L’expression
Après près de quatre mois d’inactivité, le Port autonome d’Abidjan se remet en marche. Les navires ne cessent de mouiller aux larges des côtes ivoiriennes au grand bonheur des acteurs de la plate-forme portuaire qui eux aussi ont repris leurs activités.
Les travailleurs de la Plate-forme portuaire commencent à revivre l’ambiance à laquelle ils étaient habitués avant la crise. Embouteillage, va-et-vient incessant des fourchettes, des grues et autres engins lourds, ronronnement des machines dans les usines, etc. Tout semble témoigner de la reprise effective des activités du poumon de l’économie ivoirienne. Après quatre mois de blocage, les activités se sont intensifiées. Mercredi 27 avril, il est 10h37. L’entrée du Port autonome d’Abidjan est embouteillée du fait des manœuvres des conducteurs de fourchette et de remorque. De la station d’empotage en vrac de Saga au bureau de la main d’œuvre docker (Sempa), une longue file de remorques sont stationnées devant les entrepôts attendant d’être chargées. Partout des sacs de cacao sont empilés. En face des magasins des grands distributeurs, des fourchettes chargent les camions de sacs de riz, de cartons de conserve et de lait ‘’Candia’’. Les dockers aussi sont à l’œuvre même si le hall d’embauche est presque vide. En fait, c’est tôt le matin que se font les embauches. A quelques mètres de là, les usines de production de ciment: Socimat et Ciment Cuirasse connaissent la même ambiance. Ici aussi, la reprise est effective. Tandis que des véhicules chargent des sacs de ciment, d’autres stationnés sur le trottoir attendent que l’entrée soit libre afin d’être chargés. C’est que depuis la levée des sanctions de l’Union européenne et de l’interdiction du cacao, les navires ne cessent de débarquer. Des pétroliers et des butaniers ont déjà accosté au port. Des bateaux chargés de fèves de cacao ont aussi quitté les quais d’Abidjan pour l`Europe. Dans la journée d’hier, les quais étaient particulièrement animés. Les magasins qui avaient fermé du fait de la crise post électorale ont tous ouvert. Et pourtant, le poumon de l’économie avait pris de l`eau salée. En proie à de nombreuses difficultés du fait de l’interdiction des navires immatriculés dans le Vieux continent d’accéder aux ports ivoiriens et l’interdiction d’exporter le cacao, il n’y avait quasiment plus de navire à quai. Transitaires, armateurs, manutentionnaires et autres chefs d’entreprise avaient perdu leur sérénité car la destination Côte d`Ivoire n`était plus prisée. Mais ce 27 avril, on assistait à des va-et-vient incessants des dockers transportant des marchandises des quais aux magasins. En fait, quatre navires ont mouillé aux larges des côtes ivoiriennes. Un pétrolier a accosté au terminal pétrolier. Au terminal à conteneur, c’est un porte-conteneur qui a débarqué. Un navire citerne transportant de l’huile végétale a également jeté l’ancre au quai 6. Au même moment, un navire ‘’Roro’’ venait d’arriver au terminal à roulier. Du côté du port de pêche c’est pratiquement la même ambiance. Un bouchon monstre s’est formé à l’entrée. Des fourchettes chargent les cartons de poisson dans les remorques stationnées devant les entreprises de pêche. Non loin de là, ce sont les pousse-pousse qui transportent le poisson pour les marchés d’Abidjan. Les vendeurs ne cessent de héler d’éventuels clients. «Vous voulez du poisson? Capitaine, brochet, thon…Nous avons tout», lancent-ils aux passants. Dans les entreprises de transformation de thon qui exercent au port de pêche, on entend les machines tourner comme par le passé.
Nimatoulaye Ba
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