Reconstruction post-crise
Abidjan, 13 avr (AIP) – La France va apporter dans les prochains jours « un soutien financier exceptionnel de 400 millions d’euros » à la Côte d’Ivoire, pour aider notamment à satisfaire les besoins urgents des populations et de la ville d’Abidjan, a annoncé mardi la ministre des Finances Christine Lagarde, en marge d’une réunion de la zone franc à N’Djamena (Tchad).
« Christine Lagarde a annoncé que la France apporterait dans les prochains jours, dès que les circuits financiers et la sécurité seront rétablis, un soutien financier exceptionnel de 400 millions d’euros » à la Côte d’Ivoire, a indiqué son ministère dans un communiqué.
Cette aide qui prendrait la forme d’un « ensemble de prêts », est « destinée, dans un premier temps, à financer les dépenses d’urgence pour les populations, la ville d’Abidjan et le redémarrage des services publics essentiels ». Elle « doit également servir, dans un second temps, à relancer l’activité économique et à permettre l’apurement des arriérés vis-à-vis des institutions internationales ».
En outre, la Commission européenne compte débloquer 180 millions d’euros d’aide à la reconstruction de la Côte d’Ivoire ravagée par les affrontements entre forces de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara. L’annonce a été faite en marge d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères par le commissaire européen en charge de l’aide au développement, Andris Piebalgs.
L’argent, qui provient du Fonds européen de développement, sera disponible immédiatement. L’Union européenne avait déjà promis lundi son aide, par la voix de sa chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui s’était engagée à fournir « un soutien à long terme à la Côte d’Ivoire pour la prospérité afin de garantir la stabilité et aider à reconstruire le pays ».
Par ailleurs, la Banque mondiale se dit prête à reprendre son aide en faveur de la Côte d’Ivoire. Son président, Robert Zoellick a appelé mardi la communauté internationale à reprendre son aide à la Côte d’Ivoire, que l’institution d’aide au développement avait gelée en décembre. « Je rencontrerai le ministre des Finances ivoirien, Charles Koffi Diby, en fin de semaine. Il faut que nous le soutenions ainsi que le président [Alassane] Ouattara », a annoncé M. Zoellick lors d’une conférence téléphonique, a-t-on appris.
La Banque mondiale doit ouvrir à Washington son assemblée de printemps jeudi, soit trois jours seulement après l’arrestation du président sortant Laurent Gbagbo qui s’était accroché pendant quatre mois au pouvoir, malgré la victoire de M. Ouattara à la présidentielle du 28 novembre 2010.
La Côte d’Ivoire a auprès de la Banque « de très petits arriérés de paiement que, je pense, nous devons apurer rapidement de sorte à pouvoir avancer avec une sorte de grand programme de prêt », a indiqué M. Zoellick. « L’allègement de la dette est une question qui a été en quelque sorte en suspens par le passé et j’espère que nous pourrons progresser. Mais ce que j’entrevois comme plus important que les chiffres de la dette, c’est ce que nous pouvons faire en matière de soutien financier à court terme, ou […] pour remettre les gens au travail », a-t-il expliqué.
Le président de la Banque mondiale a estimé que « la Côte d’Ivoire devrait être un des premiers endroits » où appliquer les recommandations d’un « Rapport sur le développement » publié dimanche par l’institution et qui veut recentrer l’aide internationale sur le renforcement de la sécurité des citoyens et les institutions qui doivent les protéger. « Il y a là des leçons pour le développement, avec l’idée de se concentrer sur la sécurité des citoyens, la justice et l’emploi », a-t-il souligné.
(AIP)
cmas
Commentaires Facebook