Quinze proches de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo viennent d’être inculpés et écroués, dimanche 26 juin, pour « infractions contre l’autorité de l’État, atteinte à sa souveraineté, constitution de bandes armées » et pour des « infractions contre les biens, commises au préjudice de l’État et des institutions financières publiques ou privées », a annoncé le procureur d’Abidjan, Simplice Kouadio Koffi.
Source: la-croix.com par Christine Quentin
L’ancien président ivoirien est assigné à résidence dans le nord de la Côte d’Ivoire. L’Onuci n’y a pas accès. Son sort devrait être abordé lors d’une intervention télévisée du ministre de la justice, mardi 28 juin. Cette inculpation intervient à la veille de la visite en Côte d’Ivoire des représentants de la Cour pénale internationale du 27 juin au 4 juillet.
Le sort du président déchu n’a quant à lui pas encore été fixé. Le ministre de la justice Jeannnot Ahousso ainsi que le procureur poursuivent leurs enquêtes tout en maintenant l’ancien président et sa famille sous résidence surveillée.
« Prison dorée »
Laurent Gbagbo est aujourd’hui assigné à résidence dans le nord de la Côte d’Ivoire, à Korhogo. « Une prison dorée », selon Patrice Yao, directeur de la publication du groupe de presse ivoirien Le Réveil , pro-Ouattara.
« Une résidence dans laquelle le président déchu n’est pas traité comme un prisonnier ordinaire. Il a la télévision, le câble, et l’on nous rapporte qu’il demande parfois à manger du poulet braisé. On ne fait pas cela avec un détenu ordinaire. Je pense qu’il a des privations bien sûr, mais le gouvernement met à sa disposition toutes les commodités nécessaires pour que son attente de jugement se passe correctement » explique encore Patrice Yao.
A l’abris de l’Onuci
Une situation que ne confirmait pas Guillaume Ngefa, directeur par intérim de la Division des Droits de l’Homme de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) déclarant, jeudi 23 juin, ne pas avoir accès à certains lieux de résidences surveillées dont celui de l’ex-président et celui de sa femme à Odienné dans le nord du pays.
« Sur ce point, nous sommes encore en train de dialoguer avec le gouvernement. L’accord de principe est là, mais il y a des modalités à fixer. Parce que nous avons l’obligation, non de demander l’autorisation, mais de visiter ces lieux » affirmait-il. « Une situation qui n’a pas évolué à ce jour » selon Juliette Mandan Amantchi, porte-parole de l’Onuci.
Le sort de la famille Gbagbo devrait être au cœur de l’émission de télévision à laquelle doit participer le ministre de la justice, Jeannot Ahoussou, mardi 28 juin. Le gouvernement a toujours affirmé souhaiter la transparence dans la conduite des enquêtes menant aux inculpations du clan Gbagbo.
Christine Quentin
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