La reconquête sera difficile pour les militaires fidèles à Laurent Gbagbo

Koné Zakaria

Cote d’Ivoire – Une conquête difficile

Par Armees.com

Les récents affrontements entre les deux camps ivoiriens ne permettent pas d’espérer un dénouement prochain de la crise. Les militaires fidèles à Laurent Gbagbo ont annoncé repartir à la « conquête » d’Abidjan.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des hommes armés à bord de deux pick-up, sont sortis de la résidence de Laurent Gbagbo et ont tenté de pénétrer, en faisant feu, dans l’ambassade française à Abidjan. Les forces de la Licorne (opération française sous mandat onusien) les ont annihilés. L’ex chef d’Etat, présenté en position de faiblesse depuis les bombardements des militaires français et onusiens, n’a toujours pas déposé les armes. Retranché dans sa résidence il est entouré de mercenaires et militaires qui ont été capables de repousser l’assaut final des troupes gouvernementales . (Voir notre article)

Pour éviter d’autres attaques ou sorties armées des pro-Gbagbo, Alassane Ouattara, qui s’est exprimé à la télévision ivoirienne jeudi soir, a annoncé la mise en place d’un blocus autour de la résidence-bunker de Laurent Gbagbo. Il a expliqué que cette mesure visait à « protéger les populations civiles » des alentours et à commencer à instaurer un climat de paix. Il a également affirmé que le couvre feu serait allégé à partir de vendredi 8 avril afin de permettre un « retour progressif à la normalité. »

Les pro-Gbagbo à l’attaque

Malgré ces mesures, des affrontements à l’arme lourde ont éclaté dimanche à Abidjan. Les forces pro-Ouattara et pro-Gbagbo se sont disputées le site de la Bae (brigade anti-émeute). L’événement a eu lieu le lendemain de l’annonce, par un porte-parole de Laurent Gbagbo, du commencement de la reconquête de la capitale économique du pays.

Clément Fayol (www.lepetitjournal.com) Lundi 11 avril 2011

En s’adressant à son pays, Alassane Ouattara a pris une posture politique plus traditionnelle. Il ne s’est pas limité à une critique de son rival. Il a annoncé la reprise de la production de « gaz et de carburant » et de « l’activité économique qui permettra de panser peu à peu les plaies de cette grave crise post-électorale ». Il a également affirmé que « la lumière sera faite sur les massacres » et que « les auteurs des crimes seront sanctionnés ». Une Commission d’enquête sur ces crimes sera créée et les résultats « rendus publics. » Le chef d’Etat a aussi présenté ses condoléances aux victimes.

Il a terminé son discours par un appel à la réconciliation « que vous soyez chrétiens, musulmans, ou d’autres confessions, que vous ayez voté pour moi ou non (…) j’appelle à votre sens de la responsabilité et de la dignité pour éviter tout acte de vengeance ou de représailles » pour ensuite inviter à « reconstruire ensemble la Côte d’Ivoire. »


Une intervention pour chercher Gbagbo
Europe1.fr
« A un moment donné, la question se pose de savoir ce qu’on fait avec un homme qui se conduit en véritable forcené, qui refuse toute espèce de conciliation et qui a complètement moqué la communauté internationale », a estimé lundi sur Europe 1 Me Jean-Pierre Mignard, avocat d’Alassane Ouattara et de la République de Côte d’Ivoire. « Gbagbo est en train de créer une situation de guerre civile pour rendre la situation impossible », a ajouté l’un des conseils d’Alassane Ouattara.

Les avocats français d’Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale, ont demandé dimanche à l’ONU et à la France de « neutraliser les miliciens à la solde (du président sortant Laurent) Gbagbo et de remettre à la justice le candidat battu ». « Le moment est venu d’arrêter Gbagbo », a ajouté Me Jean-Pierre Mignard.

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