Éditorial, par Charles Kouassi | L’Intelligent d’Abidjan
Félicitations messieurs les Ministres, au travail, et à bientôt pour les bilans après vous avoir observés au pied du mur !
Un gouvernement a été formé et présenté aux Ivoiriens le Mercredi 1Er juin 2011. 10 jours après l’investiture, près de deux mois après la chute de Laurent Gbagbo. L’absence du FPI est source de plusieurs enseignements. On peut avoir des regrets et craindre une exclusion d’un acteur politique important. On peut estimer que c’est l’échec de la volonté d’union et d’ouverture du chef de l’Etat. Mais on peut surtout y avoir le début d’un retour à une sorte de normalisation de la vie publique et politique en Côte d’Ivoire. Les gouvernements de coalition et d’union,avant Marcoussis (après le coup d’Etat de 99, avant l’attaque de Septembre 2002) ; et depuis Marcoussis, n’ont pas été en mesure de nous mettre à l’abri de crises plus grave que ceux que ces gouvernements étaient censés résoudre. Avec la crise postélectorale, nous avons connu près de 5000 morts. Pouvait-on continuer à fonctionner avec ce type de gouvernance ? A Marcoussis, l’idée était qu’en travaillant ensemble au sein du gouvernement, on parviendrait à se connaître mieux, et à se préparer à s’accepter. Ce ne fut vraiment jamais le cas ! L’occasion est bonne pour le FPI et pour le RHDP de réfléchir sur le bilan de l’action et de la pratique gouvernementales des dernières années. À l’issue des législatives à venir, les choses pourraient connaître une réévaluation. Concernant les hommes choisis par le Président de la République et le Premier ministre, il faut noter le souci de respecter certains équilibres politiques et géopolitiques. La loi sur les allusions et références à l’ethnie, à la tribu et à la religion est votée. Il faudra la divulguer et la propager davantage pour inciter de plus en plus les citoyens et les observateurs, à éviter les analyses, allant dans ce sens. Néanmoins qu’il soit toléré en ces lignes de mentionner qu’un regard rapide sur les noms permet d’estimer qu’environ 19 ministres ne sont pas musulmans. Les Chrétiens sont en grand nombre ! Sur 36 ministres, environ 15 sont ressortissants du Nord ou assimilés. 21 cadres sont issus de groupes ethniques et régions hors Nord. On a entendu beaucoup de Koné, beaucoup de Coulibaly, mais au fond, le gouvernement respecte les équilibres ethniques, régionaux, et religieux du pays. Dommage pour le nombre de femmes. 5 ! Le chemin est encore long ! On a donc un gouvernement politique, un gouvernement de récompense. Un gouvernement de transition. Mais un gouvernement qui doit être au travail. Après les législatives, dans le cadre du prochain gouvernement post crise prenant en compte l’accord entre les présidents Ouattara et Bédié, tous les ministres nommés Mercredi 1er Juin peuvent être reconduit, à condition de pouvoir présenter un bilan, d’avoir été dynamique. Le président Alassane Ouattara n’a pas envie de changer de gouvernement tous les six mois. Mais seuls ceux qui seront rigoureux, brillants, performants, appréciés par leurs administrés, à l’écoute des préoccupations des populations, ouverts et disponibles, seront retenus pour la suite. Sur une vingtaine de millions d’habitants, sur des milliers de prétentions, être choisi comme ministre est un immense défi, un prestige énorme et un immense challenge à la hauteur desquels il faut être. Cela signifie que l’occasion ne sera pas donnée à ceux qui ne peuvent tenir le rythme, de perturber l’action gouvernementale. Pis ceux qui seront trempés dans des affaires sales et louches, ceux qui prendront des décisions sans tenir compte de l’intérêt général, ceux qui vont tremper dans la corruption en se faisant avoir comme des naïfs, ceux qui voudront s’enrichir abusivement et rapidement au détriment des caisses de l’Etat seront traqués, dénoncés et livrés en pâture à l’opinion publique, avec des preuves et des arguments. Après la crise postélectorale, après les dix ans, d’impunité gouvernementale qui empêchait des sanctions contre des ministres, avec les standards démocratiques actuels, exigeant rigueur et probité des gouvernants, les manquements aux principes d’éthiques et de bonne gouvernance, seront difficilement tolérés et acceptés. Tout comme l’absence de modestie et d’humilité. C’est Alassane Ouattara