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Pr. Franklin Nyamsi Agrégé des Universités Françaises Docteur en Philosophie de l’Université de Lille 3.
La passion du tragique, chez l’historien Gbagbo, a résolument perdu l’homme politique Gbagbo. La haine délibérée des autres humains fait toujours boomerang. Jouer avec des principes, c’est inévitablement les retourner contre soi. Une pensée politique viciée par le chauvinisme conduit nécessairement à une pratique boiteuse et calamiteuse. Quand on porte pendant trente ans l’espoir de démocratisation de son pays, quand on est entré en politique en s’engageant contre le monopartisme, contre le néocolonialisme, pour la démocratie et l’alternance par les élections, pour les droits de l’Homme et une économie de marché régulée par un Etat social, on n’a pas le droit de tuer au faciès, de honnir la Veuve et l’Etranger dans son pays, de planquer et détourner des milliards de CFA hors de son pays. On n’a pas le droit de mentir à son peuple et de revendiquer un panafricanisme qu’on n’a jamais traduit par des actes pertinents de solidarité de lutte. On n’a pas le droit d’entonner le chant du national-chauvinisme identitaire, de donner en permanence de la République l’image d’une organisation de la jouissance orgiaque, où des ignares absolus comme Blé Goudé, Richard Dakoury, Serge Kassy, Eugène Djué, Stéphane Kipré, Dogbo Blé, Guai Bi Poin, Mao Glofiéi, Damana Pickass ont la voix qui porte largement plus haut que celles des Séry Bailly, Voho Sahi, Mamadou Koulibaly, ou encore du défunt Pr. Harris Mémèl Fotè, le sage de Mopoyem. On n’a tout simplement pas le droit de tuer le projet humaniste du Front Populaire Ivoirien. Hélas ! L’irréparable a eu lieu.
Le régime de Laurent Gbagbo a incontestablement commis un immense outrage à la raison et un tort incommensurable à l’espérance africaine. Il s’est donné tous les droits, donc aucun devoir. Ne mérite-t-il pas l’épreuve du Feu qu’il a sans cesse imposée à son peuple ? Et maintenant que les combats font rage en Abidjan, que des criminels aveuglés par les allégeances du sang et de la sottise ensanglantent allègrement le sol de Côte d’Ivoire pour tenter désespérément de piétiner le vote massif des ivoiriens pour le Président Alassane Dramane Ouattara, nous ne nous tairons pas davantage qu’hier. Les défenseurs de l’anticolonialisme dogmatique, pavlovisés par des décennies de tropismes marxistes-léninistes desséchants, n’auront pas raison de la démocratie. Quelles sont les responsabilités dans ce qui se passe actuellement en Côte d’Ivoire, notamment depuis le 28 mars 2011, avec la chute des villes-clés du pays, hormis Abidjan dont pratiquement toutes les communes en dehors de celles du Plateau et de Cocody, sont sous contrôle des FRCI ou des Forces Internationales ? On ne peut répondre à cette question sans répondre préalablement aux questions que voici : qui a perdu l’élection présidentielle 2010 en Côte d’Ivoire ? Qui a engagé contre les civils ivoiriens et contre ses adversaires politiques des actes la Guerre Civile actuelle en Côte d’Ivoire ? Quelle est l’échelle des responsabilités dans cette Guerre ?
I
Qui a perdu l’élection du 28 novembre 2010 ?
