Côte d’Ivoire: Ces hommes FRCI et RDR qui veulent “perdre” Ouattara

Connectionivoirienne.net avec Adam’s Régis Souaga, Informateur.net

Ils sont nombreux qui se disent des irréductibles du nouveau Président ivoirien, Alassane Ouattara, arrivé au pouvoir d’Etat suite à une guerre ouverte contre une rébellion dirigée par Laurent Gbagbo. Une fois investi, celui que 54,10% des ivoiriens voient comme « la solution » des Ivoiriens essaie tant bien que mal d’apporter des solutions aux urgences.

D’ailleurs, tout est devenu prioritaire dans ce pays défiguré par huit ans de crise et une guerre voulue et préparée par Lmp et son gourou. Aujourd’hui, passés les moments d’euphorie, c’est la consternation. Partout, c’est la grogne. Contre qui ? Des supporters du président élu qui s’adonnent à des pratiques peu recommandables et qui, en dépit, des interpellations des autorités entendent jouir de leurs « pouvoirs » aussi longtemps que possible.

Les forces républicaines, un casse-tête

A l’occasion des attaques des hommes de Laurent Gbagbo sur Abobo et l’offensive des forces républicaines sur Abidjan, des milliers de jeunes volontaires ont cru avoir trouvé le filon tant espéré pour s’affirmer. Porter le treillis de la République, attraper des Kalachnikovs. Parmi ces jeunes qui disent avoir combattu à Abidjan, il y a de nombreux repris de justice qui sont en armes et qui font autre chose que la mission dévolue aux forces républicaines. Contre eux et à cause d’eux, le mécontentement va grandissant contre le Président de la République qui pour les populations ne fait pas grand-chose pour encaserner ces fameux éléments d’Abidjan et d’une bonne partie du territoire national.

Car, ce que reconnaissent les populations, c’est la différence entre les éléments arrivés des zones CNO et les jeunes gens d’Abidjan qui gouttent aux délices du port de tenue militaire et de ses privilèges. Kalachnikov en mains, ils se pavanent à bord de véhicules pour la plupart volés. Au-delà des discours politiques, la population, pas seulement celle d’Abidjan, mais sur l’ensemble du territoire national, attend des actes concrets. Les barrages anarchiques qui ont essaimé les routes sont la face visible de cet iceberg militaire.

Il n’y a qu’à emprunter les axes Abidjan-Odiénné ou Abidjan-Bondoukou pour s’en rendre compte. La complainte gagne en intensité contre le racket de ces hommes en tenue qui semblent perdre de vue ce qui a discrédité l’ex-pouvoir.

Dans les villes de l’intérieur nouvellement passées sous contrôle des Frci, le racket contredit au quotidien la bonne volonté du Premier Ministre et du Président de la République. Les opérateurs économiques subissent une saignée financière au nom de la sécurité. Sans compter les actes de vol d’intimidation et souvent de meurtres dans les campagnes. Toute chose que les uns et les autres imputent soit au Premier Ministre, soit au Président Ado.

Pourtant Dieu seul sait combien les deux têtes de l’exécutif s’époumonent pour rassurer les investisseurs. La question sécuritaire est devenue si préoccupante que la communauté internationale s’en mêle. En fin de semaine dernière, on a vu le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’Onu, Yun Jin Choi rendre visite au ministre de l’Intérieur pour échanger sur la question. Autre lieu, même préoccupation, le palais présidentiel où le Président Ouattara a reçu l’Ambassadeur des Etats-Unis, Philip Carter III qui a pendant une heure d’horloge échangé de la question sécuritaire avec le successeur de Laurent Gbagbo. Trop de Frci pèse lourd aux pieds du nouveau pouvoir. Dépareillés, mal vêtus, circulant à vive allure dans les rues, ces jeunes d’Abidjan ont en tête une nouvelle rébellion.

Devant le commissariat du 15 è arrondissement d’Abobo, ces jeunes civils armés de kalachnikovs, font voir des vertes et des pas mûres à leur barrage. Et là, le pire est à craindre car de plus en plus, les chauffeurs commencent à ignorer leurs injonctions. Or, ils ont les doigts qui les démangent, un tir est vite parti. Ce serait encore imputable au Président qui n’ordonne pas selon des ivoiriens, le rapide encasernement de ces individus.

Les collaborateurs, subitement inaccessibles

Des militants se plaignent de ce que des cadres et autres responsables de « la maison mère » du Président de la République, le Rdr soient maintenant inaccessibles. En tout cas, certains ne décrochent plus le téléphone quand ils n’ont pas changé de numéro. Les jeunes se disent oubliés et l’animation du parti a même pris un coup. Le discours de certains ministres irrite les jeunes. Dans un souci de mettre les jeunes devant leur responsabilité dans ce processus de reconstruction du pays, le ministre de la Promotion de la Jeunesse, Alain Lobognon a décidé de la suppression des clubs de soutien. Vice de procédure car les associations et clubs de jeunesse sont sous l’autorité du ministère de l’Intérieur.

A côté d’eux, il y a ceux des jeunes qui de par leurs propos mettraient mal à l’aise le Président Ouattara. Le pays est si sinistré que les uns et les autres ont l’impression que les ministres qui ont maintenant chacun une équipe de télévision TCI font du « m’avez-vous vu » plutôt que de travailler. Pour d’autres, de l’intérieur du pays, le gouvernement se consacre seulement à Abidjan au détriment des localités de l’intérieur. Il n’y a qu’à voir l’état des routes comme celles de N’douci à Issia en passant par Lakota, Divo, Gagnoa ou de Yamoussoukro à Daloa pour se rendre compte de l’état de dégradation de la Côte d’Ivoire. Partout, c’est la grogne en sourdine contre…Ouattara. Et l’argument selon lequel « il ne faut pas oublier d’où vient le pays » ne semble pas émouvoir.

Connectionivoirienne.net avec Adam’s Régis Souaga, Informateur.net

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