que les Ivoiriens ont élu et non les ministres. Si Alassane Ouattara respecte les Ivoiriens, reste un homme courtois, disponible et ouvert, pourquoi des ministres se permettraient-ils d’être orgueilleux, arrogants, prétentieux, vantards ? Nourrir de telles attitudes conduira forcément les citoyens, les administrés à tenter de voir directement le Président de la République, ou le Premier ministre pour poser et résoudre leurs problèmes. Ce qui est de nature à fragiliser les ministres et leur autorité. Et surtout de nature à pousser le Chef de l’Etat et le chef du Gouvernement à s’interroger sur les capacités de ceux dont on se plaindrait trop souvent dans la presse, dans l’opinion publique, et même devant eux. C’est entre autres pour rappeler cela, et pour éviter une perte de confiance, qu’avant de rendre publique la composition du gouvernement, le Président de la République et le Premier ministre ont reçu les cadres nommés pour leur donner leur feuille de route. Les mêmes orientations seront données lors du premier Conseil des Ministres. Chacun devra savoir à quoi s’en tenir. Et surtout ce qu’il faut éviter. Le temps du mépris et de l’arrogance pour les administrés doit cesser. Le service public est un sacerdoce. Il accorde des privilèges, en même temps qu’il exige une attitude dont les autres citoyens sont exemptés, parce qu’ils n’ont pas les mêmes privilèges et avantages. La balle est dans le camp des hommes nommés par le Président de la République, sur proposition du Premier ministre. Aujourd’hui SEM Alassane Ouattara assistera à son premier conseil des ministres depuis qu’il a été élu, depuis qu’il a prêté serment et ensuite a été investi. Désormais il faudra travailler selon le rythme normal. Au travail donc et bon vent à tous. Rendez vous dans un an environ pour le bilan des ministres.
Nouveau gouvernement Comment Ouattara et Soro ont tout planifié
Le président de la République avait dit au plus tard fin Juin . Cette indication avait inquiété un peu,et donnait l’impression qu’il y avait un blocage au sein du RHDP. Pourtant il était facile de faire le tour avec Bédié, Mabri et Anaky. Le problème c’était le FPI. Une seule rencontre entre Guillaume Soro et Mamadou Koulibaly a suffi. Le lendemain le Premier ministre a appelé le FPI pour avoir les deux noms de ministres. Mais il lui a été répondu que le parti n’était pas encore prêt. Pendant ce temps le pays était au ralenti. Un ministre gérait plusieurs dossiers à la fois,avec les délégations. D’autres rongeaient leurs freins. Alors que tout était bouclé,fallait-il attendre,ou bien former le gouvernement et continuer d’échanger avec le FPI ?La seconde option a été choisie. De plus la presse avait commencé à écrire beaucoup de choses et faire des spéculations, qui étaient de nature à brouiller l’action du chef de l’Etat. Il était temps de mettre fin à cette situation. C’est ainsi qu’après avoir mis un leurre,qui a fait que les commentateurs ont baissé un peu la garde,attendant jusqu’au 15 Juin, Bédié,Soro et Ouattara ont tout peaufiné pour Mercredi 1er. A la surprise de nombreux cadres pressentis. A la surprise de certains leaders,qui avaient donné des noms,mais à qui on avait indiqué que le gouvernement ne srait pas connu avant le Mercredi 8 Juin. Quand la décision a été prise, le service communication de la présidence a été informé le même jour. Aussitôt il a contacté les journalistes pour les inviter à couvrir l’annonce du gouvernement ce même Mercredi à 18 H au Plateau. Il s’agissait d’une simple annonce,et non d’un conseil des ministres. Mais les journalistes avaient espéré que l’annonce,comme d’habitude serait intervenue à la suite dun conseil des ministres,et avant la photo de famille. Loin des regards ,alors que la presse était du côté du Palais présidentiel au Plateau, Alassane Ouattara et Guillaume Soro ont appelé et reçu un à un un , les membres du gouvernement pour leur annoncer la bonne nouvelle,et indiquer leur feuille de route. Chacun a été aussitôt invité à aller se préparer pour le conseil des ministres de ce Vendredi. Le férié de l’Ascension hier, devait permettre à ceux qui sont en mission,ou à l’extérieur comme Koné Bruno,de rentrer au pays. La presse et les médias ivoiriens ont aussi évité les commentaires,à chaud,et pris le temps de mieux apprécier pour bien analyser.
