Onu, Cicr et Amnesty International – Palabres autour des morts de Duékoué

REUTERS/ Thierry Gouegnon

L’Onu s’élève contre l’accusation d’Amnesty International ; une organisation de défense des droits de l’Homme qui accuse l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) d’avoir été passive face aux nombreuses atrocités commises dans l’Ouest ivoirien, précisément à Duékoué. « Le rapport d’Amnesty International rend également compte de l’inaction de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, basée à seulement un kilomètre du principal lieu des tueries commises à Duékoué », résume amnesty.org sur la toile. Cette accusation voilée de non-assistance à personne en danger semble avoir pris de cours l’Onu. En témoigne la réaction à Dakar de son Représentant pour l’Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit. Il s’en indigne et contre-attaque : « je suis surpris de cette déclaration » parce que l`Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire « a déployé toutes les dispositions pour assurer la protection des citoyens ». Au-delà de cette défense, l’Organisation mondiale s’invite aussi dans la guerre des chiffres. Mais cette fois contre le Comité international de la Croix Rouge (Cicr). En effet, l’Onu par la voix de sa représentation en Côte d’Ivoire parle vaguement d’une demi-centaine de morts dans la ville en question, là où le Circ en avait dénombré un peu plus. Sur la question, Guillaume N’Gueffa, chef de la Division des droits de l’Homme de l’Onuci, a fait, jeudi, un bilan d’ « au moins 1.012 personnes, parmi lesquelles 103 femmes et 42 enfants, ont été tuées » à l’Ouest, dont « au moins 505 personnes » dans la seule ville de Duékoué. Or, selon le bilan du Cicr, « au moins 800 personnes » ont été tuées dans des violences intercommunautaires et des affrontements armés à Duékoué, le mardi 29 mars. Quant à l’origine des victimes, dans l’ensemble, au moins 341 guéré ; 159 Burkinabé ; 100 Malinké ; 68 Maliens ; 30 Baoulé ; 32 Yacouba, 6 Guinéens, 5 Béninois, 3 Libériens, 1 Sénégalais, 1 Nigérien et 1 Ghanéen ont été tués. L’ONU qui a diligenté d’autres investigations dans la région ouest, attend certainement de la Commission internationale d’enquête du Conseil de

sécurité qu’elle établisse clairement les responsabilités dans ces tueries et qu’elle en dise le bilan exact.
Bidi Ignace
Nord-Sud

Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire / Les incongruités du rapport d’Amnesty

Le chapitre du rapport 2011 d’Amnesty international relatif à la Côte d’Ivoire contient quelques incongruités. Le texte en question relève qu’ « alors qu’il était prévu par l’accord de paix signé à Ouagadougou en 2007, le désarmement complet des Forces nouvelles et des milices pro-gouvernementales n’était pas terminé à la fin de 2010 ». Le premier élément à relever à ce niveau est le fait que l’accord de Ouaga ne parlait pas de « désarmement » mais de cantonnement. Le second point, c’est le fait qu’A.I. met sur le même pied les forces nouvelles et les miliciens. Les premières ont un statut régulier vu qu’elles ont signé un accord avec l’ancien pouvoir. En sus, à la prise de l’ouest, ce n’était plus les forces nouvelles mais bien les forces républicaines, l’armée républicaine de Côte d’Ivoire. Ce qui n’est pas le cas pour les miliciens qui n’ont aucun statut. Le rapport accuse les forces gouvernementales et les forces pro-Gbagbo d’excès sur les personnalités politiques qui ne sont pas dans leur camp et qui se trouvaient dans la zone sous leur contrôle. Au moment où les forces républicaines entraient à l’ouest, y avait-il des personnalités politiques du camp Gbagbo ? Autant d’incohérences qui amènent d’aucuns à accuser A.I. d’équilibrisme dans ses rapports.

Kouakou Liza

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