’Onu, les 2 milliards de F Cfa serviront aussi à la réhabilitation des brigades de gendarmerie et des commissariats de police que les ‘’Forces pro Ouattara ont pillé, saccagé et incendiés sur leur passage, lors du coup de force de la France contre Laurent Gbagbo. Officiellement, Choi indique que « l’Onu veut se faire une vision claire de l’établissement d’une structure nationale de sécurité et d’une ligne de commandement bien établie qui permettrait le déploiement effectif des éléments de la police et de la gendarmerie à travers le pays. Ce qui permettrait, à son tour, le retour des éléments armés dans les casernes … Toutes ces mesures ne sont que des mesures de sauvegarde pour faire face aux besoins urgents». En fait, les 8 camps militaires en projet s’inscrivent dans une logique de militarisation à outrance pour tenir d’une main
de fer des régions qui font l’objet de toutes sortes de rumeurs non fondées sur des «attaques armées en préparation», de la part de ceux qui se font peur et qui tremblent à l’évocation des scénarii imaginaires de complot contre le pouvoir de Ouattara. Il s’agit de ‘’boucler ‘’ ces régions qu’on dit favorable à tel autre, de les ‘’cadenasser’’ définitivement, afin que rien n’y sorte qui puisse inquiéter les nouvelles autorités. Car, le nouveau régime, semble t-il, ‘’ne se sent toujours pas en sécurité’’ à cause de ses cauchemars quant à l’Ouest de la Côte d’Ivoire.
La “solution fondamentale’’ pour sécuriser le pouvoir
Et, pour régler la question, l’Onu a choisi de concevoir et de financer l’option de la force dictatoriale en ‘’renforçant les capacités militaires’’ du pouvoir qu’elle à aidé à installer et qu’elle est obligée d’encadrer pour le moment.
Même si Choi précise que : «La solution fondamentale ne pourra venir que des autorités ivoiriennes avec le déploiement de la police et de la gendarmerie à travers le pays et le retour des militaires dans les casernes ». Ainsi, à l’Ouest du pays, toute contestation sera «matée» avec des «forces de proximité», avons-nous appris. Et le schéma global est bien simple : une fois le Sud, le nord et l’Ouest sous contrôle, le règne de la terreur, du crime et de l’intimidation par les armes devrait assurer au nouveau pouvoir qui ne supporte pas la contradiction démocratique une poigne d’acier pour briser toute opposition. Surtout celle qui pourrait venir de l’Ouest. Des camps militaires sur mesure, pour la «Nouvelle Armée» version Ouattara. Aussi les nouveaux camps militaires de Ouattara devraient très bientôt voir le jour. Bien avant les nombreuses promesses faites en ce qui concerne le bien-être de la population, la reconstruction et le développement du pays. Car le nouveau pouvoir qui se méfie des ex-Fds qu’on dit être des ‘’Pro–Gbagbo’’, même si elles se sont ‘’ralliées’’ a besoin d’avoir ‘’ses propres camps militaires à
partir desquelles elle pourra asseoir la monture de sa nouvelle armée, sur la base des Frci ‘’, a fait remarquer un observateur qui a noté que ‘’le nouveau pouvoir veut des camps militaires qu’il maîtrisera, dans la mesure où il ne peut pas trop compter sur les camps d’Agban et d’Akouédo qui sont les principaux camps’’. On comprend donc que pour sa survie, le nouveau pouvoir, qui reprochait sans preuve à Laurent Gbagbo de s’être «surarmé», va sacrifier les populations qui souffrent pour s’offrir 9 camps militaires flambant neufs, grâce aux 2 milliards de F de l’Onu. Alors que l’argent des armes aurait pu servir à construire des écoles, des routes et des hôpitaux, entre autres promesses. Surtout qu’aucune pluie de milliards ne tombera.
K. Kouassi Maurice
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