Ecartés du gouvernement : Les jeunes du Rhdp se révoltent
Les leaders de jeunesse du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix sont à pied d’œuvre pour occuper des postes électifs afin de jouer leur partition dans la Côte d’Ivoire nouvelle.
Kouadio Konan Bertin (KKB), leader de la jeunesse du Pdci, à Port-Bouët. Karamoko Yayoro, leader des jeunes du Rdr, à Abobo. Yao Kouadio Séraphin, leader de la Judpci, à Dimbokro, …
La force vive du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) a décidé de s’installer à l’Assemblée nationale. Objectif des avant-gardistes du combat pour le retour des ‘’héritiers’’ d’Houphouët Boigny aux affaires? Cogérer la Côte d’Ivoire avec les aînés qui se sont adjugé tous les postes au gouvernement et dans la haute administration. L’idée est toute simple: le pouvoir exécutif aux ‘‘vieux’’ et le pouvoir législatif aux jeunes. Le pays, dans ces conditions, souligne un responsable de la jeunesse du Rdr, aura les deux béquilles nécessaires pour équilibrer sa marche vers le développement et la prospérité. La révolte des hussards se prépare méthodiquement. Pas après pas, les ‘’grenadiers voltigeurs’’ de la rue Lepic, ‘’jeunes loups’’ du Pdci, ‘’Dougloudous nationaux’’ de la maison arc-en-ciel fondée par le général Robert Guei et les forces de l’avenir du parti d’Anaky Kobenan posent les jalons de leur prise du pouvoir. En fait, les jeunes du Rhdp qui digèrent mal leur absence dans l’équipe gouvernementale balisent le terrain pour prendre leur destin en main en siégeant à l’hémicycle. Sinon, estiment-ils, ce destin se dessinera en fonction de la volonté des ainées. Avant de passer le flambeau de la présidence du Rjdp à Yao Kouadio Séraphin, le 7 juin, Karamoko Yayoro et ses pairs leaders des jeunes se sont réunis à la rue Lepic pour débattre de la question des législatives prévues en fin d’année. Depuis, ils ne font plus mystère de leur intention de briguer des postes à l’Assemblée nationale. Kouadio Konan Bertin (KKB) entend défendre les intérêts des populations de la commune balnéaire de Port-Bouet à la prochaine à législature. «J’ai un principe que je poursuis dans la politique, c’est toujours chercher la légitimité, et elle ne se trouve nulle part ailleurs que sur le terrain. Raison pour laquelle, j’ai décidé de siéger au Parlement. Pour cela, je choisis la commune de Port-Bouët», ressasse-t-il. Le chef de file de la jeunesse du parti doyen ne s’arrête pas au stade des discours. Dans la commune du maire Hortense Aka Anghui, il traduit son discours en acte en multipliant meetings et rencontres de proximité. Selon des sources proches de lui, une équipe de campagne a été déjà mise sur pied pour faire accepter le produit ‘’KKB’’ aux riverains. Celle-ci doit avoir sa première réunion ce week-end. De son côté, le successeur de Odjé Tiacoré à la tête du Rjr, Karamoko Yayoro, ne chôme pas. S’il peine à dévoiler la commune d’Abidjan qu’il compte représenter au Parlement, son ambition est sans ambigüité. Comme son homologue du Pdci, il est sur le terrain surtout à Abobo pour marquer certainement les esprits de la commune d’Adama Toungara. «Je veux briguer un poste de député aux prochaines législatives. Je suis en train de m’organiser, de prendre tous les contacts avec les responsables politiques de la base où je veux être candidat», a-t-il révélé le 16 juin dans les locaux de votre quotidien au cours d’une visite rendue à l’équipe rédactionnelle. Avec ses hommes, il sillonne les quartiers et sous-quartiers d’Abobo et d’autres communes aux fins de rôder sa machine électorale qu’il a montée pour remplacer l’ex-Première Dame, Simone Gbagbo, député d’Abobo. Yao Kouadio Séraphin de l’Udpci, selon ses proches de son équipe, lorgne du côté de sa ville natale, Dimbokro. Nos sources précisent qu’il manœuvre pour mettre toutes les chances de son côté. Le coup pour la jeune génération est jouable.
Un comité créé pour enregistrer les candidatures
La course aux fauteuils des ‘‘honorables’’ n’intéresse pas seulement les présidents des jeunesses des partis politiques alliés du Rhdp. La base veut aussi monter au créneau. Devant les appétits électoraux de plusieurs jeunes, le Rjdp a mis un comité pour recenser les candidatures dans l’optique de mieux les défendre devant les instances des partis ou préparer les primaires qui s’imposeront à plusieurs formations politiques. «Je me battrai pour que nous puissions gagner les 30% prescrits par nos textes. Nous sommes en train de mettre en place un comité pour recueillir les candidatures des jeunes», a annoncé Karamoko Yayoro. Organe de canalisation et de surveillance des prétentions électorales, le comité se propose d’enregistrer les candidats et de les accompagner jusqu’à la victoire. Ainsi, des noms des jeunes, membres des organisations proches des partis, circulent aussi. Au Pdci, Zié Daouda Coulibaly, de la Fondation espoir, Djaha Jean à Grand-Lahou sont cités. Quant au Rdr, le président de la Coalition pour le changement (Cpc), Touré Mamadou, s’apprête à affronter l’électorat dans une circonscription qu’il tient pour le moment secret. Une fois les candidatures effectives, il faut absolument les rudiments pour aller à l’assaut des électeurs. C’est le sens du séminaire de 48 h qui s’est déroulé les 16 et 17 juin à l’hôtel Ivotel du Plateau à l’intention des jeunes libéraux. Pendant ces deux jours, la fondation Friedrich Naumann, œuvrant dans la diffusion du libéralisme en Afrique de l’Ouest, les a formés à l’idéologie libérale et surtout aux techniques électorales. Stratégies, campagnes, meetings, les ‘‘élèves’’ ont été instruits pour être les hommes politiques de poigne de demain. Le constat est net. La jeunesse oubliée dans la formation du gouvernement refuse de jouer, cependant, les seconds rôles. Ils misent sur le Parlement pour être au cœur de la gestion de l’Etat. Le choc des générations promet.
Lacina Ouattara
Lg: Les jeunes du Rjdp sont déterminés à prendre leur revanche sur leurs ainés lors des élections locales.
L’Expression
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