Raoul était beaucoup plus que “l’assistant de Lambelin”, “le collaborateur Béninois”, ou encore “ l’un des quatre étrangers kidnappés”. Au-delà de ces descriptifs impersonnels, Raoul était surtout un fils, un frère, père, et époux ; il était neveu, cousin, oncle, ami. Il appartenait à une famille, à une communauté. Il était un jeune homme brillant qui enjambait l’avenir avec beaucoup d’élan et d’enthousiasme. Il était un grand bosseur et aussi un bon vivant.
Raoul Adéossi n’est plus. Comme beaucoup d’autres, il est tombé victime de la folie meurtrière d’hommes déséquilibrés et assoiffés de sang. Des hommes cruels, ignobles et barbares. Des hommes petits, aux cœurs creux et à l’âme vile, pour qui l’importance d’une vie humaine se mesure à leur caprice du moment. Ces hommes-là qui sont la caricature même de ce que la race humaine a de plus ténébreux et de plus détestable.
Raoul a été kidnappé au Novotel avec ses trois compagnons de mauvaise fortune, Stephane Frantz di Rippel, Yves Lambelin, et Chelliah Pandian. Les rapports des enquêteurs nous font part qu’ils auraient été emmenés au palais présidentiel de Laurent Gbagbo, torturés, puis exécutés. Qu’est-ce qui pourrait justifier ce genre de violence gratuite? Quel crime auraient-ils commis pour mériter une fin aussi brutale, atroce et tragique ?
Beaucoup d’actes inimaginables ont été perpétré durant cette crise honteuse, faisant des milliers de familles éplorées. Très souvent, le seul “crime” des victimes était d’appartenir à un tel parti politique ou encore à un tel groupe ethnique! Raoul n’avait aucun bord politique et n’appartenait à aucun groupe ethnique en Cote d’Ivoire. Qu’est-ce qui a donc pu lui valoir cette peine de mort? Quel a été son crime à lui ? Je prie qu’un jour les commanditaires de son meurtre nous donnent une réponse à cette question. Que devrions-nous dire à sa fillette pour consoler ses pleurs? Kidnappés, torturés, exécutés sans raison apparente. Ces faits dépassent vraiment tout entendement !
L’une des réalités de cette histoire est que sans les victimes Françaises Di Rippel et Lambelin, ces crimes crapuleux ne seraient parus dans aucun journal, n’auraient eu aucun suivi, ni enquêtes dignes de ce nom. C’est ça notre triste réalité de nègres et il faut le reconnaitre. Mais en parler, il faudrait alors le faire de façon à respecter l’âme de chaque victime. “L’assistant de Lambelin” n’a pas d’âme, mais Raoul Adéossi en a une, et une grande ! “Un Malaisien” n’a pas d’âme, mais Chelliah Pandian, lui en a une.
Que la terre leur soit légère et que l’âme de Raoul Adeossi, de Stephane Frantz di Rippel, de Yves Lambelin et de Chelliah Pandian reposent en paix.
Quel gâchis Cote d’Ivoire! Quel gâchis!!
“Une cousine à Raoul Adeossi”
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