Précisons d’abord, pour les esprits qui s’emballent, l’ordre de succession des causes et effets qui a conduit à la Guerre Civile ivoirienne en cours, que j’ai nommé dans une tribune précédente, une guerre de restauration républicaine. Comment en est-on venu là ? A l’issue de l’APO de 2007, signé au Burkina-Faso entre toutes les parties en conflit en Côte d’Ivoire, le FPI, le RDR, le PDCI, les FN, ont convenu d’organiser une élection présidentielle sous le contrôle de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU. Convaincues finalement d’avoir en commun une adhésion aux principes de la démocratie représentative – celle qui prévoit la dévolution du pouvoir par la voie électorale- les forces politico-militaires ivoiriennes ont coopéré de manière finalement convergente jusqu’au scrutin présidentiel de la fin d’année 2010. En adhérant à cette façon de résoudre leur conflit, elles renonçaient toutes à deux grilles de lectures concurrentes du conflit qui les opposaient : la grille idéologique et la grille ethniciste. Selon la première grille, défendue par certains panafricanistes opportunistes de la Refondation, le conflit politique ivoirien ne serait que la Guerre de l’impérialisme occidental contre la Côte d’Ivoire de Gbagbo, dont le panafricanisme exemplaire aurait éveillé l’adversité de ceux qui tiennent à avoir la mainmise sur les matières premières du Golfe de Guinée. La thèse du complot occidental est le chiffon rouge qui pavlovise tant d’intellectuels et de foules africaines rivées par la vengeance anticoloniale dans une révolte émotionnelle et aveugle, où tout ce qui est français est considéré comme mauvais a priori. Or cette grille de lecture s’est avérée clairement fausse en regard des éléments d’appréciation que voici : non seulement Gbagbo n’a démantelé en 10 ans de pouvoir, aucun des fondamentaux ( monnaie, présence militaire, priorité dans les investissements publics, etc.) de la prépondérance de l’ex-puissance coloniale française en Côte d’Ivoire, mais de plus, il a même voulu couper l’herbe sous les pieds des houphouétistes qui avaient signé le pacte néocolonial avec la France au seuil de l’indépendance du 7 août 1960. Gbagbo a voulu s’approprier les relations avec toutes les multinationales françaises en Côte d’Ivoire, en échange d’un chèque en blanc pour l’installation d’un régime despotique contre ses compatriotes et rivaux politiques. C’est le deal que Gbagbo tentait d’une part, entre la souveraineté économique de son pays abandonnée aux puissances étrangères et le pouvoir absolu sur les ivoiriens, d’autre part, qui n’a pas marché. Le régime de la Refondation n’a été jugé digne de confiance ni par la majorité des ivoiriens, ni par les lobbies impériaux.
Selon la grille ethniciste, défendue par l’extrême droite qui s’est accaparée de l’appareil du FPI, aux dépens des Mémêl Fotè, Séry Bailly, Mamadou Koulibaly, Tiburce Koffi, le conflit politique ivoirien s’expliquerait par l’invasion de l’immigration étrangère ouest-africaine en particulier. Selon la thèse ethniciste dont Simone Gbagbo, Boga Doudou, Blé Goudé – et bien d’autres obscurantistes de la Refondation par ailleurs enivrés de mysticisme évangéliste – se sont fait les défenseurs attitrés, le problème de la Côte d’Ivoire, ce sont ses étrangers. Ceux-ci constitueraient, selon ces ethnonationalistes du sud de la Côte d’Ivoire, l’os dans la gorge de la nation léguée par Houphouët-Boigny. Ce dernier aurait exploité cette main d’œuvre étrangère à des fins uniquement politiciennes avant qu’elle ne se mue en revendication citoyenne au grand dam des « vrais » ivoiriens. Simone Gbagbo en a ouvertement défendu l’argument à maintes reprises, comme à l’occasion de la dernière Fête de la Liberté du FPI, en 2010.
Le corollaire de ce raisonnement est connu : le problème de la Côte d’Ivoire cesserait donc seulement quand les étrangers en seront chassés, exclus, ou isolés. La Refondation s’est donc muée en une pensée du pogrome, à mille lieux du projet de fondation d’une « nation africaine démocratique et socialiste en Côte d’Ivoire », comme l’indiquait le magnifique projet esquissé par le Pr. Mémèl Fotè, et publié en 2000, aux Editions de l’Harmattan. Or, cette grille ethniciste, comme la thèse sécessionniste qui l’exploite allègrement pour isoler les ivoiriens du Nord du corps normal de la nation, est une monstrueuse aberration. Car la Côte d’Ivoire réelle est métissée, par la biologie et par la culture. Il n’y a pas de famille ivoirienne qui ne soit pas potentiellement de toutes les régions de la Côte d’Ivoire. Il n’y a pas d’identité ivoirienne qui ne porte et pétrisse les alluvions variés de l’histoire des immigrations constitutives de ce pays. La multiculturalité ivoirienne n’est pas alignée sur sa multiethnicité, mais bien sur la créativité diversifiée de ses collectivités et des ses individualités. La Côte d’Ivoire, notamment dans ces villes qui en illustrent si bien la vitalité, comme dans les quartiers symboliques d’Abobo, Koumassi et Treichville que nous avons auscultés précédemment, c’est l’Afrique pluraliste en laboratoire d’elle-même.
