En Côte d’Ivoire les tortionnaires du Palais ont souillé la République !

RFI

Par Jean-Baptiste Placca

Deux morts confirmées, sur les quatre personnes enlevées le 4 avril au Novotel du Plateau, à Abidjan, et dont onze de nos confrères, dans un hommage publié cette semaine, disent qu’ils leur ont sauvé la vie.

Ils voulaient, nous dit-on, des journalistes, de préférence de la presse française. N’ayant pu obtenir qu’on les leur livre, ils sont repartis avec quatre otages. Nous savons, depuis ce vendredi 10 juin, qu’en plus de Stéphane Franz di Rippel, directeur du Novotel d’Abidjan, les éléments de la garde de Laurent Gbagbo ont également torturé puis exécuté Yves Lambelin, président du Groupe Sifca. Et, peut-être aussi, le Béninois Raoul Adeosi et le Malaisien Chelliah Pandian, tous deux cadres de Sifca, enlevés en même temps que leur patron.

Ces dix dernières années, les entrailles du palais présidentiel, au Plateau, étaient donc véritablement un camp de torture et d’exécutions. Au propre comme au figuré, on peut dire que ces gens ont souillé la République ! Et qui pourrait croire que si ces tueurs d’Etat avaient pu repartir du Novotel avec les journalistes qu’ils semblaient chercher, ils se seraient contenté de deviser avec eux ?

Dans l’esprit de cette garde ivre de haine, tout représentant d’un média français ne pouvait être que l’instrument de Nicolas Sarkozy. Suspecter d’une telle servilité tous les journalistes faisait partie de la propagande qui a consisté, durant toute cette période, à prêter aux autres ses propres mesquineries, pour mieux accréditer la thèse d’un colossal complot mondial contre la Côte d’Ivoire.

On imagine Yves Lambelin, ingénieur rigoureux et exigeant, regardant ses bourreaux, droit dans les yeux, et leur expliquant en quoi ils étaient débiles d’espérer sauver le pouvoir de Laurent Gbagbo en s’en prenant à des journalistes ou à des chefs d’entreprise. Ils les ont quand même tués ! Et cela n’a pas suffi à sauver « leur » pouvoir.

Yves Lambelin avait, certes, la peau blanche, mais il était plus africain que ceux qui l’ont fait assassiner. Non pas uniquement parce qu’il était né à Casablanca, en terre africaine du Maroc. Non même pas parce qu’il s’était naturalisé ivoirien, alors que rien ne l’y contraignait. Mais parce que cet homme au raffinement discret a consacré les meilleures années de sa vie à bâtir une véritable multinationale agro-industrielle, premier employeur dans le secteur privé en Côte d’Ivoire, et gros pourvoyeur d’emplois dans de nombreux autres Etats ouest-africains.

Et des Blancs qui se dévouent ainsi à l’Afrique, nous en redemandons, car ils sont bien plus utiles à ce continent que les Noirs qui font sombrer leur pays dans le chaos, juste parce qu’ils veulent confisquer le pouvoir.

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