Dans cet entretien qu’il nous a accordé, le commandant des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) de Gagnoa, Diomandé Vassézé, revient sur la mort d’un gendarme dans le village de Dossipalégnoa. Il est persuadé que cette tragédie que certains tentent d’imputer aux Frci est une cabale pour discréditer les forces gouvernementales.
l Un quotidien de la place accuse vos éléments d’avoir égorgé un gendarme dans un village ici à Gagnoa. Qu’en est-il vraiment ?
Cette grave accusation n’est pourtant qu’un tissu de mensonges. Les gens veulent nous discréditer auprès des populations. Ce n’est pas ça qui va nous décourager. Nous ferons notre travail sans porter atteinte à l’intégrité physique de quelqu’un.
l Qui est ce gendarme en question ?
C’est un gendarme qui était en activité à Divo. Depuis que je suis venu à Gagnoa, il ne s’est jamais présenté à moi bien qu’on ait appelé tous les hommes en tenue, à se faire connaître auprès de nos services. Je vous informe que Divo dépend de mon ressort territorial.
l Dans quelles circonstances a-t-il trouvé la mort ?
Nous avons reçu une information anonyme faisant état de ce que dans le village de Dossipalégnoa, deux véhicules suspects contenant des armes étaient camouflés dans un champ de café. J’ai dépêché une équipe sur place afin de vérifier l’information. Mes éléments ont donc pris contact avec le chef de village pour le tenir informé de leur démarche. Après quoi, ils sont allés sur les lieux de la cachette des véhicules. Chemin faisant, précisément à un kilomètre des véhicules, certains villageois dont le gendarme, ont pris la fuite, on ne sait pour quelle raison.
l Le gendarme se reprocherait-il quelque chose selon vous ?
Tout porte à le croire car je ne comprends pas pourquoi cacher des véhicules dans de tels endroits. Surtout que j’ai demandé à tous ceux qui ont des véhicules de venir prendre des laissez-passer. Ce qui leur permettra de circuler librement.
l Avez-vous retrouvé ces véhicules au lieu indiqué ?
Oui, nous avons vu ces véhicules mais ils ne contenaient pas d’armes. Cependant, je les ai fait venir à la brigade de gendarmerie pour les besoins d’enquête.
l Mais d’où vient-il que le gendarme soit égorgé ?
Je vous dis que personne n’a été égorgée. Au lendemain de notre passage dans ce village, le chef coutumier m’a appelé pour me dire qu’on a tué quelqu’un. J’ai fait partir la gendarmerie et un médecin pour le constat d’usage. Chose curieuse, avant qu’on arrive, les villageois avaient déplacé le corps du gendarme depuis la brousse jusqu’au village, à l’intérieur d’une maison. Ce corps ne portait aucun impact de balles, ni même de séquelles liées à un quelconque sévice corporel.
l Le gendarme n’était-il pas malade auparavant ?
C’est une possibilité, et c’est aussi probable que dans sa fuite il a piqué une crise qui l’a emporté. Nous le pensons bien parce qu’il y avait du sang sur sa langue et dans ses narines. D’ailleurs, sa famille que j’ai reçue à mon bureau a confirmé que la victime souffrait de l’asthme.
l Cette mort n’est donc pas imputable aux Frci ?
Absolument pas. Pendant notre passage dans ce village, aucun coup de feu n’a été tiré, nous n’avons arrêté personne. Nous sommes-là pour assurer la sécurité. Nous ne nous reconnaissons pas dans cette mort. J’ai même rendu compte à mes supérieurs hiérarchiques et à l’Onuci (Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire). Mieux, le corps fera l’objet d’une autopsie de la part du médecin légiste pour situer davantage les uns et les autres.
Entretien réalisé par Alain Kpapo à Gagnoa
Nord-Sud
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