Economie Internationale – Le 48ème anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), devenue depuis l’Union africaine (UA) est passé inaperçu. Pourquoi ? Parce que, tout bien pesé ce qui a changé c’est la dénomination. Le 25 mai 1963, date de naissance de l’organisation panafricaine devrait interpeller aussi bien les fondateurs que les rebaptiseurs. Cela au regard des exigences du grand rendez-vous du donner et du recevoir. L’Afrique est déphasage par rapport à la mondialisation. Quantifié, son apport à l’ordre mondial actuel est infime sinon inexistant. Raison pour laquelle les Occidentaux la confinent dans son rôle de « réserve des matières premières et de la biodiversité ». Il semble que les Africains s’enorgueillissent de ce qualificatif pantin dont ils ne tirent aucun bénéfice.
50 ans d’indépendances nationales, 48 ans d’OUA, 12 ans d’UA, le bilan est plutôt mitigé. Depuis 1963, des initiatives se sont multipliées pour assurer en vain l’intégration sous-régionale et régionale, à travers la mise en place d’institutions et l’élaboration des textes juridiques, des projets et programmes de développement.
Les peuples africains sont-ils réellement émancipés vis-à-vis de la tutelle des puissances coloniales? Rien n’est moins sûr. De nouveaux maîtres à la peau noire mais à l’esprit occidental poursuivent l’oeuvre de la domination et de la colonisation des peuples d’Afrique. De manière subtile, ils font usage de nouveaux concepts pour réussir le saupoudrage.
Le G8 a pour la première fois associé trois pays africains à sa messe noire. Il s’agit de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et du Nigeria. Qu’est-ce à dire ? Les pays les plus industrialisés font semblant d’ouvrir leur cercle tout en rétrécissant l’accès aux pays en développement.
En quelle qualité les trois pays africains prennent-ils part à cette rencontre des maîtres du monde qui n’ont d’autres préoccupations que leur enrichissement sans cesse ? Rien que de simples observateurs à qui on va faire gober de « nouvelles stratégies » assorties de conditionnalités qui freinent leur élan. But : les maintenir dans leur état de sous-développement.
La question fondamentale est celle de savoir ce que les grandes puissances gagneraient en aidant les pays pauvres à se développer. Rien du tout ; sinon rien qui vaille.
De G7, ils sont passés au G8 cependant que les pays émergents se regroupent au sein du G20. Dans tous ces cercles fermés, il n’y a pas de place pour l’Afrique. La raison est, on ne peut plus, claire.
L’Afrique, surtout l’Afrique au Sud du Sahara, demeure un no man’s land où les grandes puissances peuvent aller puiser les matières premières dont elles ont besoin pour leur croissance économique et militaire. Voilà pourquoi l’Afrique est courtisée, caressée dans le sens du poil.
Le Potentiel/27/05/2011
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