Les ONG occidentales n’ont pas d’amis – Amnesty, Human rights, Reporters sans frontières, l’ACAT France, CCFD-Terre Solidaire, DEFAP – ces ONG qui veulent troubler le sommeil de Ouattara

Amnesty, Human Rights, Reporters Sans Frontières, l’ACAT France, CCFD-Terre Solidaire, DEFAP
Ces ONG qui veulent troubler le sommeil de Ouattara
L’intelligent d’Abidjan n’a pas eu tort d’annoncer il y a deux semaines la fin de l’état de grâce. Depuis le 11 Mai, soit 30 jours après la chute de Laurent Gbagbo, tout le monde était aux aguets et les ONG semblaient attendre le Président de la République au tournant, pour l’après 21 Mai. La fin de l’investiture du président de la République, coïncidant avec une normalisation plus active. L’on a assisté au retour de Notre Voie, à la première réunion du FPI. Mais surtout l’on constate la pression des ONG internationales qui mettent la pression sur le régime Ouattara et tentent de troubler le sommeil du Président de la République. Centre de toutes les attentions durant la crise postélectorale, la Côte d’Ivoire sous la gouvernance Ouattara sera très surveillée. La communauté internationale qui a tant fait pour aider au respect de la volonté des Ivoiriens, qui est prête à payer beaucoup d’argent pour la reconstruction, ne paraît pas disposée à laisser toutes les espérances se transformer en échec et en désastre. Le message est clair : pas question d’accepter sous Ouattara ce qui n’a pas été accepté sous Gbagbo. Aucun cadeau ne sera fait au Président de la République, s’il joue avec les questions de droit de l’homme, de la liberté de la presse, des libertés politiques et démocratiques, de la corruption, et de l’impunité. La période de neutralisation des poches de résistance passée, les exactions de la libération du pays et d’Abidjan passées et acceptées, les observateurs estiment que le temps de la justice, de la vérité est venu. Alliées hier et aujourd’hui, la communauté internationale et les ONG peuvent devenir des adversaires si le régime Ouattara est tenté de ruser avec les valeurs universelles de bonne gouvernance. Le retournement en cours, et la fin de l’état de grâce font que ce sont ceux qui vilipendaient hier les ONG en question, qui bénéficient de leurs actions.

Les ONG occidentales n’ont pas d’amis
Reporters Sans Frontières, Comitee to protect journalists, accusés il y a quelques mois d’être à la solde de Ouattara par le camp Gbagbo, font partie des plus ardents défenseurs des journaux du camp Gbagbo. Human Rights Watch, et les autres ne sont pas prêts à faire de cadeau. Avant même la chute de Laurent Gbagbo, Amnesty international avait déjà annoncé les couleurs subissant le courroux de Guillaume Soro via son porte-parole. A la faveur du voyage du président de la République à Paris, un collectif d’ONG (l’ACAT France, CCFD-Terre Solidaire, DEFAP) a produit hier une déclaration suivante :
-« Après l’investiture officielle d’Alassane Ouattara et plus d’un mois après l’arrestation de Laurent Gbagbo, bien que la situation sécuritaire se soit nettement améliorée en Côte d’Ivoire, des civils continuent d’être victimes d’exactions commises par des hommes en armes dans plusieurs régions du pays. Nombre de ces exactions sont perpétrées par des hommes se réclamant des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).
– A Abidjan, des femmes ont été violées ou mises à nu publiquement, des civils ont été tués, battus ou arrêtés arbitrairement. Des sympathisants du Front Populaire Ivoirien (FPI) ou des présumés miliciens pro-Gbagbo ont été exécutés sommairement. Des habitations ont été pillées, détruites ou investies par des hommes armés. De nombreux barrages ont été érigés donnant lieu à un important racket des populations. Dans plusieurs quartiers, des postes de police ou de gendarmerie ont été abandonnés, privant les civils de toute protection et de recours contre les violations de leurs droits.
-Dans l’ouest, le sud-ouest et le sud-est du pays, notamment à Duékoué et Guiglo, les populations locales hésitent à rentrer chez elles car elles ont peur pour leur vie après les massacres commis en mars dernier et les exactions commises ces dernières semaines notamment par des mercenaires libériens. Dans des localités favorables à Laurent Gbagbo (Akoupé, Guibéroua…), des enlèvements et des menaces d’exécution ont fait fuir une partie des populations.
Par ailleurs, à la suite de l’arrestation de Laurent Gbagbo, de nombreux cadres du FPI, des syndicalistes ou des responsables d’organisations proches du parti de l’ancien Président, ont été arrêtés sans que les charges retenues contre eux, le lieu et les conditions de leur détention soient connus.
Depuis le coup d’Etat de décembre 1999, la Côte d’Ivoire est entrée dans une période d’instabilité politique et militaire. Depuis cette date, les violences perpétrées contre les civils par des hommes en armes (armée, rebelles, milices…), ont fait des milliers de victimes.
Ces exactions doivent cesser, la sécurité doit à nouveau être assurée pour tous les Ivoiriens et les populations vivant en Côte d’Ivoire sans distinction. Pour que ce pays renoue durablement avec la paix, la lumière doit être faite sur ces exactions et sur les responsabilités des différentes parties qui se sont affrontées. Nos organisations saluent l’annonce faite par Alassane Ouattara de mettre la lutte contre l’impunité et la réconciliation au cœur de son programme, notamment par la création d’une Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (DVR).

