Toumodi, dernière ville à 45km de Yamoussoukro en provenance d’Abidjan, la commune arbore déjà une allure de fête. Haie humaine, embouteillage de véhicules, cars et autres moyens de transport. Depuis cette localité, on vit la fête ou, si vous désirez l’investiture du Président Alassane Ouattara. Les maquis et autres lieux de divertissement et de nourriture refusent du monde. C’est ici la dernière escale, pour se « requinquer », après avoir parcouru plus 198km. Klaxon de véhicules et les applaudissements nourris des populations qui ont déferlé aux abords de la voie principale présage que « le show » qui attend tous les voyageurs en partance pour la capitale politique, Yamoussoukro sera de taille. Ça mange et boit vite pour arriver vite à Yamoussoukro et faire les derniers réglages pour participer effectivement à la fête. Ce dernier réglage pour la plupart de ceux qui ne veulent pas manquer un seul instant cette investiture qui s’annonce grandiose et historique, c’est bien où trouver une chambre à passer la nuit ou simplement déposer ses effets. Cette interrogation taraude aussi bien l’esprit des journalistes que de certains invités de marque qui n’ont pas une nette visibilité du lieu où ils vont passer la nuit. La majorité n’a pas de badges.
Arrivée sous le coup de 15 h GMT hier, le car climatisé de 70 places de la Sotra, transportant les journalistes prend la direction de la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix. Les confrères prennent connaissance de la salle de presse équipée d’une centaine d’ordinateurs avec connexion internet (même si le débit est lent par moment). Sur la voie principale, l’armée ivoirienne met les bouchées doubles pour les derniers réglages du défilé militaire. Pas un seul kilomètre sans rencontrer les soldats des FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire). Un hélicoptère estampillé du sceau UN vole à basse attitude en faisant le tour des points chauds de la ville. Sur l’esplanade plusieurs bâches sont dressées pour les invités qui n’auront pas accès à la salle de la Fondation, lieu de l’événement. La ville est animée. Chaque quartier s’est doté d’un lieu où un podium est monté pour vibrer et boire au son de la musique. Les Présidents de la Cedeao et leurs délégations arrivent par dizaine. Le hall de l’hôtel président grouille de monte. Tapé Do l’ex-président de la Bcc (Bourse café-cacao) ne passe pas inaperçu. Il est vêtu de son traditionnel pagne africain avec son chapeau. Les paparazzis ne ratent pas l’occasion. Le Pdg du Groupe Bolloré, Vincent Bolloré et sa délégation sont là. On aperçoit également, SE Ali Coulibaly ambassadeur de la Côte d’Ivoire en France. Le ministre Albert Findé et une forte délégation attendent d’avoir leur « laisser passer ». Avant d’aller à la recherche d’un logis. Le comité d’organisation est débordé surement. Pus de 500-800 mille voir un million de personnes (invitées comme non invités). Le comité d’organisation a des difficultés et pris entre deux feux. Les sites hôteliers sont pleins à craquer. Certains ont décidé de dormir dans leur car de transport. Par contre d’autres ont choisi de passer la nuit à la belle étoile. C’est une investiture grandeur nature où déjà des failles et non moindre sont signalées au niveau de l’organisation en général. Cette investiture du Président Alassane Ouattara accueille au moins 60 délégations étrangères, dont 21 conduites par des chefs d’État, attendues à Yamoussoukro. Le Président Barack Obama a chargé l’Honorable Brooke D. Anderson et Mme Julia Stanley de le représenter à la cérémonie d’investiture. En effet, c’est le 6 mai dernier que le Président Alassane Ouattara a prêté serment au lendemain de sa proclamation comme président par le Conseil constitutionnel. Et ce, après que le 11 avril dernier Laurent Gbagbo soit arrêté par les Forces républicaines (FRCI), à l’issue d’une guerre de douze jours dans Abidjan. Au-delà de la forme festive qui entoure cette investiture, c’est une nouvelle Côte d’Ivoire sous l’ère Ouattara qui, vu la qualité des invités, va naître. Les autorités à quelques postes de responsabilité qu’ils soient doivent jouer pleinement et sainement le rôle qui leur est dévolu.
Sériba Koné, envoyé spécial à Yakro
Connectionivoirienne.net
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