Encore une autre page sombre. Hier mercredi 22 juin, un affrontement sanglant est survenu entre les gendarmes de l`Escadron logé au quartier Toit-rouge de Yopougon, et les éléments des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci) basés dans les locaux du commissariat du 19è arrondissement, situé à environ 200 mètres du camp de Gendarmerie dans ce même quartier. Ce clash a fait, selon des sources militaires, un blessé dans chaque camp, et de nombreux dégâts matériels dans la caserne des gendarmes. Pillages et saccages étaient au rendez-vous, rapporte-t-on. Pis, l`épouse d`un gendarme, qui se trouve être un élément de la garde raprochée du ministre de l`intérieur Hamed Bakayoko, a été rudoyée. Retour sur ce mercredi où les armes ont encore tonné à Yopougon. Le matin, les éléments Frci du commandant Doumbia, qui faisaient du sport, arrivent au niveau de l`Escadron de gendarmerie. Au même moment, un gendarme en tenue civile et à bord d`un véhicule se retrouve nez-à-nez avec les Frci. « Garez! garez! », lui intiment ces militaires sportifs du matin. Surpris, le gendarme conducteur met quelques minutes pour terminer sa manoeuvre. Cela ne met pas fin cependant à la volonté des éléments du commandant Doumbia d`en imposer à cet élément de l`Escadron de gendarmerie. Il s`ensuit une altercation, qui alerte vite d`autres éléments de la gendarmerie qui étaient dans le camp. Ceux-ci, croyant leur compagnon en difficulté avec les Frci, viennent à sa rescousse. La tension monte, mais les gendarmes finissent par obtenir le repli des militaires. Ces Frci, certainement frustrés, retournent sur leur base, non pas pour y rester, mais pour s`armer et venir régler les comptes aux éléments de l`Escadron. Rocket RPG7, Grenade offensive, Kalashnikov constituaient, selon cette source militaire, l`arsenal d`attaque contre les gendarmes. « On a entendu des détonnations d`armes lourdes, et c`était la débandade totale. Les gens ont fui croyant revivre les affrontements de la crise post-électorale », a témoigné un riverain joint par téléphone hier. D`autres sources indiquent par ailleurs que ces deux corps qui cohabitent se regardent en chiens de faïence depuis quelque temps. « Nous sommes sur nos gardes, car ils ne sont pas prêts pour nous, ceux-là. On était venu pour faire du sport dans le quartier et on a vu une voiture foncer sur nous avec à son bord un gendarme. On n`a rien compris, les éléments ont pris peur et certains ont tiré en l`air en sommation », a déclaré un élément Frci , interrogé par le site koaci.com. Du côté des gendarmes, l`on pense qu`il existe une volonté cachée de les désarmer par la force. « Ils veulent nous désarmer mais nous on n`est pas prêt pour ça, on les attend de pied ferme », aurait lâché, toujours selon le même site, un élément de l`Escadron. Tout compte fait, l`affrontement d`hier indique que la tension demeure encore vive entre gendarmes et Frci depuis la crise post-électorale. Cela nécessite que les nouvelles autorités prennent des dispositions rigoureuses pour éviter que l`étincelle du coin n`embrase toute la commune.
Hamadou ZIAO L’Inter
Côte-d’Ivoire: affrontements à l’arme lourde entre FRCI et ex-FDS à Abidjan
Par Baudelaire Mieu, à Abidjan
Jeune-Afrique
De violents combats ont éclaté dans le quartier de Yopougon à Abidjan entre membres des FRCI et des ex-FDS. Des affrontements qui ont fait un mort, une jeune-fille tuée par une balle perdue. Et qui révèlent l’impuissance des autorités à faire restaurer l’ordre dans la capitale économique de Côte d’Ivoire où les chefs de guerre règnent en maître.
Alors que les nouvelles autorités ivoiriennes poursuivent la sensibilisation en vue du rapprochement entre les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) proches du président Alassane Ouattara et les ex-Forces de défense et de sécurité (FDS) réputées pro-Gbagbo, de violents affrontements à l’arme lourde ont éclaté entre des membres de ces deux factions, mercredi dans le quartier de Yopougon au nord d’Abidjan.
Selon des informations recueillies auprès de témoins, des éléments du chef de guerre Ousmane Coulibaly alias « Ben Laden », basés au camp de la brigade anti-émeute (BAE) du sous quartier des Toits Rouges, ont lancé un assaut punitif contre des gendarmes (ex-FDS) de la caserne située à un jet de pierre du QG des FRCI. « On a replongé dans l’atmosphère des combats de fin avril à Yopougon, les soldats de Ben Laden ont fait usage d’armes lourdes comme des roquettes pendant que les gendarmes tentaient de les contenir », témoigne un riverain.
Surveillance aérienne
Vu l’ampleur des combats, l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a été obligé de déployer sur place des Casques bleus pour s’interposer entre les belligérants. Le lieu des affrontements était toute l’après-midi sous surveillance aérienne de la force française Licorne, l’opération de l’armée française en Côte d’Ivoire. Selon des sources diplomatiques, ces combats sont consécutifs à une banale altercation qui a dégénéré.
Le bilan provisoire des affrontements fait état d’un blessé, un gendarme, et d’une jeune-femme tuée. celle-ci aurait pris une balle perdue. Aucune autorité civile et militaire n’était disponible pour commenter les évènements de la journée.
Impuissance des nouvelles autorités
Au cours de ces derniers jours, les incidents entre FRCI et ex-FDS se sont multipliés au grand dam des autorités qui semblent impuissants face aux agissements de certains chefs de guerre des FRCI qui règnent en maître sur Abidjan et le reste du pays. En début de semaine, les hommes de Ben Laden avaient par exemple expulsé des policiers et leurs familles des habitations de la caserne de la BAE dont ils sont les ayants droits.
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