L’absence du signal hertzien de la Radio télévision ivoirienne (RTi) du paysage audiovisuel ivoirien a ses inconvénients. Plus de 18 millions d’Ivoiriens ne verront pas sur leur petit écran la grande fête de l’investiture du président Ouattara, samedi.
A 72 h de la cérémonie d’investiture du président de la République, Alassane Ouattara, à Yamoussoukro, nombreux sont les Ivoiriens qui ont le cœur meurtri. Pour cause, ils ne verront rien de cette messe. Après 15 ans de lutte pour l’accession de leur mentor à la tête de l’Etat, ils se contenteront de ce qu’on en dira dans les marchés et les lieux de rencontre. En effet, la diffusion de la cérémonie qui se fera en direct sur Télé Côte d’Ivoire (Tci), ne se fera pas à partir du signal hertzien de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti). C’est-à-dire qu’on ne pourra pas regarder la cérémonie d’investiture en orientant son antenne vers le centre émetteur le plus proche de sa maison. Les installations techniques de retransmission de la maison bleue sont lourdement affectées par les bombardements des hélicoptères des forces armées internationales. La Télé Côte d’Ivoire qui joue le rôle de télévision nationale, a de nombreux handicaps. Elle n’est reçue que par le satellite. C’est-à-dire que pour recevoir Tci, il faut avoir, soit un décodeur Strong, soit un abonnement Canal Horizon (la chaîne 115). Un luxe que ne possède pas de nombreux Ivoiriens. Même le circuit frauduleux de la distribution des chaînes de l’unique opérateur Canal+, ne permettra qu’à une poignée de personnes de suivre l’évènement, car, ce système n’existe que dans quelques grandes villes. Par extrapolation, on constate que moins d’un millier de personnes seront présentes dans la salle de la Fondation Félix Houphouet-Boigny à Yamoussoukro. Environ, un million investira la ville et se ruera sur les écrans géants installés pour l’occasion. Et moins de deux millions apercevront les images sur leur petit écran en temps réel. Pour une population de plus de 20 millions d’habitants, c’est environ 18 millions de personnes qui seront privées de ce festival. A savoir, les Ivoiriens des zones rurales, ceux des petites villes et des banlieues abidjanaises, qui n’ont pas d’abonnement satellitaire, même de façon illégale. Quand on voit la communication qui a été faite autour de l’évènement et les personnalités qui effectueront le déplacement, on se demande pourquoi on n’a pas mis l’accent sur les téléspectateurs ivoiriens, qui sont des acteurs et les principaux témoins.
Sanou A.
Nord-Sud
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