L’élection présidentielle 2010, construite sur le socle de l’alliance transethnique du RHDP, a consacré sa victoire sur l’alliance de la LMP, dont la transethnicité de façade est dévoyée par les grilles déviationnistes de l’anticolonialisme opportuniste et de l’ethnonationalisme ivoiritaire. Tous les observateurs avertis de la CEI, de la CEDEAO, de l’UA, de l’UE, de l’ONU et même de la Société Civile Ivoirienne l’ont affirmé avec conviction. Les régimes de l’Angola et de l’Afrique du Sud, qui traînaient les pieds dans la reconnaissance de l’élection du Président Alassane Ouattara, se sont ouvertement et fermement rangés à la position de l’Union Africaine, qui après examen du dossier par un panel de chefs d’Etat, a débouté Laurent Gbagbo de toute prétention à cet égard. Le perdant de l’élection présidentielle de 2010 en Côte d’Ivoire, c’est donc Laurent Gbagbo, de façon incontestable.
II
Qui a engagé la Guerre Civile Ivoirienne de 2010-2011 ?
La réponse, là encore, coule de source. Et les dictateurs du Cameroun, du Congo, de Centrafrique, du Tchad, du Gabon, du Togo, et Cie, devraient méditer l’adversité que légitiment leurs forfaitures électorales. Se maintenir au pouvoir contre la volonté souveraine d’un peuple en démocratie, alors même qu’on prétendait avoir souscrit au mécanisme de transmission du pouvoir d’Etat par les urnes, c’est commettre une double forfaiture : d’abord morale et juridique, puisqu’on ne tient pas ses promesses. On rompt ainsi le pacte de confiance nécessaire à la légitimité des institutions politiques. On vide de tout sens les lois qui découlent de cette foi fondamentale en la parole donnée, socle de tout pouvoir, de tout agir ensemble humain. Ensuite, la forfaiture est un abus de pouvoir qui débouche sur de biens concrètes souffrances, car le dictateur s’imposant malgré le désaveu populaire est un violeur et un violent. Ne pouvant se maintenir par la force de la loi, qui n’est pas seulement celle du gendarme, mais aussi celle de la confiance méritée et de l’obéissance due, le dictateur recourt à la violence aveugle et confirme le caractère antipopulaire de son pouvoir. Gbagbo a donc engagé la guerre civile ivoirienne sur les trois plans symbolique, juridico-politique et militaire.
Au plan symbolique, le slogan de campagne du candidat Laurent Gbagbo s’annonçait en lui-même comme une suprême injure à la démocratie. « On gagne ou on gagne ». Cela signifie que la démocratie n’est qu’une farce, un jeu de dupes où les dés sont pipés d’avance, pour le parti au pouvoir. « On gagne ou on gagne ». Cela veut dire que de fait la légitimité politique du parti au pouvoir ne se discute pas, parce que ce parti serait consubstantiel au peuple lui-même. D’où l’autre slogan de campagne du candidat Gbagbo : « Le candidat 100% ivoirien ». Déjà, dans ce second slogan, s’exprime en fond sonore la loi du sang et la mythologie de la pureté ivoiritaire qu’elle véhicule. « 100% », c’est comme « sang pour sang ». Gbagbo croit incarner, non par l’héritage, mais par l’hérédité, l’identité profonde de son pays. Mieux encore, en s’arrogeant d’un « 100% » a priori, la candidat-Gbagbo annonçait le sort qui serait réservé au vote favorable à ses adversaires. Il le nierait purement et simplement, au nom de la supériorité idéologique du la loi du sang sur la loi des urnes. La symbolique politique de la LMP-Gbagbo revendiquait ouvertement ainsi la primauté de l’émotion sur la raison, du sang sur le sol, de l’ivoirité sur la Côte d’Ivoire plurielle.
