Procureur de la République, Tchimou est parti, Koffi Kouadio le remplace

M. Koffi Kouadio Simplice, magistrat hors hiérarchie, a officiellement été installé hier dans ses nouvelles fonctions de procureur de la République près le Tribunal de 1ère instance d’Abidjan Plateau. Présidée par M. Blé Antoine, le président dudit tribunal, l’audience solennelle de l’installation du nouveau chef du parquet qui a eu pour cadre la grande salle des audiences, s’est déroulée en présence de M. Ibrahim Kubiert, chef de cabinet représentant le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des droits de l’Homme et M. Jérôme Anoma, procureur général près la Cour d’appel d’Abidjan. Occasion mise à profit par le premier adjoint du procureur sortant, M. Youssouf Ouattara, représentant du parquet à l’audience, pour définir de façon éloquente le rôle du ministère public.C’est après la lecture par le greffier en chef de l’arrêté ministériel nommant M. Koffi Kouadio dans les fonctions de procureur de la République par intérim qu’est intervenu le représentant du parquet, Youssouf Ouattara. Qui a situé le contexte dans lequel ce dernier arrive. Faisant étalage des conséquences de l’inconscience professionnelle, de la mauvaise foi des uns et des autres dans leurs missions régaliennes, du laxisme, etc. le premier adjoint du parquet a développé plusieurs thèmes en rapport avec les causes du déchirement de la République. Il a parlé, entre autres, de la notion de démocratie qui, pour lui, demeure encore pour certains Etats en Afrique de la pure théorie. « En Afrique, on proclame la démocratie, mais on ne la pratique pas. Pourquoi dans certains pays, on organise des élections sans le moindre incident ?… Pourquoi a-t-on eu en Côte d’Ivoire une crise post-électorale ? », s’interroge-t-il.

Pour le procureur adjoint qui a aussi dénoncé le blocage dans la marche des institutions étatiques, il faut rendre effective la séparation des pouvoirs telle que prévu par la Constitution ivoirienne. L’homme qui n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger le comportement irresponsable de certains dirigeants dont le laisser-aller et le silence complice expliquent ce qui arrive à la Côte d’Ivoire a aussi et surtout parlé des missions du parquet et du procureur de la République qui l’incarne. « Comme on l’a souvent constaté, le ministère public ne travaille pas avec la presse car l’enquête préliminaire se fait dans la discrétion. Dans l’ordre hiérarchique, le procureur de la République ne doit recevoir ses instructions que du procureur général. Ce dernier est l’interface entre le parquet et le ministère de la Justice qui a un rôle judiciaire et un rôle politique », fait-il savoir notamment. Interpellant par la suite son nouveau chef, le procureur Koffi Kouadio Simplice, il lui a demandé d’œuvrer à faire revenir dans le sérail son prédécesseur, Tchimou Raymond Féhou et deux autres collaborateurs les procureurs Diakité Mamadou et Oulaye Fernand qui, du fait de la crise militaro-politique qui frappe le pays, sont obligés de se cacher.

Pour sa part, le chef du barreau de Côte d’Ivoire, Me Koné Mamadou, a félicité, au nom de son institution, le nouveau procureur de la République à qui il a promis tout leur soutien. Tout en insistant sur le rôle du parquet dans une bonne administration de la justice, le bâtonnier Koné Mamadou a dit que la mondialisation dans tous les secteurs impose la transparence dans le fonctionnement de la justice.

LANDRY KOHON
fratmat.info

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