Hamed Bakayoko sur Voxafrica aux Ivoiriens: « Nous allons vous donner la liberté »

Le Patriote

Quelques jours après l’investiture du Président Alassne Ouattara, Hamed Bakayoko a accordé une interview à la chaine de télévision Vox Africa. Interview rediffusée hier, sur les antennes de la chaîne panafricaine…

Vox Africa : Monsieur Hamed Bakayoko, vous êtes un proche d’Alassane Ouattara, très connu sur l’échiquier politique nationale. Quel est le sentiment qui vous a animé ce 21 mai 2011, à l’occasion de l’investiture du Président Alassane Ouattara en présence d’une vingtaine de chefs d’Etat étrangers ?
Hamed Bakayoko : Cela a été un grand moment d’émotion. J’ai vu défiler une longue histoire de lutte, de difficultés, de souffrances extrêmes de notre peuple. Mais j’ai ressenti aussi un vif sentiment de fierté pour notre persévérance dans l’action, qui nous a amenés à ce résultat. Du coup, je mesure le poids de la responsabilité qui est la nôtre. D’autant que j’ai senti que l’attente des Ivoiriens et du monde est grande en ce qui concerne notre action. Je me suis dit que les Ivoiriens ont trop souffert de cette crise et qu’il serait regrettable qu’on ne soit pas à la hauteur de leur attente.

VA : Durant les cinq mois qu’a duré la crise, est-ce que vous avez cru à la victoire de votre camp, du camp d’Alassane Ouattara, ou avez-vous eu des doutes ?
HB : Je n’ai jamais douté. Nous savions que la route était difficile, qu’elle serait longue et périlleuse. Mais nous n’avons jamais douté, parce que nous savions que nous étions dans la vérité. Nous avions une conviction, celle qui est que si vous êtes dans la vérité, certes on peut vous retarder, mais la vérité finit toujours par triompher. Pendant des années, nous nous sommes battus pour être candidat. La nationalité d’un Ivoirien, ancien Premier ministre, a été mise en cause. Nous savions que cela ne pouvait pas prospérer. Nous nous sommes battus. Mais après, on a voulu manipuler la liste électorale, le fichier électoral puis les résultats d’une élection. Tout cela nous a retardés. Nous savions qu’avec l’élection, il s’agissait d’aller devant le peuple, d’essayer de bien communiquer, de lui faire partager votre message, celui d’hommes simples et vrais. Vous savez, aujourd’hui, le monde est en train de tourner. Quand vous voyez ce qui se passe aux Etats-Unis avec l’élection de M. Obama, vous comprenez que le temps de la manipulation, des stratagèmes, est terminé. Aujourd’hui, l’opinion publique a son mot à dire. Si vous n’arrivez pas à faire partager votre vision au peuple, il n’est pas avec vous. Et si le peuple n’est pas avec vous, c’est que vous n’êtes pas légitimes. Faites tout ce que vous voulez, mais vous demeurez illégitime. Nous, nous avons travaillé simplement autour de ces valeurs. Nous avons aussi compris les Ivoiriens. Nous avons senti que les Ivoiriens avaient besoin d’autres choses.

VA : Est-ce que avec ces morts enregistrés ces mois-ci, on ne peut pas dire que vous avez payé le prix le plus fort pour arriver là où vous êtes?
HB : C’est l’histoire des peuples, c’est notre histoire, c’est notre destin. Nous devons l’assumer. D’autres peuples ont eu des histoires plus difficiles. Ma conviction est qu’il y a des rendez-vous comme ça dans l’histoire des peuples, qui marquent les grands tournants. Malheureusement, ces rendez-vous sont souvent émaillés de dégâts collatéraux très graves comme la mort, comme la guerre. C’est toujours comme cela. Regardez ces peuples qui ont vécu ces ruptures. Le plus important, c’est que les hommes et les femmes de ces peuples trouvent la force au fond d’eux-mêmes pour réaliser un bond qualitatif, pour apporter une nouvelle espérance à leur pays. Ce genre de situation est très difficile, mais cela ne doit pas nous faire régresser. On ne doit pas oublier. On ne peut pas ne pas en tenir compte. Aujourd’hui, le ministre que je suis, ne doit jamais oublier ceux qui sont morts et ceux qui souffrent dans leur chair de cette crise. Mais au-delà de tout cela, je veux apporter quelque chose de plus à notre société, à notre pays. C’est pourquoi, je veillerai à mon humble niveau, à ce que plus jamais ces choses-là n’arrivent plus.

