Seuls les imbéciles ne changent pas. C’est assurément l’une des citations favorites de Laurent Dona Fologo. Jeudi dernier, lorsque les troupes pro-Alassane sont entrées à Abidjan et que leur canonnière a commencé à tonner avec le sort de Laurent Gbagbo apparemment scellé, le président du Conseil économique et social de la Côte d’Ivoire a fait paraître cette annonce lapidaire sur le site Internet de l’institution : « Le CES prend acte des évènements en cours.
Par conséquent, il demande au Président Gbagbo de remettre le pouvoir à M. Ouattara Alassane dans les plus brefs délais. Il n’y a pas d’autre issue (Laurent Dona Fologo, président du Conseil économique et social de Côte d’Ivoire). » Visiblement la rédaction de ce communiqué émanant du natif de Sinématiali dans le nord de la Côte d’Ivoire a dû lui pendre beaucoup de temps.
La crise postélectorale a débuté il y a quatre mois, soit après le 3 décembre 2010 quand le Conseil constitutionnel a annoncé la victoire du candidat Laurent Gbagbo. Il s’agit là d’un long mutisme, mais, à sa décharge, disons que, pour écrire un article de belle facture à l’image de sa note, le temps, ça ne compte. Seul importe le résultat.
Et ce n’est pas à lui, journaliste de profession qui a fait des établissements français réputés comme l’Ecole Supérieure de Journalisme de l’Université Catholique de Lille et le Centre International d’Enseignement Supérieur du Journalisme de l’UNESCO à Strasbourg, qu’il faut donner la leçon.
L’on peut en effet tout reprocher à l’homonyme du toujours maître du palais de Cocody sauf de n’avoir pas de la vision.
Au cours de ses 40 ans dans l’arène politique dont 22 de gouvernement aux côtés d’Houphouët-Boigny et de Henri Konan Bédié, il n’a pas hésité pour l’intérêt suprême de la Nation, à retourner avec une rare élégance sa veste, jusqu’au sacrifice suprême en pactisant avec ce diable de FPI (Front populaire ivoirien) dont le fondateur ne voulait pas voir, même en peinture, ceux qui ont fait de lui ce qu’il a été jusqu’en 2001.
Et, comme en toute chose il faut aller au bout de sa logique, il créa, en 2008 et devant un public clairsemé (c’était un dimanche certainement et les Ivoiriens sont allés au village), un parti politique pour soutenir le président Gbagbo.
Ce regroupement a dû atteindre les missions prévues dans ses statuts et règlement intérieur puisque l’on n’a plus encore entendu parler du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPPP).
De mauvaise langues estiment qu’à travers cette récente annonce sur le site de son institution, l’objectif inavoué de l’actuel président du CES ivoirien est de rester toujours à côté de la mangeoire. Pourtant à 72 ans (il est né le 12 décembre 1939), que peut-il avoir qu’il n’ait déjà obtenu ?, se sont demandé d’autres détracteurs, qui vont jusqu’à penser qu’il est né après la honte.
C’est mal connaître celui qui aime à répéter qu’il n’a pas la culture de l’opposition et qu’on ne peut être républicain et opposant au pouvoir en place. Et si, sur le théâtre des opérations, la suprématie revenait aux troupes pro-Gbagbo, il ne faudrait pas s’étonner de lire une autre annonce qui serait de plus belle facture, signée de main de maître par l’ancien rédacteur en chef de Fraternité Matin.
La réactivité étant en effet une vertu dans le métier de journaliste, surtout avec ces inforoutes de la communication, qu’il faut emprunter à la vitesse de la lumière. Après ce sont d’autres bouches fendues aux mauvais endroits qui le qualifieront de mutant ou de politicien essuie-glace.
Issa K. Barry
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