Par CYPRIEN TIESSÉ | Fraternité Matin
La Commission internationale d’enquête sur les droits de l’homme établie par les Nations unies pour enquêter sur les violences post-électorales va déposer ses conclusions le mois prochain. C’est ce qu’a annoncé le président de cette Commission, le Thaïlandais Vitit Muntarbhorn, à l’issue d’un entretien avec le Président de la République, Alassane Ouattara, hier, au Golf hôtel. Arrivée en Côte d’Ivoire, il y a environ quatre semaines, la Commission a visité plusieurs régions du pays, notamment l’ouest où plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, de même que l’Onuci, ont fait état de centaines de personnes tuées, au mois de mars. Les enquêteurs ont pour mission essentielle d’identifier les auteurs de violations des droits de l’homme et de les traduire en justice. L’enquête couvre toute la période post-électorale, allant de la fin du second tour de l’élection présidentielle, le 28 novembre 2010, à maintenant. «Nous devons investiguer sur les allégations d’abus et approfondir les questions de responsabilité et de justice », a expliqué Vitit Muntarbhorn. Outre des visites de terrain, les enquêteurs ont pu rencontrer, avant le Président de la République, plusieurs personnalités ivoiriennes, dont le Premier ministre Guillaume Soro.
«Notre action porte surtout sur les droits de l’homme, les droits de tout le monde, la protection des civils et des victimes. Nous devons travailler dans cet esprit pour aider ce pays à se remettre de la crise, à réussir la réconciliation de ses fils et à aller tranquillement vers la paix définitive dans la justice pour tous et dans une société sans discrimination », a indiqué Vitit Muntarbhorn.
Composée de personnalités indépendantes, la Commission internationale d’enquête doit rendre son rapport au Conseil des droits de l’homme de l’Onu. Son président est bien connu dans le domaine des droits de l’homme. Professeur de droit, Vitit Muntarbhorn est, en effet, lauréat 2004 du prix Unesco de l’éducation aux droits de l’homme ; un prix créé, en 1978, à l’occasion du trentième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il a donné l’assurance que la Commission serait « indépendante, équilibrée, objective et impartiale». Auteur de plusieurs publications sur le thème des droits de l’homme, le président de la Commission a anciennement été Rapporteur spécial sur les droits de l’homme en République populaire et démocratique de Corée, au titre du Conseil des droits de l’homme et de l’Assemblée générale des Nations unies. «Nous allons produire un rapport juste qui prenne en compte toutes les parties impliquées dans la crise», a promis Vitit Muntarbhorn.
Les autres membres de la Commission sont le Soudanais Suliman Baldo et la Béninoise Reine Alapini Gansou.
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