VA : On se rappelle des images humiliantes qui ont fait le tour du monde lors de l’arrestation de l’ancien chef de l’Etat. Dans cette image, on vous voyait derrière l’ex-chef de l’Etat. Quel sentiment vous a animé en ce moment-là ?
HB : C’était un moment important. Les sentiments en ce moment-là étaient complexes. Nous avions la responsabilité de l’arrêter et de le garder en vie. Dans un contexte qui n’était pas évident où il s’était rendu coupable d’actions qui avaient causé la mort de beaucoup de personnes, des souffrances extrêmes. Il fallait conduire cette opération en exécutant les recommandations précises que nous avions reçues du Président de la République. Je voudrais ne pas évoquer les sentiments qui m’ont animé en ce moment. J’espère qu’en d’autres circonstances et en d’autres temps, je pourrais le faire. Le plus important pour nous était d’avoir la capacité de le capturer et de le maintenir en vie. Ce qui n’était pas évident.
VA : Etait-il important qu’il reste en vie ?
HB : Tout à fait. C’était important, parce que nous avions besoin de leur donner une leçon. Vous savez, on n’a trouvé aucun prisonnier dans les prisons de Laurent Gbagbo. Tous ceux qu’ils arrêtaient, ils les tuaient. Je vais vous dire une chose que tout le monde sait et que les partisans de Gbagbo eux-mêmes savent très bien : s’ils avaient été à notre place, très peu d’entre nous auraient survécu. Ces gens avaient désacralisé la personne humaine. Ils avaient formaté leurs partisans de telle sorte qu’ils n’avaient aucune considération pour la vie humaine. Quand vous arrivez à ce niveau-là, il est impossible de développer un pays. Or nous, nous voulons développer la Côte d’Ivoire. On ne peut pas développer un pays sur une idéologie de haine. On ne peut construire que sur des valeurs d’amour, de vivre ensemble, sur des valeurs positives. La seule façon de le faire, c’est de donner l’exemple soi-même. Si le chef prononce des paroles de haine, des paroles guerrières, si vous ordonnez de mater vos concitoyens, vous éradiquez ces valeurs dans le cœur de vos hommes. Et vous créez des tueurs comme on en a vus durant ces cinq mois. On a vu des gens tuer et brûler d’autres personnes. Pour nous, ce sont des bourreaux, mais ce sont d’abord des victimes. Nous avons le devoir de les soigner.

VA : Aujourd’hui, il faut reconstruire le pays, il faut réconcilier les Ivoiriens entre eux. Est-ce que cette réconciliation ne passe pas par le pardon, étant donné qu’à l’occasion de son investiture, le Président Ouattara a parlé de réconciliation, de reconstruction, sans parler du pardon ? Est-il trop tôt pour le pardon ?
HB : Je pense que dans la réconciliation, il y a le pardon.

VA : Vous, vous avez pardonné à l’autre camp ?
HB : Bien sûr. En fait, c’est un travail sur soi. J’invite mes compatriotes à s’approprier cette vertu. Vous savez, souvent, les crises, les grandes guerres, partent de rien du tout, de l’orgueil de l’homme, du manque d’humilité. Il faut apprendre à se dépasser. Quand vous arrivez à le faire, vous vous rendez compte que c’est un geste qui est intérieur et non pas physique. Dès que vous le faites, vous êtes libérés en quelques secondes d’un poids, d’un fardeau. Aujourd’hui, quand vous avez la responsabilité de l’équilibre sociale, vous êtes obligés de prendre de la hauteur. Et la hauteur, c’est la réconciliation. Parce que quand on vous impose une guerre après une élection, il y a deux façons de vous établir. Vous le faites par la force ou la vengeance, vous venez, vous écrasez vos ennemis d’hier ou de façon pacifique, vous les prenez pour recréer une nouvelle énergie. On ne peut pas se réconcilier si on n’est pas capable de pardonner.

