La haute commissaire aux droits de l’homme appelle à traduire les auteurs de crimes en justice en Côte d’Ivoire
GENEVE (Xinhua) – La Haute Commissaire aux droits de l’homme, Navy Pillay, a appelé mercredi à Genève à traduire les auteurs de crimes en justice en Côte d’Ivoire.
Mme Pillay a présenté son rapport sur la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, en précisant que celui-ci couvrait la période allant du 1er février au 30 mai 2011. Elle a dit que « le cycle de l’impunité doit être brisé, les auteurs de crimes traduits en justice, les droits et la dignité des victimes réhabilités. »
Mme Pillay a souligné que la crise dans ce pays « confirmait l’importance qu’il fallait accorder à la protection des civils et aux droits de l’homme durant un conflit armé. » Elle a évoqué son « intervention devant le Conseil de sécurité, à New York le 13 avril, où elle avait souligné que le pays avait une longue histoire en matière de violation des droits de l’homme sans qu’aucune responsabilité ou réparation ne soit jamais intervenu. »
Mme Pillay a aussi rappelé « qu’en 2004 une Commission internationale d’enquête réclamée par le secrétaire général de l’ONU (Kofi Annan) avait identifié des auteurs présumés et avait recommandé la mise en place de mécanismes de responsabilisation, ce qui n’avait jamais été fait. »
« Tout au long de la période considérée, il y a eu des allégations d’usage excessif et aveugle de la force contre des civils, de meurtres commis en représailles et d’exécutions sommaires, d’enlèvements, de torture, d’arrestations et de détentions arbitraires, d’extorsion de fonds, de pillage et de violence sexuelle à l’encontre des femmes. » a déclaré la Haut Commissaire.
Navy Pillay a indiqué que si « un calme relatif régnait à Abidjan et dans la plupart des régions du pays contrôlées par le gouvernement Ouattara, les affrontements entre l’armée, les milices pro-Gbagbo et les mercenaires ont causé de nombreux morts, la destruction et le pillage de propriétés ».
Elle a ajouté que lors de leur retraite « des loyalistes de Gbagbo ont pris pour cible et tué des individus identifiés comme venant du Nord, provoquant un climat de peur, de méfiance et de graves préoccupations de représailles. »
La Haute Commissaire aux droits de l’homme a dit que l’armée constituait « une grave préoccupation », ajoutant : « le manque de discipline et la violence de l’armée nouvellement créée, les FRCI, composée de plusieurs groupes différents sans structure ni commandement clair, sont également très préoccupants ».
Des violences ont éclaté en Côte d’Ivoire, après l’élection présidentielle de novembre 2010. Le président sortant Laurent Gbagbo a refusé de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, vainqueur déclaré par la commission indépendante et reconnu par la communauté internationale.
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