Quatre vingt-dix minutes pour répondre aux questions brûlantes relatives à la sécurité des biens et des personnes. Hier nuit, de 21 h à 22h30, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko était sur le plateau de TCI, pour un débat télévisé, conduit par Thomas Bahinchi épaulé par deux autres confrères. Sans fuyants, avec un langage franc et direct, le ministre Bakayoko a répondu sans détour aux préoccupations de l’heure, à savoir la sécurisation d’Abidjan et du pays, la lutte contre le racket, la reconstruction du pays.
D’entrée, le ministre Bakayoko a noté que la situation sécuritaire est certes préoccupante, mais « évolue bien ». Mieux, il a rassuré dans les deux prochaines semaines, la zone portuaire, le Plateau et Cocody seront libérés complètement par les FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire), afin de permettre aux forces policières de jouer leur rôle régalien. Lesquelles, précisera M. Bakayoko, ont repris du service dans leur écrasante majorité, soit 17500 agents sur un effectif de 18 710. Selon toujours le ministre Bakayoko, les dérapages constatés ici et là sont à mettre essentiellement à l’actif des volontaires qui ont rejoint les FRCI, donc gonflé leurs rangs à Abidjan. Car, dira t-il, la moitié des FRCI issus des rangs des ex-Forces nouvelles ont déjà regagné leur base.
Aussi a-t-il annoncé l’encasernement des soldats et surtout le démantèlement de tous les barrages anarchiques érigés sur les voies. « Il faut laisser les Ivoiriens en paix », a-t-il tempêté en soulignant que les visites inopinées se poursuivront. De même, le ministre Bakayoko a révélé qu’une unité spéciale de lutte contre le racket sera créée. Un numéro d’urgence à l’image du 911 aux Etats-Unis sera communiqué aux populations pour les cas d’abus et d’agression. S’agissant des véhicules volés, Hamed Bakayoko a révélé qu’une quarantaine d’entre eux ont été retrouvés, notant au passage que le vol des engins à quatre roues a considérablement chuté, glissant de 2 voitures par jour avant la crise à moins d’une voiture par jour aujourd’hui.
Ensuite, il a rendu un vibrant hommage pour leur engagement en faveur de la démocratie, loué leur courage et leur ardeur pour délivrer les Ivoiriens du joug de l’ancien régime. Le ministre Bakayoko a par ailleurs fait savoir qu’il n’y avait pas de garantie spéciale à donner aux anciens barons du pouvoir Gbagbo ayant fui le pays, pour leur retour au bercail. La meilleure sécurité pour les Ivoiriens, c’est, à ses yeux, de leur offrir du travail, des conditions de vie décentes, faire en sorte qu’ils soient contents de leur gouvernement. Bien entendu, le ministre de l’Intérieur n’a pas occulté les difficultés auxquelles sont confrontés les préfets et sous-préfets qui ont été déployés dans le pays profond. Beaucoup d’entre eux n’ont par exemple pas de véhicules de fonction. Ces questions, a-t-il rasséréné, seront rapidement réglés.
Enfin, il a promis que les élections législatives seront organisées avant la fin de l’année.
Y. Sangaré
Le Patriote
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