VA : Il y a certes des efforts personnels à votre niveau, il y a aussi des efforts du gouvernement. Mais il y a, pourquoi l’amnistie. Qu’est-ce que vous en pensez ?
HB : La question de l’amnistie est du seul ressort du Président de la République. Je pense qu’avant de parler de l’amnistie, il faut laisser la justice faire son travail. Parce que l’impunité peut devenir un élément dangereux, qui constitue un frein à l’évolution qualitative des citoyens. Quand les gens ont le sentiment qu’ils peuvent voler, tuer, sans être inquiétés, on crée des hommes dangereux pour la société. Il faut que les gens réalisent que le temps de l’impunité est terminé. Personne n’a envie d’aller en prison, personne n’a envie d’être montré du doigt comme étant un corrupteur, un racketteur. Les gens le faisaient parce qu’ils avaient le sentiment qu’ils le pouvaient sans que quelque chose ne se passe. Il faut reprendre les choses à la base, il faut construire un nouvel Ivoirien. Un Ivoirien qui base sa vie sur des valeurs nouvelles, des valeurs de travail, des valeurs de justice, des valeurs de respect de l’autre. Nous devons faire en sorte que ce nouveau citoyen soit respectueux des institutions. Mais pour cela, il faut d’abord que les institutions respectent les citoyens. C’est tout un chantier. Nous avons la possibilité aujourd’hui de réécrire une nouvelle Côte d’Ivoire, d’ouvrir une nouvelle page qui part de nos acquis, qui tient compte de nos douleurs, pour déboucher sur un bond qualitatif dans l’avenir. Nous avons un potentiel qui est énorme. La reprise même si elle n’est pas suffisante, donne de l’espoir. Nous devons continuer nos efforts pour que la situation se normalise davantage pour que la Côte d’Ivoire redevienne la perle des lagunes et qu’il y fasse bon vivre.

VA : Vous dites : pas d’impunité. Voulez-vous dire pas d’impunité pour tous, y compris ceux qui font partie de votre camp ?
HB : Il n’y aura pas d’impunité. C’est la seule façon de rebâtir une nation, c’est le socle des droits de l’Homme. Avec l’Etat de droit, on sait qu’est-ce qu’on peut faire, qu’est-ce qu’on ne peut pas faire, qu’est-ce qui est acceptable, qu’est-ce qui est tolérable. Il faut donner aux citoyens la liberté. Les gens ne réalisent pas ce que c’est que la liberté. Je lisais dans «L’audace d’espérer » d’Obama qu’il avait invité sa femme, Michelle, au Kenya. Sur la route, ils avaient vu des scènes de rackets et des populations maltraitées. Dans l’avion de retour, elle lui disait : « je réalise que je suis Américaine, je réalise que je suis libre et je vis dans un pays où je n’ai pas les soucis des hommes et des femmes qui, tout en étant sur la même planète que moi, ne savent pas comment aller travailler, qui ont peur de la police. » Il faut de la volonté politique pour changer toutes ces choses. Parce que la volonté, c’est la base. Je peux vous rassurer que les Ivoiriens qui connaissent le Président de la République n’ont aucun doute sur ce qui va se passer dans les mois à venir. Au-delà de lui-même, le Président de la République a des principes auxquels il ne peut pas déroger. Sans émotion, il va mettre fin aux fonctions de qui que ce soit, même de son propre fils, si celui-ci n’est pas dans la ligne.

