AFRIQUE – Ils envisagent de porter plainte pour crime contre l’humanité…
Dans une interview accordée jeudi à 20 Minutes, Me Jacques Vergès a annoncé que le collectif d’avocats chargé de défendre le président ivoirien sortant, dont il fait partie, allait aussi défendre une douzaine de familles de victimes des massacres perpétrés à Duékoué. Et, dans ce cadre, «porter plainte la semaine prochaine en France contre X pour crimes contre l’humanité, visant les forces rebelles et certains éléments de la force Licorne». «Qu’est-ce que la France [appelée à l’aide par l’Onu le 3 avril] a fait pour protéger la population de Duékoué? L’objectif de notre plainte est de clarifier ce qui s’est passé, obtenir des sanctions et dédommager les familles des victimes», a détaillé Vergès.
Me Collard fait scission
L’avocat, qui a notamment défendu Carlos et Klaus Barbie, dit avoir «des dizaines de documents : des témoignages des parents des victimes, des photos, des dates, des lieux…». Du 27 au 29 mars, au moins 330 personnes ont été massacrées à Duékoué, selon l’ONU, qui accuse les forces pro-Ouattara d’être coupables de «la plupart» de ces crimes et attribue les autres aux miliciens pro-Gbagbo. Vergès, qui publie demain avec Roland Dumas Crimes et fraudes en Côte d’Ivoire, a par ailleurs affirmé que le collectif avait «exclu à l’unanimité» mardi l’un de ses membres, Me Gilbert Collard. La décision aurait été prise après que ce dernier a demandé à Ouattara l’autorisation de rencontrer Gbagbo, en résidence surveillée. Contacté, Me Collard a démenti. Peu après, Alain Toussaint, à l’initiative du collectif, a indiqué que Me Collard s’en retirait «compte tenu des difficultés avec Me Vergès», mais qu’il continuerait à s’occuper de la défense du couple Gbagbo et de leur fille. «On siffle la fin de la récré. Il y avait des problèmes d’ego, mais ce n’est pas le plus important. Le but, c’est de libérer Gbagbo», commente Alain Toussaint.
Fuastine Vincent
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