En Côte d’Ivoire, HRW demande des sanctions contre des commandants des FRCI

Hiérachie FRCI offensive dans l'Ouest

Par RFI

«Des partisans de Gbagbo torturés et tués à Abdijan» : c’est le titre d’un rapport publié par l’ONG américaine Human Rights Watch qui recense 149 personnes tuées à Abidjan par les FRCI, depuis le 11 avril, date de l’arrestation de Laurent Gbagbo. L’ONG dénonce des exécutions arbitraires de jeunes supposés être favorable à Gbagbo. Human Rights Watch demande aux autorités ivoiriennes de sanctionner au moins trois commandant de zone, dont Chérif Ousmane l’un des piliers de l’ex-rébellion ivoirienne.

Le rapport de Human Rights Watch provoque un certain embarras au sein des autorités ivoiriennes, réticentes à réagir aux accusations portées par l’ONG américaine. Human Rights Watch accuse les FRCI d’avoir assassiné 149 personnes depuis la chute de Laurent Gbagbo à Abidjan. Ses enquêteurs demandent que soient mis à pied les commandants de zone impliqués directement ou non dans ces crimes.

Trois noms figurent dans le rapport : le capitaine Eddy Medy qui a supervisé la meurtrière offensive dans l’ouest du pays, mais aussi Ousmane Coulibaly et surtout le célèbre Chérif Ousmane, l’un des piliers des FRCI. Selon Human Rights Watch, Chérif Ousmane aurait donné l’ordre d’exécuter 29 prisonniers à Abdijan début mai, il aurait aussi été aperçu à bord d’un véhicule transportant le corps mutilé d’un chef de milice pro-Gbagbo. C’est aussi lui qui a supervisé les opérations de ratissage dans le quartier de Yopougon.

Mettre au pas des commandants tout puissants

Human Rights Watch a présenté ses conclusions au ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko qui a assuré que le gouvernement ne protégerait pas les militaires qui auraient commis des crimes. Mais alors que la situation n’est pas encore totalement stabilisée, on voit mal qui pourrait aujourd’hui mettre au pas des commandants de zone tout puissants et qui, selon certains témoignages, ont le sentiment que le pouvoir politique n’a pas la possibilité de se passer d’eux.

Il faut une volonté politique de donner à la justice ivoivrienne les moyens de travailler de façon indépendante

Jean Marie Fardeau, l’un des porte-parole de HRW

 

Il faut une volonté politique de donner à la justice ivoivrienne les moyens de travailler de façon indépendante

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Jean Marie Fardeau, l’un des porte-parole de HRW

 

Le pays tout entier est déstabilisé

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Ndolamb Ngokwey est le représentant spécial adjoint de l’ONUCI et coordonnateur humanitaire

La lutte contre l’impunité est au coeur du discours du président Ouattara depuis le premier jour… pour autant nous n’avons pas de véritable preuve d’une volonté politique de mettre en oeuvre cette lutte contre l’impunité… il faut tout faire pour que la justice ivoirienne puisse travailler de manière impartiale et indépendante… si malheureusement ce n’est pas possible, il faudra voir comment la CPI pourra travailler sur un certain nombre de cas lorsque des hautes personnalités sont impliquées.

A l’ouest du pays, les villes de Duekoué, Guiglo, Blolequin ou encore Toulepleu –qui étaient auparavant contrôlées par les forces de Laurent Gbagbo- ont été particulièrement touchées par la crise post électorale. La grande ville de Man, à 80 km au nord de Duekoué, était au contraire aux mains des Forces Nouvelles : c’est de Man que sont parties les Forces Républicaines dans leur fulgurante descente vers Abidjan.

Il n’y a pas eu de face à face entre les FRCI et les FDS de l’ancien régime dans la ville. Pour ses habitants, les priorités sont désormais l’emploi et le pouvoir d’achat.

 

Nos envoyés spéciaux sont à Man, ville aux mains des Forces nouvelles depuis 2002, où les habitants attendent beaucoup du nouveau président

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