Soir Info
Combats à Grand-Lahou : Comment le Colonel Ahouman a été tué
Le préfet : « Nous avons vécu un cauchemar »
Lors de notre passage à Grand-Lahou, le mardi 10 mai 2011, nous avons rencontré le premier responsable administratif de la localité, le préfet de département Yul Lambert Omepieu. Il nous a relaté les circonstances de la mort de l’ex-commandant du Groupement de sécurité présidentielle (Gspr), le colonel Ahouman Nathanaël, le mercredi 4 mai lors de l’attaque de cette localité par des assaillants. « Lorsque la crise a éclaté, cet officier s’est retranché dans son village à Liboli. Ce mercredi, comme par pure coïncidence, les FRCI sur ordre de leur supérieur hiérarchique, devaient le conduire à Abidjan précisément au Golf Hôtel. Il n’était nullement inquiété d’autant que sa vie n’était pas du tout menacée. Personne n’avait exercé une quelconque violence sur sa personne. Revenant de ce village, le véhicule qui le transportait et à bord duquel se trouvaient d’autres éléments des FRCI tombe dans une embuscade tendue par les mercenaires au niveau de la station non loin du corridor où des combats intenses avaient lieu. Le véhicule est pilonné à la roquette tuant presque tous les occupants y compris le colonel Ahouman. Sa mort a plongé la population dans l’émoi », raconte le gouverneur du département de Grand-Lahou.
Arrivé à la tête du département de Grand-Lahou en octobre 2010, Yul Omepieu Lambert, le préfet, a su, pendant la crise post électorale, inculquer l’esprit de paix, de cohésion et d’amour aux populations. De sorte qu’aucune atteinte à l’intégrité physique n’a été déplorée dans la cité. Les populations vivaient dans la symbiose et la quiétude quand ce mercredi 4 mai, les choses ont basculé aux environs de 13h. « Quand les premiers canons ont tonné sous le coup de 14 h, c’était la débandade. Les mercenaires étaient aux portes de notre cité.
Nous avons vécu un cauchemar, un psychodrame difficile à supporter. Je n’avais jamais pensé que ces mercenaires avaient une telle capacité de feu et de destruction. Au nombre d’une centaine et parfaitement organisés dans cette funeste opération, ils semaient la mort et le désastre sur leur passage en un temps éclair. C’était le feu partout à Irobo et à Grand-Lahou.
C’est un choc de voir cette belle cité s’écrouler sous nos pieds. Un mercredi noir, parce que traumatisant. Mais en même temps je demande à cette population de trouver les ressources pour surmonter cette tragédie et s’investir dans la voie du pardon et de la reconstruction », a confié le préfet Omepieu. Dans le cadre du processus de normalisation en cours, il entreprend à partir de ce jeudi 12 mai, une tournée qui le conduira successivement à Liboli, village natal du défunt colonel Ahouman, à Braffedo, Kpanda et Irobo.
Norbert Nkaka
(Correspondant régional)
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