Anaguié, village situé à 25 km de Rubino, chef-lieu de sous-préfecture, a été le théâtre, jeudi 26 mai, d’affrontements entre éléments des Forces républicaines (Frci) et jeunes du village. Le bilan provisoire fait état de deux morts et dix blessés selon des sources sur place dans le village. Un mort du côté des jeunes et un autre dans les rangs des Frci. Comment est-on arrivé à ce drame sans précédent dans ce paisible village Abbey où cohabitent des populations venues d’horizons divers ? Selon le président des jeunes d’Anaguié qui rapporte les faits, tout est parti d’un fait anodin. Un jeune du village, Casimir a contracté une dette de 10.000 F auprès d’un jeune allogène il y a de cela huit mois. Les choses s’arrêtaient à la réclamation de son dû jusqu’à l’arrivée des Frci dans la région. Le « créancier » qui voulait rentrer dans ses fonds est allé porter plainte auprès du détachement des Frci. Sur la base de cette plainte, une convocation est envoyée à Casimir qui n’y répond pas. Deux éléments sont donc envoyés au village pour en savoir un peu plus sur Casimir. Ce dernier, qui a eu vent de la présence des visiteurs peu ordinaires se fond dans la nature. Las de chercher le mis en cause sans succès, les hommes en armes jettent leur dévolu sur une jeune fille enceinte qu’ils brutalisent afin qu’elle leur indique la cachette de Casimir. Des jeunes qui ont suivi la scène prennent alors fait et cause pour la jeune fille en danger. Débordés, les éléments Frci trouvent refuge chez l’imam du village. Ils sont rattrapés par la foule. Ils tirent dans la foule faisant des blessés. Décidés à se rendre justice, les jeunes réussissent à maîtriser l’un des ‘’soldats’’ qui est lynché à mort. Quant au rescapé, il réussit à regagner Rubino. Vite un impressionnant détachement est envoyé au village en représailles. Leur première victime sous l’avalanche de tirs est N’cho Fidèle qui avait été blessé auparavant. Vite, le village se vide de son monde sauf le président des jeunes qui a voulu jouer le héros. Il sera battu sans ménagement et doit son salut aux allogènes, à l’imam et à un détachement des Frci d’Agboville arrivé plus tard sur les lieux. Depuis hier, le calme est revenu après le retrait des Frci. Ce retrait a été précédé d’un pillage systématique. C’est la mort dans l’ame que le président des jeunes, A. François en appelle à la cohésion et à la diligence des autorités pour que de tels actes ne se reproduisent plus. ‘’La crise est terminée, nous avons un seul président. C’est le président de tout le monde et il faut qu’on arrête de se regarder en ennemis’’, a-t-il exhorté.
S.Débailly
L’Iintelligent d’Abidjan
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