Après approbation mercredi dernier, par le Conseil des ministres, le Président de la République a signé une Ordonnance portant adoption du budget de l’année 2011.
Le budget de l’année 2011 est de 3050 milliards de FCFA0. Il est en hausse de 153 milliards de FCFA par rapport à 2010, soit un taux d’accroissement de 5,3%. En plus, il ne couvre que la période du 26 avril (date de la réouverture de la BCEAO) au 31 décembre 2011 prochain, soit sur huit mois. C’est une première en Côte d’Ivoire selon le ministre de l’Economie et des Finances, Koffi Charles Diby que le budget s’étende sur une période aussi courte. La hausse du budget s’explique du fait que le Chef de l’Etat veut poser les fondements de la nouvelle Côte d’ Ivoire, cette année et mieux sur ce budget. Le gouvernement aura pour grand défi de régler les graves difficultés financières et de faire face à la paupérisation des Ivoiriens. C’est-à-dire faire oublier la crise qui a fragilisé une part importante des fondements de notre économie, avec notamment pour corollaires des problèmes accrus de sécurité, des dégâts subis par de nombreux opérateurs économiques et particulier, une baisse de l’activité économique et un reflux des recettes fiscales. Ce budget 2011 est en sorte, le soubassement de la Côte d’Ivoire. C`est-à-dire, s’il est mal exécuté, il sera difficile à la Côte d’Ivoire de se lancer réellement sur la voie de la véritable relance économique. Ce budget a pour priorité d’aider le pays à emprunter la véritable percée dans tous les secteurs dans les prochaines années. Les dépenses pour l’exécution de ce budget sont constituées du service de la dette (42%), des charges de personnel (24%), des autres charges de fonctionnement (23%) et des dépenses d’investissements (11,2%). Le vœu du Chef de l’Etat de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent d’ici 2020 commence à partir de la bonne exécution de ce budget. A cause de la crise, le taux de croissance de notre pays qui était de 2,7% en 2010 se situe actuellement à -7%. Malgré un environnement relativement favorable, en 2011 avec une croissance prévue d’environ 4% dans la zone UEMOA et au plan mondial, notre pays connaîtra une croissance négative de 6,3%, soit une perte de près de 10 points par rapport à 2009 et 2010. Tout cela veut dire simplement que les Ivoiriens ont du pain sur la planche. Ensemble, chacun doit jouer sa part de responsabilité pour faire sortir le pays de cette récession économie.
Les grandes lignes du Budget
Après la crise, la Côte d’Ivoire doit continuer d’honorer ses engagements de la dette publique, notamment la dette extérieure en vue d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE. C’est pourquoi, avec les effets collatéraux de la crise, le Conseil des ministres a décidé que soit engloutie une marge financière importante dans la restauration des outils de production des entreprises, avec l’appui de l’État sous la forme de facilités fiscales et d’apurement des arriérés intérieurs. Au plan budgétaire, l’impact de la crise a induit des besoins de financement considérables. Dans le budget présenté, les recettes intérieures représentent 68%. Ce niveau de recettes prend en compte, à la fois, l’impact financier des mesures de soutien temporaire au secteur privé, à travers des facilités fiscales, et l’hypothèse d’un retour à un régime normal dans les derniers mois de l’année. Ces prévisions sont également soutenues par des mesures concernant le recouvrement des recettes dans les zones Centre, Nord et Ouest, avec le renforcement des contrôles et l’intensification des campagnes de promotion du civisme fiscal.
D’où viendront les recettes budgétaires
Ce budget post-crise qui vient comme une bouffée d’oxygène provient des recettes fiscales, projetées à 1.216 milliards de FCFA. Il comprend les postes suivants ; BIC : 106 milliards de FCFA, revenus du gaz et du pétrole : 224 milliards, impôts sur le revenu et les salaires : 107 milliard, impôts sur les revenus et capitaux mobiliers : 22 milliards, TVA: 82 milliards, recettes de portes, qui comprennent les taxes à l’importation (343 milliards de FCFA) et les droits et taxes à l’exportation (210 milliards de FCFA). Le volet ressource intègre : 805 milliards de FCFA. Les ressources extérieures prévues s’élèvent à 964 milliards de FCFA, incluant notamment les gains liés à la restructuration de la dette extérieure et les appuis budgétaires (FMI, Banque mondiale, BAD, AFD, UEMOA) qui s’élèvent à 437 milliards de FCFA.
BENJAMIN SORO
Le Mandat
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