Au plan juridico-politique, Laurent Gbagbo, dont le sbire Damana Pickass défraie la chronique face aux caméras du monde entier en déchirant les résultats de la CEI grâce à la soldatesque de Gbagbo qui l’accompagne, a tenté une grande mystification : faire croire qu’il avait gagné là où il avait perdu, en oignant sa forfaiture de la solennité d’une déclaration incongrue du Conseil Constitutionnel dirigé par le Pr. Paul Yao N’dré. En annulant les votes des sept régions du Nord, Yao N’dré a rappelé les fondements ethnicistes de la Refondation, qui se confirme comme un régime confiné dans une mythologie de l’authenticité citoyenne sudiste. Il s’agit en outre d’un déni complet du principe de l’élection démocratique pluraliste et alternante, auquel la Charte du FPI adhère pourtant, se démarquant clairement ainsi du marxisme-léninisme qu’elle désigne nous l’expression de « socialisme autoritaire ». Le fiasco diplomatique de Gbagbo tient justement à la médiatisation argumentée de sa forfaiture juridico-politique par ses adversaires du RHDP, par toutes les grandes organisations politiques internationales, par toutes les organisations continentales africaines, par moult associations des sociétés civiles de nombreux pays, et par quantité d’intellectuels et d’observateurs avertis à travers le monde.
Au plan strictement militaire, le gentleman agreement qui prévoyait la naissance d’une armée républicaine ivoirienne à travers la création d’un CCI (Centre de Commandement Intégré) des Armées Ivoiriennes, a été trahi par Laurent Gbagbo dès lors qu’il se savait perdant au second tour du 28 novembre 2010. Alors que 1500 soldats des FDS avaient supervisé le vote en zone FN, tout comme 1500 soldats des FN avaient supervisé le vote en zone FDS, sans que l’une ou l’autre marée ne déplorent de violations manifestes du processus électoral en cours, Laurent Gbagbo a brusquement rompu l’ambiance de confiance qui naissait entre les militaires ivoiriens en ordonnant le rapatriement rapide de ses hommes et en contestant la fiabilité des votes du Nord, qu’il avait pourtant reconnus au 1er tour. Le retrait de l’armée déployée dans le Nord était en soi l’annonce d’une future belligérance militaire. Gbagbo venait par cet acte de reconstituer la ligne de front stratégique entre le Sud et le Nord, en remettant de nouveau les deux forces nez-à-nez, dans un rapport de méfiance et de défiance. Les crimes de sang commis par les forces loyales à Gbagbo à compter de la fin novembre 2010 contre les populations ivoiriennes, surtout dans les bastions favorables à Ouattara, les exactions de milices libériennes importées par Gbagbo dans le pays, étaient incontestablement les signes avant-coureurs du vieux projet génocidaire de l’extrême-droite du FPI. C’est sans conteste Laurent Gbagbo qui a déclaré la guerre à la majorité des ivoiriens en méprisant leur vote et en leur imposant la Terreur comme mode de gouvernement. La question de vie et de mort ainsi posée à la démocratie a trouvé contre elle – et malgré quatre mois de médiations infructueuses – un front républicain armé dans les FRCI, aujourd’hui en action, dans le feu du péril et l’air de l’espérance. Nous entrons ainsi dans un conflit des responsabilités, que nous ne pouvons éclairer que par une mise en échelle.
III
Quelle est donc l’échelle des responsabilités dans la Guerre Civile en cours ?
Etre responsable, c’est pouvoir et devoir répondre des actes que l’on pose en vertu de l’usage de notre liberté et de notre raison. C’est pouvoir se faire imputer les conséquences de ses actes, dans la mesure où l’on est supposé pouvoir les anticiper avant l’action, voire en réparer les préjudices après l’action. La question de l’échelle des responsabilités en présuppose par conséquent d’autres. Quelle est la logique temporelle de l’échelle des responsabilités ? Comment caractériser le type de responsabilité qui engage les parties en guerre aujourd’hui en Côte d’Ivoire ? Peut-on parler d’une responsabilité illimitée de Laurent Gbagbo et de son régime dans le processus tragique en cours ? Nous voulons y répondre pour conclure le présent article.