*Elles demandent
instamment
aux nouvelles autorités ivoiriennes :*
– de prendre les mesures nécessaires à l’arrêt immédiat des exactions contre les civils et des atteintes aux droits de l’Homme ;
– de prendre les mesures nécessaires à l’encadrement effectif de l’armée et de la police, pour que celles-ci soient au service de la population et assurent leur mission de protection de tous les civils sans aucune distinction;
– de s’assurer que les personnes arrêtées bénéficient des droits que leur garantit la Constitution (y compris le droit pour leur famille et leurs avocats de connaître les lieux de leur détention, le droit d’être présentées devant la justice dans les délais prescrits par la loi, et le droit de ne pas subir de mauvais traitements ni d’actes de torture) ;
– de donner à la future Commission DVR les moyens nécessaires pour faire la lumière sur les violations graves et toutes les atteintes aux droits de l’Homme commises depuis le début de la crise en 1999 de manière indépendante et impartiale ;
– de permettre à la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter sur les exactions commises depuis septembre 2002 en lui facilitant l’accès à tous les témoins et toutes les informations utiles à son travail d’investigation ;
– de mener des enquêtes judiciaires indépendantes, exhaustives et impartiales sur toutes les allégations d’atteintes aux droits de l’Homme recensées depuis le début de la crise ivoirienne afin de juger leurs auteurs et responsables et d’apporter réparation aux victimes ;
Enfin, les organisations signataires demandent instamment aux instances onusiennes de rendre publiques les différentes enquêtes et leurs annexes qu’elles ont menés par le passé et qui, jusqu’à ce jour, ont fait l’objet de blocage dans leur parution et d’une absence de suivi de leurs recommandations».

Que vont dire les
souverainistes désormais ?
Que vont dire, que peuvent dire les souverainistes du camp Gbagbo ? Eux qui sont contre toute intervention extérieure, eux qui refusent les pressions extérieures au nom de l’indépendance et de la souveraineté, peuvent-ils refuser d’accepter de bénéficier de l’appui des ONG et appuis étrangers ? Déjà au plus fort de la crise, des Africains et Européens étaient venus à la rescousse du camp Gbagbo, mettant alors à mal, la propagande souverainiste. Pour LMP, l’étranger n’est bon que quand il soutient la cause et Laurent Gbagbo. Tel semble être le cas aujourd’hui avec les critiques contre le président Alassane Ouattara. Les amis supposés d’Alassane Ouattara sont les mêmes qui encore lui mettent la pression. Il est vrai que les 5 ONG parisiennes qui ont réagi hier sont connues pour avoir eu des positions ambiguës durant la crise postélectorale, au nom justement de leur hostilité à la notion brumeuse de Françafrique. Mais de façon générale, les ONG internationales engagent la bataille de la crédibilité et de l’impartialité. Elles ne roulent pour personne. Elles roulent pour la vérité et pour des principes. Cela conduit à une leçon : de Tripoli à Harare, en passant par Abidjan, Abuja, Pretoria, les dirigeants africains doivent respecter leurs peuples, ainsi que les principes de bonne gouvernance si elles ne veulent plus donner du crédit, à ces organisations non spécialisées dans la dénonciation des pratiques hors normes du continent. Celles-ci ne s’intéressent pas trop à l’Europe, ni à l’Amérique. Si tout va bien, en Afrique, les ONG qui troublent le sommeil des prédateurs des droits de l’Homme, de la liberté de la presse n’auront plus de choses à dénoncer ; et surtout en Afrique peuvent alors naître des organismes, qui vont s’occuper de regarder de près ce qui ne va pas bien dans la gouvernance en Europe. En faisant de la Côte d’Ivoire, un Etat démocratique, dans lequel la bonne gouvernance, la justice et le respect de l’Etat de droit restent des données modèles, Alassane Ouattara rendra un énorme service à ses compatriotes, ainsi qu’à tout le continent.
Charles Kouassi

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