COMMUNIQUE DE PRESSE DU PORTE PAROLE DU PRESIDENT LAURENT GBAGBO RELATIF AUX EVENEMENTS DU 4 AVRIL 2011 AU NOVOTEL D’ABIDJAN
Le 4 avril 2011, le jour même où le président français allait lancer les hélicoptères de l’armée française contre les positions de l’armée régulière ivoirienne, quatre personnes étaient enlevées dans le hall de l’hôtel Novotel, dans le quartier d’affaires du Plateau à Abidjan. Trois d’entre elles travaillaient à la société SIFCA, premier groupe agro-industriel ivoirien soit Mr Yves Lambelin, PCA de l’entreprise, de nationalité française et deux de ses collaborateurs, l’un malaisien, l’autre béninois. La quatrième personne enlevée étant le directeur, français, de l’hôtel.
Les auteurs de cet enlèvement ont été décrits comme des hommes « en armes », vêtus d’uniformes plutôt dépareillés. Il faut noter que plusieurs journalistes français étaient ce jour-là domiciliés au Novotel et qu’ils n’ont pas été inquiétés, les agresseurs semblant se concentrer sur les personnels de SIFCA.
Plus de deux mois après les faits que nous déplorons et condamnons totalement, et alors qu’aucune enquête judiciaire n’a été menée à terme, le conseil d’une des victimes présumées et certains organes de presse semblent vouloir désigner arbitrairement le camp du président Laurent Gbagbo, et le président lui-même, comme les auteurs et les responsables de cet acte.
Ces allégations mensongères sont dans le droit fil de la campagne de désinformation orchestrée depuis le 2ème tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 qui, au mépris du Droit Constitutionnel d’un Etat souverain, a conduit au brutal changement de pouvoir le 11 avril 2011.
C’est donc le lieu de rappeler ici quelles étaient les conditions qui prévalaient ce 4 avril et de poser certaines questions :
– la situation militaire à Abidjan était telle qu’il est difficile de dire avec précision qui a pu faire quoi ce jour du 4 avril. En effet, l’armée régulière avait repoussé les forces rebelles sur pratiquement tous les points stratégiques de la ville. Ces force rebelles s’étaient constituées dès lors en groupes armés « informels » circulant sans contrôle. La description des assaillants du Novotel est une première indication que l’on pourrait avoir affaire à ce type de groupes.
– pourquoi les assaillants n’ont-ils pas inquiété les journalistes étrangers ?
– pourquoi enlever uniquement trois membres de la même entreprise et que faisaient ils là dans une journée aussi dangereuse à Abidjan ?
– depuis quand le directeur du Novotel était arrivé à Abidjan et quel était son poste précédent ?
Pur le cas de Yves Lambelin, il est important de noter que la société SIFCA venait de connaître une crise interne au niveau de sa direction. Un conseil d’administration avait été convoqué pour remettre de l’ordre dans le groupe en changeant certains dirigeants influents du groupe. Par ailleurs Yves Lamblin etait resté fidèle à la Côte d’Ivoire. Malgré les pressions de toutes sortes, non seulement il y etait resté mais, en plus, il s’était opposé vigoureusement à la campagne de non paiement de l’impôt à « l’Administration GBAGBO » que certains opérateurs économiques nationaux avaient lancé pour soutenir la cause du « Gouvernement Ouattara ». Dans ces conditions, qu’est ce qui peut justifier que le Président GBAGBO ou l’un de ses proches s’attaquent à un homme qui leur a montré tant de fidélité.
Quant au directeur de l’hôtel que l’on « tente de présenter comme un héros disparu dans un pays qu’il aimait tant », il serait en réalité arrivé depuis très peu de temps en provenance d’un pays de la sous-région. Il n’était ni homme politique ni homme particulièrement influent. D’où vient qu il soit présenté comme une personne qui pouvait déranger le Président GBAGBO au point de lui ôter la vie. Il y a à l’évidence trop de points d’ombre sur cette affaire et, seule, une enquête judiciaire sérieuse peut en déterminer les auteurs.
C’est pourquoi, l’acharnement médiatique à indexer un coupable, et toujours le même, nous oblige désormais à réagir vigoureusement. Ainsi nos avocats ont été instruits de déposer plainte en diffamation contre toute personne ou organe qui a, ou aura, propagé ces rumeurs infondées et vont exiger de la justice ivoirienne une recherche impartiale de la vérité.
Le 15 avril 2011,
Le Porte parole du président Laurent Gbagbo
Bernard HOUDIN
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