Écrit par Steven Addamah Indiscrétions
Le griot.info
Cette fois-ci, la crise postélectorale ivoirienne est définitivement close. Samedi 21 Mai dernier, Alassane Ouattara a été, enfin, investi en tant que Président de la Côte d’Ivoire, succédant à son rival Laurent Gbagbo, après près de 5 mois de conflit. Ce, devant une vingtaine de chefs d’état africains et un seul, occidental, en la personne du président français, Nicolas Sarkozy. Un signe de l’importance de la Côte d’Ivoire pour l’Hexagone.
Pourtant, alors que Gbagbo refusait de quitter le pouvoir, Alassane Ouattara avait reçu le soutien quasi-unanime de la communauté internationale, dont celui de l’administration américaine. Ainsi, on aurait pu, très logiquement, imaginer une représentation occidentale un peu moins modeste. Mais, ce n’était pas le cas : à lui tout seul, M. Sarkozy a endossé cette responsabilité, lançant, à son arrivée à Yamoussoukro, « c’est important d’être en Côte d’Ivoire aux côtés d’Alassane Ouattara, pour la démocratie, pour l’Afrique ». Ou, peut-être, pour la Françafrique. Car, nul n’ignore le rôle-clé que la force Licorne a joué dans l’arrestation de Gbagbo. Point que le président français n’a pas omis d’évoquer, déclarant quelques heures plus tard au camp militaire de Port-Bouët à Abidjan, « nous sommes intervenus parce que la communauté internationale nous l’a demandé ». Comme pour prouver sa posture d’intermédiaire entre la Côte d’Ivoire et les autres puissances occidentales. Une situation qui ne saurait manquer de rappeler le rôle de « gendarme de l’Afrique » attribué traditionnellement à la France dans le concert des grands de ce monde.
Alors que M. Sarkozy parle de « nouvelle politique africaine », notamment influencée par les récents évènements du « Printemps arabe », pas grand-chose de concret ne semble avoir changé. En affirmant la continuation d’une présence militaire française en Côte d’Ivoire ou en promettant l’annulation de la moitié de la dette ivoirienne envers la France, M. Sarkozy dévoile, lui-même un certain paternalisme qui contraste avec ces propos. A ce rythme, la Françafrique ne finira jamais.
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