VA : En attendant, l’insécurité continue de faire rage. En tant que ministre de l’Intérieur, qu’est ce que vous faites pour mettre fin à cette insécurité et permettre aux Ivoiriens de vaquer tranquillement à leurs occupations ?
HB : Je voudrais vous rappeler qu’il y a 15 jours la Côte d’Ivoire connaissait les combats à l’arme lourde à Yopougon. Cependant, je peux vous rassurer que contrairement à tous les pays qui ont connu les situations similaires, l’évolution en Côte d’Ivoire a été très rapide. C’est vrai que la situation n’est pas totalement satisfaisante. Mais je peux vous rassurer que nous faisons l’effort pour que la normalité soit totale. Nous avons fait une grande opération de ratissage parce qu’il y a une prolifération d’armes de guerre dans le pays, dans les quartiers. On continue toujours de trouver des armes dans des maisons, dans des villages, chez des chefs de villages. Nous avons mis en place, un comité d’éveil et de sensibilisation pour que des gens déposent les armes. Nous avons besoin d’arriver à un certain seuil de sécurisation qui ne mette plus en péril la sûreté de l’Etat. Parce qu’il faut que l’Etat démarre pour qu’on puisse penser aux projets de développement.

VA : Quel délai vous vous donnez pour sécuriser totalement le pays ?
HB : Je pense que dans trois ou six mois, on sera à même de dire qu’on n’a plus de menace. Parce que le vrai danger, c’est d’éviter qu’il y ait des soubresauts qui pourraient freiner notre nouvel élan. Il faut empêcher qu’il y ait encore des combats, ce qui pourrait nous faire perdre confiance et espoir. Or, nous n’avons pas le droit de trahir l’espérance des Ivoiriens. Il faut régler ces problèmes étape par étape. C’est vrai qu’il y a encore des plaintes de certains de nos concitoyens. Mais je voudrais qu’ils se rappellent qu’il y a un mois, ils ne pouvaient pas sortir de leur domicile. Il faut donc savoir apprécier l’évolution de la situation. Vous savez que le pays a été économiquement déréglé. Il y a plus de 300 milliards qui ont été emportés par le camp Gbagbo. Heureusement que nous avons le soutien de certains pays amis. Mais je veux affirmer ici notre engagement à prendre à bras-le-corps toutes ces questions, principalement la question de la sécurité. Considérons que la porte d’entrée de la reconstruction est la sécurité. Nous sommes déterminés à faire replier dans les casernes toutes les forces qui sont armées et à faire remonter en première ligne la Police et la gendarmerie, qui sont formées pour le maintien de l’ordre. Mais nous prévenons que ça ne sera pas la police d’avant, la police de la peur, la police qui dans sa relation avec la population faisait peur aux gens. Nous allons, pour mettre fin au racket.

VA : Est-ce à dire que vous allez changer les hommes ?
HB : Rien de tout cela. Notre action va se baser d’abord sur la conduite, sur l’exemplarité. Quand le ministre lui-même est un corrupteur, un racketteur, c’est sûr que la police fera de même. Si chaque soir, la Police doit verser de l’argent au ministre, celui-ci évidemment, est contraint au silence devant les agissements de ces policiers. L’ambition doit être portée par la tête. Il y aura alors une obligation de résultat. Il y aura des rapports de chaque commissariat. On se basera sur ces rapports pour changer des gens, pour prendre des sanctions.

VA : Comment comptez-vous étendre l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire quand on sait que les Com’zones ont encore des pouvoirs dans leur zone ?
HB : J’ai déjà fait une grande réunion avec les préfets pour les remotiver. Nous avons dégagé un plan d’urgence de réhabilitation des sites, nous avons donné des feuilles de route pour que les Com’zones puissent réduire leurs actions afin que nous puissions définitivement restaurer l’autorité de l’Etat. Pour ce qui est des Com’zones, le problème ne se pose pas. En Afrique, il y a eu des difficultés parce que les autorités avaient peur de gérer ces questions. Moi, je pense qu’il faut tout gérer. Quelle que soit la situation, vous avez la meilleure solution pour vous. Les Com’zones sont des hommes, il suffit de négociations franches avec eux, c’est ce que le Premier ministre est en train de faire. Il y en a qui veulent rester dans l’armée, certains ont envie de faire la politique, d’autres de faire des affaires. Il faut donner un avenir à chacun. Il faut que l’Etat donne des chances à chacun. Il ne faut pas qu’il y ait des fatalités. Il faut croire à tous les Ivoiriens, pas seulement à ceux du RDR, du RHDP, du FPI, mais l’Ivoirien en général doit se dire que les choses peuvent évoluer positivement pour lui. Si on le fait très rapidement, on va retrouver une âme, une ambition commune pour garder notre trésor, qui est notre pays.