Nouveau gouvernement/ Pas de secretaires d’Etat et un seul ministre délégué.
Tous les ministères sont des ministères entiers : il s’agit de donner les moyens à chaque ministre de traviller. N’ayant pas d’entraves,étant dans une relation directe avec le premier ministre et le président de la république,chaque ministre a une obligation de réduction. Il n’a pas le droit à l’échec,et surtout pas le droit de dire qu’on l’a empêché de traviller. Les décrets d’attribution devront clarifier les prérogatives,et éviter les chevauchements, ainsi que les conflits de compétence. Par ailleurs,il est utile de regler la question de certaines structures notamment lee sécratriat chargé des victimes de guerre, de la solidarité ,de la haute autorite de l’audiovisuel par rapport à la tutelle et à l’autorité des ministres.
Nouveau Gouvernement/ Les jeunes et d’autres cadres vont attendre encore
Les jeunes qui sont en train de devenir vieux vont attendre encore un peu et faire leurs classes sur le terrain. Députés, ministres,maires,ou conseillers de ministres. Ou encore Dg de structures sous tutelles, La liste est longue des institutions au sien desquelles Noël Guetta, Mouandou Alain, Adje Dominique, Sea Honore, KKB, Yayoro, Touré Mamadou et d’autres acteurs de la victoire du RHDP peuvent apporter leur contribution. En attendant le prochain remaniement.
Nouveau gouvernement/ Femmes pour travail d’hommes
On peut peut être penser qu’elles ne sont que cinq sur 36 ( Ministre de la Santé et de la lutte contre le SIDA : Prof. Thérèse Aya N`DRI-YOMAN, Ministre de l’Education Nationale : Kandia Kamissoko CAMARA, Ministre de la Famille, de la Femme et de l`Enfant : Mme Raymonde Goudou COFFIE, Ministre de la Promotion du Logement : Mme Nialé KABA, Ministre de la Salubrité urbaine : Anne Désirée OULOTO). Cela fait à peine 15 pour cent. On peut aussi noter qu’il n’y pas de femme ministre d’Etat. Mais on doit saluer et noter le fait qu’on ne s’est pas contenté de leur donner des ministères de femmes ou d’amusement. Les cinq ministères sont des départements très importants. Des ministères de garçons quoi ! D’abord au niveau protocolaire,le ministère de la Santé est bien loti. Ensuite le RDR attribue trois postes sur 14, ce qui pour le parti fait un peu plus de 20 pour cent. Sur 8, le PDCI a deux femmes,ce qui fait 25 pour cent pour le vieux parti. Une grande avancée quand on sait que la promotion du genre, avait été souvent absente des préoccupations du PDCI dans les derniers gouvernements. Il faut souhaiter à présent du courage,et du succès aux femmes,pour que leurs résultats ouvrent le chemin de la confiance à d’autres femmes.
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