L’échelle des responsabilités va de l’agresseur (le Régime FPI de Laurent Gbagbo) à l’agressé (le Peuple Ivoirien Souverain, représenté par le Gouvernement Légitime du Président Alassane Ouattara). La culture de l’agression physique, infiltrée dans la société civile ivoirienne à travers la FESCI en proximité avec l’extrême-droite du FPI de Gbagbo, date des années 90. Cette manie de blesser et de tuer à foison est progressivement devenue le mode de gouvernement privilégié de la Refondation, du Charnier de Yopougon en 2000 aux femmes massacrées d’Abobo, sans oublier le triste épisode des Escadrons de la Mort. Dans la mesure précisément où l’agresseur est le Régime Gbagbo, il porte une responsabilité illimitée dans la Guerre Civile de Restauration Républicaine en cours. J’entends par responsabilité illimitée le fait que Gbagbo et son régime, en s’engageant à détruire la Côte d’Ivoire, ont engagé la Côte d’Ivoire à les détruire. La responsabilité illimitée, c’est le fait de devoir répondre des autres, de soi-même, mais aussi de toute la situation périlleuse dans laquelle l’agression première place la collectivité nationale. La responsabilité illimitée étant par essence suicidaire, elle impose à la démocratie de donner par conséquent la mort à ceux qui lui en veulent à mort. Elle impose à la démocratie naissante de donner la mort relative aux forces de mort pour redonner une chance aux forces surabondantes de la vie. Elle contraint la force à servir violemment le droit, pour sauver le droit de l’inondation des forces. Car la Refondation, qui prétendait réaliser la modernisation politique de la Côte d’Ivoire, l’a plongé dans un archaïsme inouï. Il y a désormais, dans le vide que laissera ce régime délirant, un chantier-espace pour œuvrer autrement, pour la défense résolue du Bien Commun des ivoiriens et de l’Afrique. D’autres responsabilités s’imposent dès lors.
A côté de cette responsabilité illimitée du régime agresseur qu’est la Refondation, il faut concevoir une responsabilité limitée, imputable aux Forces Républicaines de Côte d’Ivoire, sous les ordres du Président Alassane Ouattara. En quoi consiste-t-elle ? Elle doivent s’imposer les bornes de la fermeté et de la réaction proportionnelles à l’attaque subie par le peuple ivoirien. La responsabilité du camp républicain ivoirien ne doit être ni en deçà du défi lancé par Gbagbo aux forces républicaines, ni être au-delà des répliques nécessaires à l’effondrement complet de la Refondation. Mieux encore, cette responsabilité limitée peut s’apprécier sous les concepts de sens de l’abnégation et de devoir d’exemplarité. En vue de la Côte d’Ivoire d’espérance qu’il incarne, le régime naissant du RHDP doit tirer toutes les leçons des erreurs et fautes anciennes de l’houphouétisme et de ses héritiers. Il s’agira de penser et réaliser résolument une modernisation politique harmonieuse de la Côte d’Ivoire, à l’abri des tentations du monopartisme, de l’ethnicisme, et de la criminalité politico-financière et du néocolonialisme. Le Président Alassane Dramane Ouattara a ainsi la lourde mission de reprendre le chemin vers l’autonomie et la modernité, autrefois entrepris par Houphouët-Boigny dans une perspective économique, mais aujourd’hui tout aussi nécessaire sur les plans culturel, stratégique et politique. De plus, la mission du régime RHDP en préparation est immense : réconcilier la Côte d’Ivoire avec la vérité de son histoire, recréer un lien de confiance entre ses filles et fils, et donner à l’Afrique Francophone l’occasion de croire résolument en sa capacité de proposer une véritable expérience cosmopolitique au monde entier.
Pr. Franklin NYAMSI
Agrégé des Universités Françaises
Docteur en Philosophie de l’Université de Lille3.
Paris, le 5 avril 2011.
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