VA : Est-ce qu’actuellement, en vous prenant au mot, il n’y a pas une sorte de chasse aux sorcières. On a l’impression qu’on remplace des directeurs généraux, qu’on est en train de mettre en place un Etat RHDP. Est-ce que c’est votre impression ?
HB : C’est une impression. Parce que ce qui s’est passé c’est que, nous avions un gouvernement réduit de 13 membres pour conduire la situation. Avec les événements, beaucoup de directeurs ont disparu. Parce qu’eux-mêmes savent qu’ils ont commis des malversations. Très rapidement, il fallait pallier par intérim. Tous ceux qui ont été nommés, l’ont été par intérim, le temps de former le gouvernement, le temps que chaque ministre présente au chef de l’Etat son ambition pour son département, son organigramme, les hommes et les femmes qu’il doit choisir pour l’accompagner dans sa mission. Il y avait des urgences. Vous avez par exemple la douane qui est une structure de stratégie dont le DG avait disparu.

VA : Le choix de ces hommes se fait-il par amitié ou en fonction de leur compétence ?
HB : Il faut forcément la compétence. Même si ce sont vos amis, ajoutez-y la compétence. Il a été tellement dur d’arriver là où nous sommes que nous avons conscience de l’attente des Ivoiriens. Cela a été tellement douloureux que nous savons que nous ne sommes pas venus pour rigoler. Nous savons que dans deux ans, les Ivoiriens vont nous demander des comptes. Nous devons être capables de montrer des résultats. Si nous réussissons, nous auront travaillé pour plusieurs générations. Cela a l’air d’être de belles paroles, mais c’est notre état d’esprit. C’est comme cela que nous sommes. Nous allons être des dirigeants très simples. Face aux situations, nous allons être transparents. Nous allons présenter toutes les situations aux Ivoiriens, là où nous n’aurons pas de réponse, nous le ferons savoir. Nous allons partager la gestion du pays avec les Ivoiriens.

VA : Vous êtes connu dans ce pays très jeune, beaucoup d’entre ces jeunes ont été utilisés pour commettre des actes horribles. Aujourd’hui, que pouvez-vous dire à un jeune ivoirien de l’intérieur ou de la diaspora pour qu’il croit en votre message, qu’il retrousse ses manches et qu’il vienne prendre part à la reconstruction du pays ?
HB : Je lui dirai que je suis Hamed Bakayoko, je suis né à Adjamé. Pour ceux qui connaissent la Côte d’Ivoire, je suis un enfant d’ « Adjamtalla ». Je suis allé à des soirées dansantes où je n’avais pas le droit d’être par faute de moyens. J’ai vécu cela dans ce pays. J’ai travaillé, les gens me connaissent. J’ai persévéré. Je suis allé en prison pour mes convictions politiques. J’avais un journal. On a détruit mon journal. J’ai monté une radio. J’ai fait des choses simples. J’ai monté des concerts. Après tout cela, les choses arrivent aisément. Quand je parle de travailler, je ne parle pas de faire semblant de travailler. Je parle de travailler sérieusement dans le domaine qu’on a choisi. Si vous êtes un maçon, un menuisier, essayez d’être le meilleur. Aujourd’hui, je suis ministre de l’Intérieur, dans deux ans, j’ai envie qu’on dise que j’ai été un très bon ministre. Je vais sur internet, je regarde ce que les ministres des l’Intérieur ont fait ailleurs, en Europe, aux Etats-Unis, je compare. Je veux que demain, les jeunes aient des modèles. Aujourd’hui, il n’y a plus de modèle, il faut que cela prenne fin. Ce qui ne se fait que par le travail.
Retranscrit par Thiery Latt

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