XINHUA Abidjan — L’Ivoirien Alpha Blondy, artiste chanteur de renommée internationale dit « merci » à l’armée française, cible il y a quelques années de ses attaques verbales. Au refrain « armée française, allez-vous en » de la reggae star succède désormais sa reconnaissance à une « armée française … pour avoir sauvé mon peuple ».
« C’est moi qui ai chanté Armée française allez vous-en. C’est encore moi qui dis armée française, merci d’avoir sauvé mon peuple », a-t-il indiqué lundi à la presse à Abidjan.
Alpha Blondy sorti d’un tête-à-tête avec le président ivoirien Alassane Ouattara explique que « si les forces onusiennes n’étaient pas intervenues, nous étions partis pour un génocide » pendant l’opposition entre forces pro-Ouattara et pro-Gbagbo.
Passée la crise avec l’arrestation le 11 avril du président Laurent Gbagbo, la star du reggae, son allié pendant la période électorale, pense que la réconciliation nationale doit se faire à des « conditions » : « la vérité et la justice ».
« L’une des conditions du pardon, c’est la justice. Si je reconnais que je t’ai fait mal, tu peux déjà commencer à me pardonner. Mais si je te fais mal et qu’en plus je te nargue, ce n’est pas juste », explique-t-il, estimant que de tout artiste acteur de la crise post-électorale doit dire la « vérité ».
La condition vaut surtout pour des grosses têtes de la musique ivoirienne dont des reggae-maker engagés dans un passé récent aux côtés de Laurent Gbagbo.
« Je ne veux pas d’hypocrisie dans la réconciliation. J’ai dit à Serges Kassy : il se raconte que tu as distribué des armes à Angré (nord d’Abidjan, ndlr) et à Port-Bouët (sud d’Abidjan, ndlr). Appelle les journalistes et dis la vérité », a conditionné Bondy.
Il conduit bientôt à travers la Côte d’Ivoire une « caravane de réconciliation » associant de nombreux artistes chanteurs et musiciens internationaux dont A’Salfo, Tiken Jah Facoly, Meiway…
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