Plusieurs quartiers d »Abidjan ont explosé de joie lundi à l’annonce de l’arrestation de Laurent Gbagbo après dix jours de siège dans sa résidence fortifiée de Cocody.
Des Abidjanais ont pris le volant pour parcourir la cité lagunaire en actionnant leur klaxon et manifester leur jubilation.
A Koumassi, dans le sud d’Abidjan, Mariam Cissé raconte que de nombreux habitants sont sortis de chez eux au cri de « Gbagbo est parti, Gbagbo est parti ! »
« C’est incroyable ce qui se passe ici. Les gens vont dans tous les sens en hurlant qu’ils sont enfin libres », témoigne Ali Touré à Abobo, le grand quartier Nord considéré comme un bastion du président élu Alassane Ouattara et qui porte les stigmates des violences de ces dernières semaines.
Laurent Gbagbo s’incrustait au pouvoir depuis le second tour, le 28 novembre, de l’élection présidentielle remportée, selon la communauté internationale, l’Union africaine et la Cedeao, par son rival du Nord.
Il a été arrêté dans le bunker de sa résidence présidentielle lors d’une opération menée avec apparemment le concours des soldats français de « Licorne ».
« La jubilation prévaut dans les rues des Deux-Plateaux (quartier résidentiel du nord d’Abidjan-NDLR) », déclare François Deya. « Les gens font partout la fête ».
A Adjamé, face au commissariat de police, un groupe de partisans armés d’Alassane Ouattara a déroulé un drapeau ivoirien géant devant une foule en liesse d’environ 200 personnes.
« Un grand merci à la France »
Un pick-up militaire transportant une dizaine de soldats d’Alassane Ouattara saluant la population le poing en l’air roule à tombeau ouvert.
Moussa Soumahoro, un habitant du quartier huppé de Cocody abritant les résidences de diplomates et d’expatriés aisés, forme l’espoir que la vie sera plus facile dans cette mégapole de quatre millions d’âmes où les vivres, l’eau et les médicaments commencent à manquer.
Dans le quartier Ouest du Banco, une cinquantaine de jeunes manifestent bruyamment leur joie à la nouvelle de l’arrestation de Laurent Gbagbo.
« Espérons que le pays retrouvera la paix et la stabilité. Je suis très heureux », commente Jean-Désiré Aitchéou.
« Et un grand merci à la France pour nous avoir libérés », renchérit Fidi Ouattara, sans lien de parenté avec le président élu.
Certains Ivoiriens toutefois font preuve de circonspection et contiennent leur joie, redoutant que l’arrestation de Laurent Gbagbo ne signifie pas la fin immédiate d’un conflit vieux de cinq mois.
« Notre mission n’est pas encore terminée », estime un chef de quartier d’Adjamé non loin du marché où les gens font la fête.
« Tous ces miliciens armés de Laurent Gbagbo, qu’allons-nous en faire ? Nous avons perdu trop de nos fils, ce n’est pas le moment de célébrer », ajoute ce notable dont le nom de guerre est « capitaine Wanto ».
(Source : Reuters)
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