Le gouvernement Soro sous la présidence du Président Ouattara a été rendu public dans son grand complet le mercredi 1er juin 2011. Soit six mois de crise après le second tour de la présidentielle. Au lendemain de la publication de cette liste, des voix se sont élevées pour manifester leur mécontentement. Des régions et des groupes ethniques n’ont pas hésité à crier à l’exclusion. L’IA a donc décidé de passer à la loupe, le choix des membres de gouvernement Aké N’gbo et de Guillaume Soro à l’effet de se faire une idée claire de l’opinion sur les motivations qui ont guidé les politiques.
Le gouvernement Aké N’gbo a rendu public la liste de ses Ministres le mardi 7 décembre 2011. Il comprend trente-quatre (34) membres dont 7 femmes et 27 hommes, soit un pourcentage d’environ 20,90 de femmes et 79,10% d’hommes. Si l’on se réfère à la géopolitique appliquée dans ce choix, pour le nombre des Akans devant y figurer, la part belle a été faite aux ressortissants de l’Agnéby. Qui auraient accordé plus de 85% de leurs voix au candidat de La majorité présidentielle. Cela va de soi pour la récompense après une mission accomplie. Aucun homme ou femme du centre (Baoulé) n’y figure. Par contre l’on enregistre l’entrée de trois (3) de l’ethnie Bété. Sur un total de trente et quatre (34) membres on peut noter également la présence de trente-deux (32) chrétiens contre, 2 musulmans alors que les adeptes de cette religion pèsent un tiers de la population ivoirienne. Choix délibéré ou un malheureux jeu de hasard ? Ou simplement parce que le nord ivoirien a voté massivement pour Alassane Ouattara ? ‘’C’était un gouvernement de mission, puisque nous étions en guerre’’, s’est justifié un partisan de l’ex-chef d’Etat et d’ajouter : « On doit juger Laurent Gbagbo sur son premier gouvernement de 2000 et non le dernier. Porter des critiques ainsi, c’est tordre le cou à la vérité». Dans le gouvernement Ouattara par contre composé de trente-six (36) Ministres, l’honneur est revenu aux ressortissants du nord. Surtout aux Malinké qui décrochent 14 postes ministériels ont échu aux seuls militants. ‘’ Le Président Ouattara ne peut pas dérober à la règle. C’est un digne héritier d’Houphouët qui a bâti cette nation sur les principes de la géopolitique’’, argumente un cadre du Rdr qui dit qu’Alassane Ouattara s’est donné pour mission de rassembler tous les Ivoiriens. Le groupe ethnique Akan fait son entrée avec 11 ministères, dont 8 Baoulé, un Agni, un Attié et un Abron. On y note la présence d’un Bété et d’un Dida. Dans ce gouvernement de trente-six (36) membres, la communauté chrétienne est en tête avec 22 ministres contre 14 musulmans. Au regard de ce tableau comparatif, il n’est pas étonnant de constater que chaque leader s’accroche à la base sociologique et ethnique de son parti pour concevoir l’ossature de son équipe gouvernementale. D’Houphouët-Boigny à Alassane Ouattara en passant par Bédié et Guéi, la méthode n’a pas trop varié, même si les visions politiques diffèrent d’un président à un autre. Toutefois, il est à noter que la cohésion sociale a pris un sacré coup ces dix dernières années. Ce qui entache, aux dires de certains observateurs de la situation sociopolitique, le seul mandat de dix ans du fils de Mama. Et pourtant, les circonstances de l’histoire ont permis à la Côte d’Ivoire de respecter la donne. Des 5 présidents qui se sont succédé, deux sont issus du centre du pays. Deux sortis du Grand ouest et un du Nord ivoirien. Désormais chacun des grands groupes aura eu sa part de gouvernance. Même si l’Est et le Sud estiment que le fauteuil présidentiel ne leur a pas encore souri, pour bon nombre d’Ivoiriens, ils font partie du grand groupe Akan qui ne doit pas bouder son plaisir d’avoir eu la longévité du pouvoir d’Etat : (avec Houphouët et Bédié). Au sortir d’une crise postélectorale, les nouveaux tenants du pouvoir ont conscience que le chemin de la réconciliation doit être débarrassé de tous les vilains sentiments qui prennent leur source d’un tribalisme exacerbé.
Traoré Abdoulaye et N’Da.E
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