Côte d’Ivoire: des milliers de déplacés d’Abidjan pas encore prêts à rentrer (Croix-Rouge)

Bingerville: Christian Bosson, CICR 20 avril 2011

 

La plupart des déplacés d’Abidjan retournent progressivement chez eux, mais c’est encore trop tôt pour plusieurs milliers d’entre eux, en provenance notamment des communes durement touchées de Yopougon et d’Abobo. La Croix-Rouge ne les oublie pas.

Après la fin des derniers affrontements dont Yopougon a été le théâtre début mai, la grande majorité des personnes déplacées à Abidjan et dans les environs regagnent progressivement leur quartier d’origine. Il reste cependant plusieurs milliers de personnes dans les centres et familles d’accueil ; ces personnes ne sont pas prêtes à rentrer chez elles, car leurs maisons et moyens d’existence ont été détruits, ou parce qu’elles craignent toujours pour leur sécurité dans un environnement qui reste fragile. De nombreux déplacés originaires des communes de Yopougon et d’Abobo notamment ne savent pas où aller.

« Alors qu’ils fuyaient les combats et les pillages, ces hommes, femmes et enfants se sont, pour la plupart, installés dans des écoles, des églises et des mosquées. Aujourd’hui, ces structures reprennent progressivement leurs activités et ne peuvent plus continuer à abriter des centaines, voire des milliers, de déplacés, » explique Dominique Liengme, cheffe de la délégation du CICR à Abidjan. « Ces dernières semaines, beaucoup de sites transitoires d’accueil des déplacés à Abidjan se sont vidés. D’autres sont sur le point de fermer. De nombreuses personnes, de retour chez elles, se retrouvent dans la désolation totale. »

blank
Bingerville: Tuo Dofere, CICR 27 avril 2011

 

Assistance aux personnes déplacées

Depuis le début des affrontements à Abobo début mars, le CICR et la Croix-Rouge ivoirienne ont redoublé d’efforts pour assister les personnes qui ont fui et se sont refugiées dans les différents centres d’accueil mis en place à Abidjan et dans les villes alentour comme Dabou, Anyama, Bingerville et Jacqueville. Plus de 21 000 déplacés, accueillis dans près de 30 centres au total, ont ainsi reçu une assistance d’urgence de la part de la Croix-Rouge, qui a distribué bâches, nattes, moustiquaires, ustensiles de cuisine, matériel d’hygiène et biscuits protéinés. Les équipes de la Croix-Rouge ont aussi installé des tentes, facilité l’accès à l’eau potable et fourni des pansements et des médicaments essentiels aux dispensaires sur place ou aux centres de santé les plus proches.

Le CICR et la Croix-Rouge ivoirienne continueront à suivre la situation humanitaire de toutes les personnes déplacées qui ne peuvent pas ou n’osent pas encore rentrer chez elles, et à les assister en fonction de leurs besoins. Pour les personnes les plus vulnérables qui retournent chez elles dans les quartiers les plus touchés par les violences à Yopougon, une assistance alimentaire est prévue. Cette aide sera mise en place à l’issue des évaluations que la Croix-Rouge conduira tout prochainement.

Photos: CICR

Informations complémentaires :
Kelnor Panglungtshang, CICR Abidjan, tél. : +225 09 399 404
Steven Anderson, CICR Genève, tél. : +41 22 730 20 11 ou +41 79 536 92 50

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.