Gouvernement – La clause de la probité coince le Fpi de Gbagbo

L’histoire est très récente, on n’a même pas encore fini d’enterrer les plus de 3000 corps d’hommes, de femmes et d’enfants immolés sur l’autel de l’appétit vorace de pouvoir de Laurent Gbagbo et de ses refondateurs. Les parents de plus de 120 Ivoiriens assassinés dans les concessions pour tuer dans l’œuf la marche du G7 les 24 et 25 mars 2004 pleurent toujours. L’âme de ceux qui ont été criblés de balles pendant la crise de la dissolution de la Cei par Laurent Gbagbo en février 2010 réclame justice. L’ombre des 3000 morts, brûlés vifs, découpés à l’arme blanche, abattus à la roquette ou à la kalachnikov… nous suit encore partout. Le Fpi ne saurait faire passer tout cela par pertes et profits et s’ériger en un gentil agneau. Ce serait trop facile. A la vérité, aucun membre du parti de Laurent Gbagbo ne répond actuellement aux critères de sélection tels qu’énoncés il y a peu le président de la République dans une interview, quand il a dit qu’il ne va composer qu’avec ceux qui sont modérés, qui ont de la compétence et qui ont la probité. Ils peuvent se vanter d’avoir des compétences, ils peuvent même se découvrir des allures modérées, mais qui aujourd’hui, à la réfondation, peut en toute conscience brandir sa probité ? En d’autres termes, qui au Fpi peut dire qu’il n’a pas trempé dans une quelconque forfaiture ou n’en a bénéficié, au nom du pouvoir de Laurent Gbagbo ? C’est bien là leur problème. Alors pour espérer cacher ce soleil avec la main, ils se croient obligés de poser des préalables en quoi ils ne croient pas eux-mêmes. Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo, Affi N’guessan et autres en résidence surveillée? On peut dire qu’ils sont veinards. En effet, quel aurait été le sort des Présidents Ouattara, Bédié, des responsables et militants du Rhdp si c’était Laurent Gbagbo qui avait le dessus ? Le général Robert Guéi n’a pas été mis en résidence surveillée (encore moins sa famille et toute sa garde rapprochée) quand Affi avait déclaré qu’il menait l’insurrection du 19 septembre 2002. Benoît Dakoury, Camara H, Emile Téhé, n’ont non plus pas été mis en résidence surveillée. Chacun sait comment ils ont été éliminés parce que soupçonnés d’être avec ceux qui en voulaient au pouvoir Gbagbo. Le préalable de la libération de Laurent Gbagbo avant que le Fpi n’entre au Gouvernement tel que décidé par le Comité central du mercredi et déclaré par Koulibaly a tout d’un macabre artifice. La réconciliation prônée et voulue par le président de la République n’écartera pas la justice. Loin s’en faut. Les procédures suivront donc leur cours normal, et le Fpi doit s’estimer heureux que le président Ouattara et le Rhdp leur tendent la main. Alors même que dans le gouvernement d’usurpation que Gbagbo avait formé en décembre, il n’y avait aucune place pour des cadres du Rhdp qui étaient plutôt pourchassés partout. Et puis, chacun devra se convaincre aujourd’hui que le radicalisme ne sauvera pas le Fpi. Surtout un gouvernement sans des ministres Fpi pourra bien faire marcher le pays.

Eddy PEHE
Le Nouveau Réveil

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