Arrêté vendredi 13 mai 2011 et mis sous mandat de dépôt, dans le cadre d`une enquête diligentée par le procureur militaire Ange Kessi sur les événements constitutifs de « crimes et de délits« pendant la crise post-électorale, le général Georges Guiai Bi Poin a été finalement remis en liberté le même jour. C`est, en effet, vendredi tard dans la nuit que le patron du Centre de Commandement des opérations de sécurité (CeCOS) a été autorisé à sortir de la chambre du Golf Hôtel, où il avait été gardé, pour regagner son domicile. L`officier supérieur de la Gendarmerie, convoqué pour être auditionné, avait été mis aux arrêts par le commissaire du gouvernement Ange Kessi Kouamé. Le général Guiai Bi Poin s`était présenté au Golf Hôtel en compagnie de son avocat, Me Thomas Moularé. Après des heures passées dans l`hôtel sans être entendu, le patron de l`Ecole de Gendarmerie a été autorisé, tard dans la nuit, à rentrer chez lui. Selon des confidences à nous faites hier, c`est sur instruction du Premier ministre et ministre de la Défense, Guillaume Soro, que le commandant du CeCOS a été libéré vendredi. Le chef du gouvernement, qui a appris dans la nuit l`arrestation du général Guiai Bi, aurait estimé, en privé, qu`il apparaissait inacceptable de détenir dans une chambre du Golf Hôtel ce haut gradé de la Gendarmerie qui a fait allégeance au nouveau président, Alassane Ouattara. Guillaume Soro aurait donc envoyé l`un de ses plus proches collaborateurs auprès du procureur militaire pour que celui-ci libère l`officier supérieur de la Gendarmerie. Notre source a ajouté que le chef de l`Etat lui-même se serait dit surpris par l`interpellation, vendredi dernier, du général Guiai BI, au point que M. Ouattara se serait mis en colère. Le procureur militaire, que nous avons joint hier pour en savoir davantage sur la libération du général Guiai Bi a affirmé qu`il n`y aurait eu aucune intervention du Premier ministre Guillaume pour libérer le commandant du CeCOS. «Le Premier ministre n`intervient pas dans ce genre de dossier, nous sommes dans un pays de droit», a martelé au téléphone M. Ange Kessi. Il a expliqué pourquoi le Gal Guiai BI pouvait être en liberté et être entendu quand il le faut. «Quand on l`a convoqué pour l`entendre, le général Guiai Bi n`avait pas le caractère de quelqu`un qui voulait fuir le pays. Il a présenté des garanties de représentation. Donc nous avons décidé de le libérer. Quand on aura besoin de l`entendre, il se présentera à nous», a poursuivi le commissaire du gouvernement. Ange Kessi a fait savoir que tant qu`il n`y a pas de chose grave dans le comportement de celui qui est convoqué, il n`y a pas lieu de l`arrêter. «La liberté est la règle, la détention est l`exception», a-t-il souligné. Rappelons que ce sont 52 officiers des Forces de Défense et de sécurité (FDS), dont quatre généraux, qui vont être entendus par le procureur militaire. Le 4 mai 2011, le capitaine de Frégate Ange Kessi Kouamé, était instruit par le Premier ministre, ministre de la Défense Guillaume Soro, à l`effet d`ouvrir une enquête sur les événements meurtriers de la crise post-électorale. Il s`agit, pour le commissaire du gouvernement, de diligenter une enquête complète sur tous les événements constitutifs de crimes et de délits qui se sont déroulés après le scrutin présidentiel du 28 novembre 2010. Ange Kessi dispose de trente (30) jours à compter du 4 mai 2011 pour boucler son enquête. «J`attends les résultats de vos investigations dans les jours suivant la remise de ces instructions», avait prévenu le Premier ministre Soro. Pour le Commissaire du gouvernement, les 30 jours constituaient « un délai indicatif , mais des efforts seront faits pour le tenir parce que les Ivoiriens sont avides de savoir la vérité.« En tout cas, le procureur Ange Kessi débute son travail aujourd`hui avec les premières auditions qui ont lieu ce lundi, dont celle confirmée du général Guiai Bi Poin.
TRA BI Charles
L’Inter
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