Économie – Que cache la démission de Jean-Louis Billon PCA de SIFCA ?

La Tribune de l’Economie

Jean-Louis Billon, PCA du plus grand groupe privé d’agro alimentaire et d’agro industrie de Côte d’Ivoire (SIFCA) a officiellement démissionné de la tête de cet important groupe, après avoir succédé en décembre 2001 à son père, feu Pierre Billon, l’un des hommes de confiance du président Félix Houphouët Boigny. Cette démission de l’actuel président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire fait couler depuis lors beaucoup d’encre et de salive. Les commentaires vont bon train sur les éventuelles raisons qui ont poussé le maire de Dabakala à rendre le tablier à la tête de la SIFCA. Il est de plus en plus question d’une guerre de leadership entre M. Yves Lambelin, promu nouveau PCA du groupe SIFCA et Jean-Louis Billon. Mais à la réalité, cette démission loin d’être une décision fortuite, pourrait cacher des ambitions que seraient entrain de nourrir le natif de Dabakala. Pour qui connaît ce bouillant homme d’affaire, lui coller des ambitions politiques ne serait pas erroné. En tout cas, dans le milieu des affaires et celui du microcosme politique ivoirien, Jean-Louis Billon part de la SIFCA pour une destination bien connue : la politique ivoirienne. En effet, selon des sources concordantes, au cours de l’assemblée des actionnaires qui a sanctionné la démission de Billon, sa notoriété publique, ses prises de décision et ces critiques acerbes auraient milité en faveur de l’acceptation de sa démission. Cependant, une chose intrigue, pourquoi Jean-Louis Billon décide-t-il maintenant de quitter la tête de la SIFCA après y avoir passé une décennie. Sans oublier qu’il a également fait l’objet de tracasserie sous le régime Bédié et la transition militaire ? Pourquoi démissionner quand on sait que le groupe SIFCA connaît une performance inégalable en cette période de crise, où les entreprises sont les premières victimes ? Pour déceler les dessous de cette démission qui selon certains observateurs de la vie politique ivoirienne, ressemblerait plus à la dernière carte ou du moins, à la dernière option pour laquelle aurait opté la France qui souhaite de tout son vœu, une alternance politique en Côte d’Ivoire. Qu’en est-il du parcours de l’homme.

Le parcours d’un éternel révolté

Après un long séjour aux Etats-Unis d’Amérique où il travaillait dans la compagnie Grace Cocao à Milwaukee (la plus grande ville de l`État du Wisconsin et la 25e ville des États-Unis de par sa population, ndlr), Jean-Louis Billon retourne en Côte d’Ivoire en 1995. Quelques années plus tard, il participe aux élections municipales qui le font maire de Dabakala, ville située au centre-nord de la Côte d’Ivoire. Il rentre par la suite au Conseil Economique et Social et prend par la suite la tête de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, le 8 septembre 2002. Si le parcours professionnel et politique de l’homme est sans reproches, cependant, il ne manque pas de tribune pour asséner « ses vérités » aux différents pouvoirs qui se sont succédés. A commencer par le régime du président Bédié, le régime militaire et celui des refondateurs qui ont pris les rennes du pouvoir en 2000. Jean-Louis Billon monte régulièrement au créneau pour dénoncer les entraves au bon fonctionnement du monde des affaires. Ces critiques feront tâche d’huile, car il se présentera désormais comme le porte-voix des hommes d’affaires. Même sa présence à la tête d’une chambre consulaire telle la CCI-CI, ne le freinera pas dans ses ardeurs.

Jean-Louis Billon : le 3ème larron de la crise ivoirienne ?

En 2009, pendant que tout le monde s’y attendait le moins, la candidature de Jean-Louis Billon à la présidentielle ivoirienne est annoncée. En son temps, cette prétention de l’enfant de Dabakala qui paraissait devant l’opinion nationale comme un cheveu qui venait de tomber dans la soupe, n’a pas fait long feu. Et pourtant, la politique est un domaine réservé aux initiés dans lequel le hasard compte très peu. Si l`on ne lui connaît aucun militantisme bruyant, ce côté calculateur du jeune loup…
Lire la suite dans la Tribune de l’Economie n°47 du lundi 28 mars 2011

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