Révoltes dans le monde – Amnesty souligne l’importance d’Internet et de Wikileaks

Dans son rapport annuel qui vient de paraître, l’ONG insiste sur le rôle déterminant qu’ont joué Wikileaks et les nouvelles technologies d’information et de communication dans les révolutions du monde arabe, et particulièrement en Tunisie.

Dans son rapport annuel qui vient de paraître, l’ONG insiste sur le rôle déterminant qu’ont joué Wikileaks et les nouvelles technologies d’information et de communication dans les révolutions du monde arabe, et particulièrement en Tunisie.

Les médias français ont souvent affirmé que la fuite des câbles diplomatiques confidentiels n’avait que peu d’importance. On se souvient très bien des « on n’apprend rien », répétés à longueur d’antenne par les éditorialistes français. Pourtant, ces fuites ont bel et bien démontré aux Tunisiens que tous les gouvernements connaissaient leur situation, et ne faisaient rien. Un véritable silence complice. Mais l’ONG souligne très bien que plusieurs documents Wikileaks auraient permis « de mieux comprendre la source de la colère de la rue ».

Le rapport d’Amnesty International donne deux exemples. Une première dépêche concerne les ambassadeurs des Etats-Unis, du Canada et du Royaume-Uni, dans laquelle ils reconnaissent clairement savoir que les autorités tunisiennes torturaient les opposants. Un autre document américain souligne à quel point l’économie tunisienne souffre de la corruption généralisée, des rackets de la police et des très nombreux détournements d’argent du clan Ben Ali.

Les Tunisiens ont découvert ainsi qu’ils étaient vraiment seuls, qu’aucune aide, pas même une dénonciation officielle n’était à attendre de l’occident, renforçant le désespoir ambiant. Et c’est à ce moment là que Mohamed Bouazizi, jeune vendeur de fruits et légumes dans la rue s’étend fait racketter ses biens par la police, s’est immolé par le feu.

* Informer et combattre la censure

Ce sont les images terribles du geste désespéré de Mohamed Bouazizi, diffusées immédiatement sur Internet, qui ont déclenché la révolution. Images que le gouvernement tunisien a tout de suite voulu maîtriser, en vain. Elles ont circulé entre les téléphones portables et les réseaux sociaux, alimentant la colère du peuple.
Un peu imprécis sur le sujet, Amnesty International explique : « le gouvernement tunisien a cherché à faire taire les médias et bloqué l’accès des particuliers à Internet mais, grâce aux nouvelles technologies, les nouvelles se sont répandues comme une traînée de poudre. » Précisant plus loin que les autorités «ont bloqué l’accès à Internet et coupé des lignes de téléphonie mobile pour tenter de contenir les mouvements de protestation. »

Le rapport occulte que c’est la mobilisation d’Internautes du monde entier, sous le label Anonymous, qui a permis à des milliers de tunisiens de contourner la censure et de continuer à informer comme à s’informer. Ils ont fourni des connexions internet sécurisées, expliqué comment accéder à des sites interdits et mis à disposition de nombreux outils pour s’organiser. Ce que l’on retrouve bien évidemment en Egypte, Libye ou encore en Iran.

L’important dans ce rapport est qu’Amnesty International, en mettant en avant le rôle déterminant qu’est l’outil technologique pour l’information, pointe aussi le problème de son contrôle. Internet n’a pu jouer ce rôle déterminant que parce que personne, malgré les tristes performances de la Chine en la matière, n’arrive réellement à le contrôler totalement.

Il faut s’en souvenir alors qu’aujourd’hui même, à l’occasion de l’e-G8, Nicolas Sarkozy a déclaré aux grands patrons de l’économie numérique, à propos d’Internet : “Ce serait une contradiction que de vouloir écarter les gouvernements de cet immense forum “, et peut après “nous avons besoin d’entendre vos aspirations, vos besoins. Vous avez besoin d’entendre nos limites, nos lignes rouges.”

A découvrir dans l’Huma du mercredi 25 mai, les informations accablantes, notamment dénoncées par Amnesty Internationale dans son rapport, sur les crimes et exactions commis en Côte d’Ivoire.

Lhumanite.fr

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