L’Intelligent d’Abidjan
Il y aura un grand absent à l’investiture d’Alassane Ouattara le samedi prochain à Yamoussoukro. Cet absent, n’est rien d’autre que Dominique Strauss-Kahn surnommé DSK par ses proches. Figurant probablement en bonne posture sur la liste des invités de marque du nouveau régime, le patron du Fonds Monétaire International manquera à coup sûr la cérémonie d’investiture de l’un de ses proches et plus grands amis de longue date, Alassane Ouattara. Pour cause, DSK a été arrêté à l’aéroport JFK à New-York samedi dernier par la police new-yorkaise à bord d’un avion en partance pour Paris. C’est après une plainte déposée au commissariat de Harlem par une fille de chambre exerçant à l’hôtel Sofitel situé à Manhattan, que le patron du FMI a été mis aux arrêts. Inculpé ensuite pour agression sexuelle et tentative de viol, Strauss-Kahn aura à faire face aux chefs d’accusations portés contre lui par la justice américaine. L’employée de l’hôtel soutient qu’elle a été violentée sexuellement dans la chambre par DSK sorti nu de la douche, alors qu’elle y était entrée pensant qu’il n’y avait personne dans la suite. L’accusé nie en bloc les faits à lui reprochés et plaide non-coupable. Par ailleurs, le groupe Accor, propriétaire du Sofitel, a décidé d’ouvrir une enquête interne sur cette fille de chambre. L’on a appris en fin d’après-midi hier dimanche, qu’elle travaille pour le groupe hôtelier depuis plusieurs années. Selon un proche du groupe Accor interrogé par I-Télé, l’employée est afro-américaine et âgée de 32 ans. Dans cette procédure judiciaire qui s’engage contre le directeur général du Fonds, les autorités américaines pourraient retirer à DSK son passeport et lui interdire de sortir des Etats-Unis. Une mesure qui empêcherait sa venue le samedi 21 mai à Yamoussoukro afin d’assister à l’investiture. Demain mardi 17 mai, une mission du FMI devait arriver à Abidjan pour rencontrer les nouvelles autorités ivoiriennes. Après l’élection présidentielle du 28 novembre dernier remportée à 54,10 % par l’économiste et ancien DGA du FMI, et lorsque Laurent Gbagbo avait refusé de se plier au verdict des urnes, le Fonds Monétaire International avec à sa tête Dominique Strauss-Kahn avait pris ses distances d’avec l’ancien régime. L’Institution financière a été l’une des premières à suspendre ses relations avec le gouvernement illégal mis en place par l’ex-chef d’Etat. En France, son pays d’origine, DSK est pressenti être le candidat du Parti Socialiste à l’élection présidentielle de 2012 face au président sortant Nicolas Sarkozy. Le PS a réagi dans le courant de la journée du dimanche 15 mai en appelant à l’union et à la responsabilité de ses membres dans cette affaire qui éclate à un an des joutes électorales. Avec ce deuxième scandale après celui de 2008, l’avenir présidentiel du patron du FMI s’assombrit fortement. Si cette agression sexuelle et la tentative de viol présumées se concrétisent. Déjà, le FMI a annoncé que l’Américain John Lipsky, numéro deux de l’institution, va assumer les fonctions par intérim de directeur général pendant l’absence de Dominique Strauss-Kahn. Ce remplacement ne peut être que provisoire car John Lipsky avait déposé il y a quelques semaines sa démission.
J.Touré
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