Malgré la levée des sanctions de l’Union européenne, la question du carburant préoccupe les automobilistes qui sont obligés de faire le rang dans les stations-service.
A Abidjan, les automobilistes sont désormais obligés de se bousculer dans les stations d’essence. Avoir du carburant pour faire fonctionner son véhicule tend à devenir un véritable parcours du combattant. Il faut commencer par parcourir plusieurs points de vente. Et quand on en trouve, il faut faire la queue. L’image de longs rangs de véhicules dans les stations-services à travers la capitale ne sont pas rassurantes. On se souvient, certes, que suite aux sanctions imposées au régime illégale de Laurent Gbagbo, l’Union européenne avait interdit les navires d’accoster dans le port d’Abidjan, rendant impossible l’approvisionnement des stations-service. Les sanctions ayant été levées avec la chute de Laurent Gbagbo, la question ne semble pas encore trouver une solution. Et pire, c’est une pénurie qui se profile à l’horizon si l’on s’en tient aux constats et témoignages qui courent la ville. Plusieurs automobilistes ont dû garer leurs voitures. Ceux qui ne l’on pas fait doivent batailler pour avoir le précieux liquide. C’est ce qu’il nous a été donné de constater, hier, dans une station à Port Bouët. Ayant échappé à la furia des pilleurs du 11 avril, cette station avait encore du carburant. D’où un long file de véhicule qui l’on prit d’assaut pour se ravitailler. Et pourtant, cette chance, les automobilistes de plusieurs communes ne l’on pas eu. A Treichville et Koumassi, dit-on le super te le gasoil manquent. Plusieurs stations ont fermé. Jusqu’au lundi 18 avril, seule la station située au carrefour de la Pharmacie du Gabon à Koumassi avait encore quelques réserves. Mais depuis hier, après midi, les pompes sont revenues à sec. A Treichville, c’est le même constat. A en croire Sangaré Ibrahim, toutes les stations de la commune sont à l’arrêt. Certains automobilistes et plus particulièrement les véhicules de transport commun se ravitaillent auprès de petits revendeurs. Quant à l’origine du liquide en possession de ces revendeurs, Sangaré dit que ce n’est un secret pour personne. A l’en croire, au lendemain de la chute du dictateur des lagunes, plusieurs stations-service ont fait les frais des pillards. C’est là, selon lui, que certains ont rempli des bidons qu’ils ont stocké afin de les revendre. Mais pour des raisons de sécurité, confie un autre chauffeur, ces pompistes occasionnels ne vendent qu’à leurs amis chauffeurs de Wôro wôro. C’est donc de bouche à oreille que l’un ou l’autre est informé de la disponibilité de gasoil. Pour certains, les Forces républicaines (Frci), sont également à la base du manque d’essence dans plusieurs stations où ils ont vidé les pompes. La conséquence directe de cette situation est l’augmentation du coût du transport. Les usagers commencent à grogner. « Mon frère, vraiment aidez nous. Vous vous rendez vous-même compte de la situation que nous traversons et vous augmentez le transport jusqu’à 500 Fcfa », a plaidé une femme auprès d’un chauffeur. Et ce dernier de rétorquer : « Madame, il n’y a pas de carburant dans les stations, ce n’est pas de notre faute ». De fait, toutes les lignes ont connu des majorations de 100, 200 voire 300 Fcfa. Le trajet de Treichville à Cocody est passé de 350 à 500 Fcfa, de Koumassi à Cocody il faut désormais 800 Fcfa au lieu de 600 Fcfa. Des augmentations que les populations, sans aucun doute, ne supporteront pas longtemps.
Kuyo Anderson
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